Algérie

Comment parler avec ses oreilles



Comment parler avec ses oreilles
Il fallait parler de la maladie de Bouteflika, puis de sa non-maladie. Puis du Mali, où les Français ont bombardé les groupes qu'ils aidaient en Syrie. Il a fallu ensuite parler d'Air Algérie et de sa mauvaise gestion, pour l'oublier et prendre le bus. Puis il a fallu parler de Ghaza, d'où peu d'images de ce massacre à huis clos ont émergé. Il a fallu après disserter sur le Daech, duplication bactérienne d'Al Nosra et de la fusion OTAN-axe ottoman. Tout en oubliant l'effarant nombre de pays bombardés en 20 ans et la décapitation devenue aussi à la mode que les jeans taille basse, il a fallu parler du Français disparu dans le Djurdjura puis des moutons de l'Aïd et, pour finir, du 5 Octobre, méthodiquement dépecé et dont il ne reste qu'un bout de viande séché au soleil.Les médias sont ainsi faits, friands de nouveauté mais pas vraiment d'information. Pourtant, Air Algérie fait encore du retard, comme ce Paris-Alger de la veille de l'Aïd, annulé à la grande tristesse des familles concernées. Surtout, Ghaza est toujours soumise au blocus israélien, 2000 personnes sont mortes, 55 000 maisons détruites et les Palestiniens n'ont toujours pas d'Etat. Mais on n'en parle plus et même les Algériens, qui avaient promis de donner l'argent du mouton aux Palestiniens, ont préféré les côtelettes, pendant que de rares experts comptent les pays qui ne reconnaissent pas la Palestine, les pays occidentaux évidemment, dont l'Europe de l'Ouest, Suède en moins, les USA, le Canada et l'Australie, et quelques égarés, Japon, Erythrée, Cameroun, Thaïlande et Colombie.Tout comme pour l'homme invisible algérien, on compte les jours d'absence sans manifester de présence. D'après les médias, il serait mort, mais selon les officiels, la vie ne compte pas. Les médias seront là pour l'enterrement et la succession qui s'annonce déjà violente. On en parlera tous en même temps. Ici et ailleurs.




Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)