Comment remplir une salle '

Stades pleins et mosquées pleines. Oui, c'est un fait. Deux lieux rassembleurs de supporters acquis. Mais pour le reste ' Des associatifs, gens du spectacle et communicateurs concoctent de l'événement pour amener les Algériens à sortir. Ces derniers hésitent, coincés entre la doctrine salafiste de l'ennui idéologique ? il ne faut rien faire à part attendre la mort ? et les névrotiques pro-régime ? il ne faut rien faire excepté traquer la main étrangère. Ce qui constitue un paradoxe. En ces temps d'oisiveté, on pourrait penser qu'il suffirait de n'importe quel thème à débattre dans n'importe quelle salle pour que le public afflue. Ce n'est pas vrai.Presque. Amazigh Kateb remplit des salles à 1000 DA l'entrée ; Bensalah, même avec entrée gratuite, ne remplit pas une salle de bains. Autre exemple : un colloque a eu lieu sur le colonel Amirouche, grande figure de la Révolution, peu de monde, aucun ministre présent. Sur le colloque autour de Messali Hadj, dont le comportement après 1954 est au moins honteux, la moitié du gouvernement était présent. Pourquoi ' On le sait.Un autre exemple ' Demain, Rebrab organise un colloque sur l'économie et comment faire du sucre avec de l'amour, qui va venir ' Haddad présente un show, 11 ministres étaient présents et ils n'ont même pas mangé. Faut-il sortir ' Oui, puisque les salles existent, ce qui pose un autre problème, un Zénith à Constantine, 3000 places, facturé à 160 millions d'euros, un Zénith normal, en France, 7000 places, 37 millions d'euros. On aura compris, sortir rend malade.Heureusement, il y a la télévision. L'émission Thalassa a subjugué les Algériens. Ils n'aiment pas sortir, n'aiment pas voyager dans leur pays et découvrent le leur par la télévision française, s'extasiant sur sa beauté. Comment remplir une salle ' Placer des écrans géants dans une salle fermée et inviter les Algériens à venir voir leur quartier. De loin.