Algérie

Comment Gabo est devenu écrivain



Comment Gabo est devenu écrivain
Dans « Vivre pour la raconter », un livre où il relate sa vie, Gabriel Garcia Marquez nous plonge dans les sources de sa création. Paru en 2002, l'ouvrage de plus de 500 pages regorge de souvenirs et d'évocations de lieux et de personnes aimées. On découvre son parcours, ses aventures sentimentales et ses amitiés. Comme celle qu'il ne cessera pas d'entretenir avec Fidel Castro à qui il avait remis le manuscrit de « Chronique d'une mort annoncée » avant sa publication. L'écrivain a eu une carrière pleine de journaliste dans de grands quotidiens de son pays. Ses reportages serviront aussi de matière à ses romans. Il s'intéressait beaucoup aux crimes comme thème littéraire. Il révèle, dans ce premier tome de son autobiographie, que c'est à l'aéroport d'Alger où il était de passage en 1979 que la vue d'un prince arabe allait relancer l'écriture de « Chronique d'une mort annoncée » inspirée par une histoire vraie de crime d'honneur. Le livre, qui sera adapté au cinéma, allait paraître dans sa version française deux années plus tard. Il rapporte à ce propos les paroles de sa mère pour qui « un tel malheur dans la vie ne peut pas faire un bon livre ». Elle était demeurée longtemps réticente à son projet s'agissant de proches et de connaissance. Le livre sus cité s'ouvre sur un voyage entrepris avec sa mère Luisa Santiaga en février 1950 vers le village d'origine Aracataca qu'il avait quitté dans sa prime enfance. Il vivait alors misérablement de ses chroniques dans El Heraldo mais était surtout en rupture avec son père, un télégraphiste, qui n'acceptait pas de gaieté de c?ur de voir son rejeton abandonner ses études. Il rêvait déjà d'une carrière d'écrivain. Le voyage sur un bateau puis dans un train d'un autre siècle pour aller vendre la maison au village permit à ses souvenirs d'enfance de remonter à des figures importantes comme celle de son grand-père. « Ce qui m'impressionna le plus fut d'emblée le silence. Un silence tangible que j'aurais pu reconnaître les yeux bandés parmi tous les silences du monde » écrit-il. Plus loin, il avoue : « Le jour où j'allais avec ma mère vendre la maison, je me souvenais de tout ce qui avait marqué mon enfance ». C'est de cette bouffée de nostalgie qu'allait naître, quelques années plus tard, « Cent années de solitude » qui séduira le monde entier. Dans d'autres romans, il s'inspirera d'histoires réelles ou imaginaires dans ce village d'où tout commence et où tout finit. Il aura prouvé comme pour tant de grands auteurs que c'est à partir d'un village, de ses histoires, que Marquez a revêtu d'un imaginaire exubérant, qu'on atteint l'universalité. Macondo, le village de « Cent ans de solitude », dont il évoque l'origine africaine, se mue en espace universel. Comme Faulkner qui bâtit son ?uvre à partir d'un petit village du Mississipi. Le jour de ce voyage inaugural et mémorable, Marquez lisait « Lumière d'août » de l'écrivain américain.




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