Bien qu'elles soient très nourrissantes, les céréales que les Algériens
consomment en grandes quantités ne suffisent généralement pas à fournir la
gamme des éléments nutritifs, et le régime alimentaire doit donc être
complémenté par d'autres aliments pour prévenir la malnutrition.
Un aliment de base bon marché :
les céréales. L'Algérien en raffole : pain, pâtes ou couscous, dérivés de la
farine (tartes, pizzas, gâteaux, crêpes, potages). Les nutritionnistes, qui
décortiquent les habitudes alimentaires des Algériens, font un constat des plus
alarmants : les céréales étant des aliments bon marché, ils constituent
l'essentiel de la ration journalière de la majorité des ménages à revenus
modestes. Résultat : un déséquilibre alimentaire guette les consommateurs.
Pain, couscous, pâtes... tous ses aliments contiennent essentiellement des
glucides mais sont loin de couvrir les besoins en protéines, vitamines et sels
minéraux indispensables à un équilibre alimentaire optimal. « La nutrition des
Algériens est trop basée sur les céréales », a affirmé le docteur
nutritionniste Hadj Lakhel Belkacem de l'Institut national de la santé publique
(INSP). «Nous avons un modèle de consommation déséquilibré, basé
essentiellement sur les céréales, ce qui n'est pas très bon pour la santé»,
constate ce nutritionniste. Les nutritionnistes suggèrent de ne pas abuser de
céréales ni même d'ailleurs de viande rouge et de les substituer au maximum
avec de la viande de poisson, de la volaille ou des oeufs. Néanmoins, ils ne
l'ont jamais interdit mais ils conseillent d'en consommer modérément. Les
légumes frais ou secs sont aussi très sollicités et ne connaissent aucune
restriction de la part des médecins. Ils sont très riches en fibres, en
vitamines et en fer. Le secret est de savoir alterner tous les aliments qui ont
les mêmes apports. En résumé, pour un repas sain et équilibré, il faut manger
quotidiennement 4 à 5 fruits et légumes, modérer la viande rouge et la
remplacer par de la viande blanche ou par des oeufs, prendre 2 à 3 laitages,
consommer des féculents ou du pain et surtout boire beaucoup d'eau minérale.
Ainsi, vous ferez des économies grâce à votre volonté de cuisiner pour bien
manger.
L'Algérie importe entre 60 et 80
millions de quintaux par an pour une consommation moyenne de 200 kilos par
habitant annuellement. Le blé est d'abord un aliment énergétique. Sa teneur en
protéines est d'environ 10 à 15 %. Toutefois, à la différence de l'oeuf, les
céréales n'apportent pas les acides aminés essentiels (il existe 20 acides
aminés qui constituent les protéines, dont 8 sont essentiels). Les acides
aminés essentiels ne peuvent pas être synthétisés par l'organisme et doivent
être apportés par l'alimentation. Si l'un d'eux manque, il y a non seulement
carence, mais son absence peut s'opposer à une bonne assimilation des autres
protéines. C'est ce qu'on appelle le facteur limitant. Dans le blé et les
céréales, c'est la lysine qui manque.
C'est pour cela que dans le monde
entier, la base de l'alimentation traditionnelle était constituée par
l'association au même repas d'un plat de blé ou de céréales et d'une petite
quantité de légumineuses (haricots, pois chiches, soja) qui fournissent de la
lysine. Le blé peut aussi être complété par un apport de viande, d'oeufs ou de
laitages. Mais les produits animaux contiennent des protéines grasses, tandis
que les légumineuses ne procurent que peu de lipides. Les lipides constituent
environ 2,7 % du grain de blé, principalement des graisses insaturées contenant
tous les acides gras essentiels et situées principalement dans le germe de blé.
Leur apport quantitatif est faible, mais joue un rôle pour une bonne
assimilation du blé. On y trouve de nombreux micronutriments : des vitamines,
principalement celles du groupe B (B1, B2, B6), essentielles pour le système
nerveux mais aussi pour la digestion des glucides et un peu de vitamine E
(présente dans le germe de blé). C'est une source intéressante de minéraux,
notamment de magnésium, fer, zinc, phosphore, manganèse, cuivre et d'autres
composants, notamment des polyphénols qui sont des protecteurs vasculaires et
des antioxydants.
Les aliments issus du blé
contribuent à la prévention contre les maladies à condition qu'ils soient de qualité,
c'est-à-dire peu ou pas raffinés. Autre problème alimentaire : les
nutritionnistes avertissent contre un phénomène qui prend de plus en plus de
l'ampleur : l'accroissement du taux de prévalence de l'obésité en Algérie qui
constitue un sérieux problème de santé publique. « C'est un facteur déclenchant
du diabète, ce qui est favorisé par le changement des habitudes alimentaires ».
Les nutritionnistes recommandent ainsi le recours à l'alimentation
méditerranéenne, une alimentation qu'ils considèrent comme « saine ». La
prévention est donc l'unique moyen pour freiner la progression de cette maladie
aux complications très invalidantes.
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Posté Le : 17/08/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : Amine L
Source : www.lequotidien-oran.com