Algérie

Comment rattraper les cours perdus '



Face à la multiplication des mouvements de protestation, le ministère de l'Education nationale réagit. Les inspecteurs ont été instruits de faire le point sur l'étendue des heures de cours non dispensés, notamment pour les classes concernées par les examens nationaux. Le retard cumulé diffère d'un établissement à un autre. Le secteur n'en a pas fini avec les mouvements de protestation, puisque les 14 syndicats ayant appelé à une grève de trois jours à compter d'aujourd'hui ont maintenu leur appel.Nawal Imès - Alger (Le Soir) - Avec des mouvements de protestation qui perturbent de manière régulière les cours, le ministère de l'Education nationale se retrouve, à près d'un mois de la fin de l'année, face à la problématique du rattrapage du retard cumulé.
Si le secteur n'a pas connu de nombreux débrayages à l'échelle nationale, les mouvements de protestation sont plus nombreux au niveau local, avec des poches de tensions qui peuvent durer plusieurs jours. C'est le cas dans de nombreuses wilayas où les enseignants ont eu recours à la grève.
C'est pour cette raison que le ministère de l'Education a engagé une course contre la montre afin de faire un listing des cours non dispensés, et de ceux devant être rattrapés. Cela concerne essentiellement les classes d'examen, qui seront dans quelques semaines appelées à passer les examens de fin de cycle primaire, celui du brevet et, enfin, du baccalauréat.
Les inspecteurs ont pour mission de faire des rapports détaillés sur l'étendue des heures perdues et des prérequis n'ayant pas été enseignés. Les mouvements de protestation enregistrés dans de nombreuses wilayas ont également poussé la tutelle à adopter une attitude plus souple vis-à-vis du calendrier des compositions du second semestre.
Après avoir fixé des dates, à savoir le 23 mai pour le cycle primaire et le 30 du même mois pour les cycles moyen et secondaire, le ministère de l'Education laisse finalement aux chefs d'établissements la latitude d'adapter ce calendrier en fonction de l'état d'avancement des cours. Dans certains établissements, les mouvements de protestation ont stoppé net le déroulement des devoirs du second semestre, perturbant les élèves et rendant difficile le respect à la lettre du calendrier initialement fixé par la tutelle.
Le secteur n'en a pas fini avec les mouvements de grève puisque dès aujourd'hui, pas moins de quatorze syndicats du secteur commencent un débrayage qui durera trois jours consécutifs.
Les syndicats justifient leur action par la nécessité d'accompagner « l'insurrection », que vit le secteur en raison, disent-ils, de la détérioration du pouvoir d'achat, mais également de la nécessité de revenir au système de retraite anticipée, et de réviser le statut particulier de l'enseignant.
Les engagements pris par le chef de l'Etat au sujet de l'ouverture du dossier du statut particulier, mais aussi les directives données pour l'engagement d'un dialogue avec les partenaires sociaux n'ont eu aucun effet sur la décision des quatorze syndicats.
Le ministre de l'Education avait pourtant entamé durant le week-end des rencontres marathon avec les syndicats, sans succès. Leurs responsables sont ressortis de ces rencontres avec la même conviction, et ont décidé de maintenir une grève nationale qui va durer trois jours.
N. I.


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