Algérie

Comment me repentir, quand écrire et aimer m'occupent tout entier'



Comment me repentir, quand écrire et aimer m'occupent tout entier'
L'Inconnue du Val perdu d'Hydra est debout, face à votre serviteur complètement déstabilisé par cette visite qu'il croyait d'un autre monde. Belle et zen, elle semblait même amusée par l'effet qu'elle produisait sur moi, sur L'innocence en sursis. Quand elle commença à parler, que dis-je, à murmurer, j'eus l'impression d'être embaumé par un souffle matinal qui m'arracha, comme par enchantement: «Dites-moi comment me repentir, quand écrire et aimer m'occupent tout entier' «Le bonheur est dans le pré, me répondit-elle, et on peut dire que tu as une sacrée chance de m'avoir comme protectrice car, il est des gens sans importance qui veulent t'imposer un duel au soleil pour que ta carapace de Don Juan se conjugue sinon à l'imparfait, du moins au passé simple.» Mais, commençai-je par dire, je n'ai rien du prestigieux séducteur pour mériter un enfermement dans le cercle des ténèbres. Pourquoi en référer à Baudelaire, et ses Fleurs du mal, pour suggérer ma descente aux enfers' Bien que j'aime bien La Barque de Dante et Le Naufrage de Don Juan d'Eugène Delacroix, je préfère de loin Les Femmes d'Alger dans leur appartement du même artiste-peintre sans oublier le récit éponyme d'Assia Djebar.Surtout que la référence baudelairienne aux deux premiers tableaux projette le commun des mortels dans une atmosphère sinistre et glauque qui n'est pas sans évoquer la douleur du châtiment. Quant au Duel au soleil, je n'en voudrai point pour tout l'or du Far-West, encore moins pour les beaux yeux de Jennifer Jones. Je suis conscient que je ne ferai pas le poids avec un tireur d'élite de la trempe de Grégory Peck, surtout mis en scène par King Vidor. A ceux qui me voient en plein Règlement de comptes à O.K. Corral, avec la complicité de John Sturges et des pistoléros aussi aguerris que Burt Lancaster et Kirk Douglas, je dirai tout simplement que l'écriture est mon mal, ma servitude, le sommeil de ma raison, de tout mon coeur. «Ne te fatigue pas, rien ne sert de se justifier. Sois beau et tais-toi, c'est ce que je te demande», me susurre à l'oreille gauche ma protectrice autoproclamée. Quant au reste je m'en occupe, les détours du coeur étant parfois insondables. A plus forte raison lorsqu'il y a une fille qui vous coupe le souffle céans. Sûre de son effet et des conseils prodigués, elle me lança, non sans une certaine malice, «on fait comme on a dit». Mais le voudrais-je que je ne le pourrais car les cris du coeur sont tels qu'il est humainement impossible de leur résister. Surtout lorsque, sur l'île fantastique de mon imaginaire, les myrtes sur leurs tiges balancent leur encens, la brise du matin souffle sur les perles de la rosée et sur toutes les plantes en fleur. Suivez le guide, m'ordonna une voix venue de je ne sais où! A l'instant même, je n'étais pas loin de m'imaginer en Croisière en Egypte, d'Assouan à Abou Simbel à bord du Nubian sea. Malheureusement, en songe, compris-je très vite la mort dans l'âme, grâce à des voix qui provenaient de la maison du diable où se tenait depuis quelques heures déjà la Conférence au sommet des Envahisseurs chargée de fixer son choix, dans la lutte que ses organisateurs comptent mener contre les esprits rebelles auxquels j'appartiens corps et âme. Un choix sur un tireur en péril ou sur une cylindrée autrement plus grosse, Major Dundee pour ne pas le citer. Je vois d'ici la réaction de mon ami Hamid Sidi Saïd qui, en cinéphile averti, sait d'avance que les commanditaires se sont trompés de casting. En effet, le réalisateur Sam Peckinpah avait procédé, à la dernière minute, au remplacement du sanguinaire Lee Marvin par James Coburn.Esprit rebelle s'il en est, l'auteur de La Horde sauvage voulait rompre avec les tueries à l'honneur dans ce film devenu, un classique, pour prendre une option pour Osterman Week-end. Ayant lui-même vécu de son vivant les tentatives d'asservissement des majors compagnies, Sam Peckinpah était conscient que ces mêmes commanditaires en voulaient à quelqu'un sur lequel ils n'avaient aucune prise. Merveilleusement protégé que je suis par l'adorable créature dont le grain de beauté ajoute à l'éclat de son visage, je tourne le dos à cette tragédie, histoire d'échapper à un mariage à l'anglaise pour mieux méditer sur le prix de la liberté.zianide2@gmail.com




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