Comment mettre le tourisme à l'abri de l'improvisation '

Il a adressé plusieurs messages et exhorté les responsables, à  différents échelons de l'administration, à  «surmonter les difficultés et privilégier la remise en cause de soi à  l'autosatisfaction, la créativité et l'imagination à  la routine et à  l'improvisation». Si le ministre parle ainsi, c'est qu'il a constaté, depuis qu'il a la charge de ce secteur, que plusieurs cadres sont plutôt dans l'inaction, la résistance au changement et l'attentisme que dans l'esprit d'initiative. En d'autres termes, il faut sortir de l'engrenage où tout vient d'en haut, du sommet, d'Alger et du ministre.
La mission confiée aux directeurs du tourisme et de l'artisanat est d'orienter, fédérer, accompagner et favoriser le rapprochement des acteurs (porteurs de projets). Il y eut un temps pour définir une stratégie, mais aujourd'hui, «nous n'avons plus le choix que de mettre notre démarche au même niveau des pratiques internationales». Nous devons prendre exemple sur ce qui a été réalisé à  Sharm El Cheikh (Egypte), Hammamet (Tunisie) ou El Akaba (Jordanie).   Plus direct, le ministre dira : «Il faut accélérer notre passage du statut d'un des plus beaux pays au monde au statut d'un des espaces les plus fréquentés au monde.» Décrypté, cela veut dire que c'est le produit qui fait le tourisme et non le potentiel.
Le plus souvent, les discours mettent l'accent sur les 1200 km de côte, la diversité des paysages et la douceur du climat ensoleillé, mais lorsqu'il y a un début d'intérêt du touriste étranger, il ne trouve pas de circuit bien tracé ni de produit commercialisable. C'est la même remarque qu'on peut formuler pour notre participation aux salons étrangers. Des brochures sont distribuées, des prospectus sont offerts, mais aucun bilan n'est effectué par l'ONT après le retour des «représentants» algériens. Smaïl Mimoune affirme aussi que sans une profonde conviction, le tourisme restera un secteur sans vigueur. «L'investissement devra continuer à  faire l'objet de votre préoccupation majeure, tout en considérant le promoteur non pas comme une source de problèmes et de tracasseries, mais comme une personne qui a préféré investir son argent dans le tourisme ; s'il est bien accompagné et entouré, il pourra à  l'avenir décider d'investir davantage et convaincre ses pairs à  faire la même chose.» Il a recommandé cependant d'être vigilant en matière de préservation du foncier touristique grâce à  des opérations de contrôle régulières. Les idées sont là. Reste le passage à  l'action.