Algérie

Comment éviter les erreurs du passé


L'industrie automobile va faire son grand retour en Algérie. Alors que l'on pensait que l'idée des voitures «made in bladi» a été complètement abandonnée, le gouvernement vient de la sortir de son «coma». Le nouveau cahier des charges publié, jeudi dernier, a «accouché» de nouvelles mesures à même d'éviter les erreurs du passé. C'est ainsi que des «garde-fous» ont été mis en place dans le but d'éviter une deuxième saison du feuilleton que les Algériens avaient surnommé «le gonflage des pneus». C'est dans ce sens qu'une stratégie claire a été dessinée à même de passer de l'assemblage au montage jusqu'à la fabrication. Un taux d'intégration, minimal, a été exigé, à savoir: 10% au terme de la 2e année, 20% au terme de la 3e année et 30% au terme de la 5e année. Néanmoins, les experts s'interrogent sur les capacités réelles du pays à fournir les constructeurs en pièces détachées afin d'atteindre au plus vite ces objectifs. «La seule solution est de créer au plus vite un véritable écosystème autour de ces industries», résume, à ce sujet, Adel Bensaci, président du Cluster mécanique de précision Algérie. L'invité de la rédaction de la Radio nationale Chaîne III plaide pour la mise en place de mesures pour inciter les jeunes entrepreneurs à lancer des PME qui puissent répondre aux besoins du marché. S'inspirer de la vision du gouvernement encourageant les start-up et autres PME à aller vers la conquête de l'économie du savoir et de la connaissance, reste la meilleure idée. Le tissu de sous-traitants dans le domaine de l'automobile demeure très «faible», reconnaît Adel Bensaci, qui déplore qu'à peine une vingtaine de PME activent dans le secteur de la sous-traitance. «Il s'agit de la fabrication de sièges, de batteries, de tableaux de bord, de pare-chocs,...», révèle-t-il soulignant que «nous sommes encore loin du compte». «Cela reste insuffisant vu les objectifs de l'Algérie», précise t-il. Ce constat amer est aussi valable pour le genre de produits fabriqués que pour la quantité. Enormément de petites pièces détachées peuvent facilement être fabriquées en Algérie affirme le président du Cluster mécanique de précision Algérie. Selon ses propos, les PME existantes ne pourront pas répondre à la forte demande qui va naître de la relance de cette industrie. Beaucoup de grands constructeurs ont fait part de leur ambition d'investir dans le montage automobile en Algérie. Le marché du neuf à l'arrêt depuis plus de trois ans est un «beau gâteau» qui fait saliver les mastodontes de l'automobile. Ils devraient arriver en masse en prenant d'assaut les sous-traitants. Ces derniers ne pourront pas répondre à cette forte demande. Ce qui risque d'impacter la stratégie tracée par les hautes autorités du pays. Pour éviter un retour à la case départ, Adel Bensaci plaide pour prioriser l'investissement dans ce créneau très porteur. Néanmoins, afin de répondre aux «exigences» d'un tel défi, il faut se mettre au diapason des exigences et des normes des constructeurs internationaux. Les produits proposés doivent être de qualité afin qu'ils soient homologués. Selon l'invité de la Radio, cela ne peut se faire sans un management moderne. «Il faut mettre en place un système de management qui réponde aux standards des constructeurs internationaux», a-t-il estimé tout en insistant sur les contrôles stricts de la qualité. Adel Bensaci n'omet pas de revenir sur la ressource humaine qui sont «la base de toute industrie». À cet égard, il préconise alors la formation spécialisée des employés. «La formation professionnelle représente la cheville ouvrière de toute industrie naissante ou en développement», a-t-il conclu. Un plaidoyer, des ambitions et des erreurs à ne pas refaire...
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)