Algérie

Comment l'épidémie se vit dans les quartiers populaires


La presse s'intéresse à la question des quartiers dits populaires où est concentrée un bonne part de l'immigration, toutes nationalités confondues. Ainsi, le journal L'Humanité écrit : «Surmortalité, inégalités scolaires, précarité alimentaire? les conséquences sociales de la crise sanitaire frappent de plein fouet les communes populaires.»Il cite le maire de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), Laurent Russier, pour qui «On n'est pas égaux devant le confinement». «Il est d'autant plus remarquable que la population fasse tout pour respecter (le confinement).» Ce que corrobore pour le même journal Gilles Leproust, maire d'Allonnes (Sarthe) et secrétaire général de l'Association des maires de ville & banlieue, qui regrette «un réseau de médecins de ville plus faible qu'ailleurs».
Dans Libération, une tribune signée par plusieurs élus et responsables politiques de gauche tire le signal d'alarme sous le titre Covid-19, miroir des inégalités territoriales et sociales dans le 93 (Seine-Saint-Denis).
Constat qu'on peut élargir plus ou moins intensément dans d'autres zones d'habitat populaire en France. Les signataires parlent d'une «expérience particulièrement éprouvante pour des milliers de familles. (?) Aides-soignantes, caissières, éboueurs, livreurs, femmes de ménage, ouvriers sont appelés à tenir bon et à poursuivre leur activité, au risque d'attraper le virus et de contaminer leurs proches. Les images du quai bondé du RER B cette semaine donnent à voir cette réalité et une dangereuse promiscuité».
Après le constat, la tribune entrevoit quelques responsabilités : «Face à la crise sanitaire, le désengagement massif de l'Etat depuis des décennies nous saute à la gorge. Le Covid-19 amplifie aujourd'hui des inégalités territoriales déjà gonflées par des années de néolibéralisme et d'austérité.
Les catégories populaires seront les premières menacées par la crise économique qui pointe, et la fermeture des services sociaux, des banques alimentaires, agrandit encore un peu plus le trou dans la raquette d'un maillage social qui permet pourtant à beaucoup de ??tenir''». Le Monde relatait le week-end dernier les quartiers populaires qui «entament leur deuxième mois de confinement à bout de souffle, mais encore soutenus par un faisceau de solidarités inédites, réinventées dans l'urgence». «Il y a ceux qui ont encore un travail et prennent tous les risques pour le garder.
Ceux qui craignent pour l'avenir de leurs enfants. Et il y a ceux qui ont faim» et qui tiennent seulement grâce aux associations d'entraide, classiques ou qui se montent dans l'urgence, créées par des habitants mieux lotis qui veulent aider leurs voisins.»
Dans Médiapart, le ton est aussi à l'inquiétude : «En Ile-de-France, on dénombre plus d'un quart des décès et des personnes hospitalisées en réanimation de notre pays. Si la forte densité de population francilienne l'explique, il est certain que la bataille nationale contre le Covid 19 se joue de manière décisive en Ile-de-France.
La façon dont les pouvoirs publics y juguleront cette situation sanitaire gravissime déterminera l'après confinement pour tout le pays».
«Une crise humanitaire»
Dans La Provence, Cécile Malo, déléguée générale Méditerranée de la Fondation de France note : «Au bout de cinq ou six jours à peine, on me disait : ??Les gens ont faim''. L'économie informelle est perturbée par le confinement, les enfants, n'étant plus scolarisés, n'ont plus accès à un repas par jour de qualité, les déplacements sont modifiés.
Les familles, qui s'approvisionnaient dans grandes surfaces peu coûteuses doivent aller dans commerces de proximité plus chers. Ensuite, il y a aussi les personnes vivant à la rue, SDF, migrants, squats? Aujourd'hui, à Marseille, on est au-delà crise sanitaire et sociale, c'est une crise humanitaire.»
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