Algérie

“Comment faire face à l’après-pétrole”


“Il y a une urgence : l’après-pétrole c’est quoi ?” C’est à travers cette interrogation que le président du Conseil économique et social, Mohamed-Séghir Babès, a planté le décor d’un débat de fond autour des perspectives de l’Algérie en l’absence du pétrole.
Le Cnes, en sa qualité d’instance consultative autour des politiques publiques, a initié un projet autour de cette problématique qui trouve une solution dans l’économie basée sur la connaissance. Dans les faits, le Cnes ambitionne d’atteindre cet objectif par l’institution d’un organe pour se faire baptiser comité ad hoc EFC qui mobilise d’importantes compétences nationales et internationales. C’est d’ailleurs ces mêmes compétences qui ont pris part au débat d’hier des professeurs : Nadia Chettab, Omar Boukhezzar, Mme Remaoun, M. Bouzidi, M. Djeflat, M. Lebèche. D’éminents spécialistes ont également pris part à la rencontre d’hier à l’image de Jeans Eric Aubert ainsi que M. Si Mohamed, Allab et Ouhadj. La présence de cet important parterre de spécialistes était donc très recommandée compte tenu de l’importance de la problématique posée : “Décrétons la crise et supposons qu’il n’y a plus de pétrole”, dira M. Babès expliquant que l’élaboration du rapport sur l’économie basée sur les connaissances servira de base à l’élaboration des politiques publiques en Algérie. “Le comité ad hoc va porter la réflexion devant le gouvernement (algérien)”, expliquera le président du Cnes notant que cette problématique est d’ores et déjà inscrite à l’ordre du jour du gouvernement. Une rencontre d’ailleurs regroupera à ce propos le président du Cnes avec le nouveau Chef du gouvernement Ahmed Ouyahia. D’où donc l’impératif d’ouvrir un large débat et réflexion autour de cette économie basée sur la connaissance. M. Djeflat dira dans sa communication, expliquant le pourquoi des EFC en Algérie, que les indicateurs le recommandent fortement : “Il y a une difficulté de la croissance durable hors hydrocarbures, il y a de fortes potentialités en Algérie ainsi que les impératifs dictés par la mondialisation”, dit-il tout en expliquant qu’“il y a une forte vulnérabilité face aux chocs externes qu’il s’agit de prendre en charge et une mutation des régimes de croissance à laquelle il faut faire face”. L’économie basée sur la connaissance offre énormément de possibilités en ce sens qu’elle aura à redresser la production industrielle hors hydrocarbures, optimisation de l’usage de l’outil de production  ainsi que la création de l’emplois. Aussi la majorité des intervenants ont souligné le fait que la richesse est essentiellement contenue dans l’immatériel et donc dans les connaissances d’où l’impératif de les acquérir. Nadia Chettab, de son côté, dira qu’il faut prendre en compte le fait que le EFC est une restructuration de l’économie et sa dynamisation dans un cadre macroéconomique. “Le rôle des institutions est très important à cet égard”, dit-elle tout en expliquant que “si les dynamiques ne sont pas portées dans un cadre institutionnel, elles seront comme un feu de paille”. “Il faut faire en sorte que les institutions soient plus souples, plus interactives et qu’il y a moins de cloisement”, note-t-elle à ce sujet. Omar Boukhezzar, qui expliquera qu’il faut donner une importance capitale à l’économie numérique, demandera de ne pas perdre de vue le fait que certaines études de bunchmarking “sont loin des réalités algériennes”. Il fera également remarquer que “l’Algérie est restée dans un coma intellectuel pendant très longtemps”.
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