Comment les télévisions ont traité le crime crapuleux de Constantine'

«Mieux vaut être regardé par une bête fauve que par un homme curieux.» Proverbe berbère
Alors que la contestation de Ouargla devait faire la une de tous les journaux télévisés en Algérie, un événement est venu provoquer une autre stupéfaction et créer le bouleversement et la stupéfaction de la société algérienne, celle de l'assassinat des deux enfants de Constantine, Haroun et Brahim. D'habitude ce genre d'information est traité d'une manière très horizontale par les médias et les télévisions locales, mais l'affaire des enfants de Constantine était l'occasion pour certaines nouvelles chaînes de faire de l'audience. C'est le cas de la chaîne L'Index tv, qui a été la première à diffuser la vidéo complète de la découverte des corps. Une vidéo de 16 mn consternante qui montre un sac et un cabas entourés de badauds qui criaient à tue-tête et cela avant même l'arrivée des policiers et surtout de la police scientifique. Ce qu'il faut retenir, c'est que les Algériens sont devenus des reporters de télé nés. L'auteur de la vidéo (qui n'a pas pris la peine de signer son reportage) a même interviewé le père de la victime, complètement abattu par la détresse et la peine allant même et parfois jusqu'à commenter les images prises. Les Algériens qui regardent souvent la série Les Experts, ont même demandé aux badauds qui encerclaient les deux cadavres dissimulés, de ne rien toucher et de ne pas écraser les indices de la scène du crime, en attendant la venue de la police, qui a délimité le périmètre de la scène du crime. Mieux encore, la chaîne de l'Index TV donne des indices à la police puisqu'elle montre une vidéo exclusive où l'on voit l'un des auteurs du crime crapuleux assister à la découverte du corps de sa victime. Des images qui ont pu servir à l'interpellation de l'auteur du crime, puisqu'il n'exprimait aucun remords lors de cette scène. Des images amateurs d'une grande valeur pour les enquêteurs, mais qui ne servent pas la diffusion publique. Des images qu'on ne verra que sur les chaînes off-shore. La télévision algérienne, qui a également mis le paquet sur cette affaire, n'a pas cru bon montrer les images de l'hystérie collective, ni exploiter la détresse des parents et encore moins montrer les images des deux suspects du crime crapuleux. Les responsables de l'Unique tiennent à respecter la dignité de la famille et n'ont diffusé que les images des enquêteurs, l'avis de la population et de la conférence du procureur. D'ailleurs, un fait nouveau nous a interpellé, c'est justement la conférence de presse du procureur. Un magistrat qui provoque un point de presse pour s'expliquer sur un fait divers, c'est nouveau. C'est une pratique médiatique qu'on ne voyait qu'en Europe ou en Amérique. C'est désormais inscrit chez nous. Un autre fait nouveau: c'est la diffusion par la police des photos des deux suspects dans cette affaire. C'est la première fois que les photos des criminels sont diffusées par les autorités et qu'elles font la une de tous les Journaux des télévisions privées. Reste que le traitement de ce genre d'information laisse à désirer de la part de ces télévisions qui font plus dans la spéculation que dans l'information des citoyens. L'absence d'information à ce sujet a donné lieu à des spéculations fantasmagoriques. C'est le cas de journaux arabophones qui ont publié la photo d'un enfant tué en Syrie, montrant la victime en sang et l'impact d'une balle dans le torse, alors que la victime algérienne a été belle et bien étranglée. Néanmoins cette affaire de Constantine a volé la vedette à la visite du président libanais et à Christiane Lagarde à Alger et surtout a noyé dans l'indifférence la contestation du Grand Sud.
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