Algérie

Comment on torpille nos entreprises



Comment on torpille nos entreprises
Il y a une véritable anarchie dans la feuille de route de l'industrie algérienneDes dizaines d'employés ont perdu leur travail parce que les décisions de justice sont bafouées.L'Algérie a-t-elle une vision, une stratégie et des objectifs dans le cadre de son redéploiement industriel' Si tel est le cas, que compte-t-elle faire de ses entreprises publiques et privées. Les protège-t-elle suffisamment contre d'éventuels «rapaces» de la finance internationale' Des centaines d'employés de l'entreprise Dékorex sise au niveau de la zone industrielle de Rouiba risquent de perdre leur travail par le fait de la voracité d'une institution financière française de droit algérien. Les tracas de Dekorex ont débuté à la suite d'un litige commercial que la cour d'Alger avait pourtant tranché en faveur de cette entreprise privée, en vertu d'un arrêt rendu le 28 juillet 2010 exigeant à la banque concernée de surseoir au paiement d'une garantie de bonne exécution relative à l'acquisition d'un équipement. Mais coup de théâtre! La banque en question a enfreint l'arrêt de la cour, en procédant au paiement du fournisseur. Cela malgré le fait qu'elle soit informée de cet arrêt par la voie légale (annexe). Un swift de paiement a même été remis par cette banque le 18 juillet 2010 à l'effet d'informer son client de son intention d'appliquer l'arrêt de la cour. Contre toute attente, les responsables de Dekorex découvrent bien plus-tard que ce document n'était en réalité qu'un leurre, le paiement de l'équipement ayant en réalité été déjà effectué. Aussi, en dépit de cet arrêt de justice et des garanties hypothécaires que Dekorex a mis officiellement en place pour garantir le crédit contacté, la banque a réagi de manière inattendue: elle a opéré à cette entreprise une dizaine de saisies-arrêts et saisies conservatoires, sans même que le matériel objet du litige ne soit opérationnel. Il convient de souligner également que le matériel, dont il est question a été livré incomplet et pire encore, il se trouve depuis cinq années inutilement entreposé par la faute de cette banque.Les hommes de droit estiment que «cette procédure est illégale puisqu'il est inconcevable de passer outre la justice». Ainsi étouffée, étranglée, cette entreprise se meurt à petit feu sans que les pouvoirs publics ne réagissent laissant périr des centaines d'emplois. N'est-ce pas que nous sommes là devant un cas de non-assistance à des centaines de familles en danger' Le Premier ministère, le ministère des Finances, le ministère de l'Industrie ainsi que la Banque d'Algérie ont été sollicités sans qu'il y ait le moindre écho.L'entreprise Dekore a été créée en 1983, sans jamais avoir le moindre pépin dans son fonctionnement. Avant cette pénible affaire, elle tournait avec pas moins de 600 travailleurs en réalisant un chiffre d'affaires de 127 milliards de centimes. Elle avait de grands objectifs d'expansion avec notamment, une forte croissance de la production et de l'exportation. C'est dans cette perspective qu'elle a contracté un prêt bancaire pour l'acquisition d'un nouveau matériel et atteindre le chiffre d'affaires prévisionnel de 275 milliards de dinars.Les responsables et employés de cette entreprise interpellent les pouvoirs publics afin qu'ils agissent et se disent «disposés à confronter leurs vis-à-vis, argument contre argument». Après avoir épuisé toutes les voies de recours, le problème avec cette banque est resté entier. «Nous sommes prêts à nous confronter Faut-il rester inactif lorsqu'on constate, comme c'est actuellement le cas, que les lois de la République prononcées par la justice algérienne soient bafouées'Que restera-t-il finalement de l'industrie algérienne quand nos entreprises souffrent le martyr' Pouvons-nous convaincre les autres entreprises de venir investir chez nous avec de pareilles méthodes'Forte d'un matelas financier de 200 milliards de dollars en réserves de change et d'un plan quinquennal de 286 milliards, l'Algérie a tout pour représenter un eldorado pour les entreprises étrangères. Avec de pareils avantages, et face aux appels du pied des responsables algériens ces «maudits» investisseurs étrangers rechignent à venir. Il y a de quoi se poser des questions sur le climat des investissements dans notre pays. Il y a une véritable anarchie dans la feuille de route de l'industrie algérienne.




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