Le record du nombre de contaminations journalières au Covid-19 est atteint. La grande pression exercée sur les structures sanitaires a poussé le ministre de la Santé à réunir à nouveau les directeurs de la santé. Objectif : étudier tous les scénarios possibles, mais surtout préparer la riposte. Si personne n'est en mesure de prévoir l'évolution de la courbe des contaminations dans les jours à venir, le pire est à craindre avec la célébration de la fête de l'Aïd, propice aux déplacements et aux regroupements familiaux, surtout qu'aucune restriction n'est imposée.Nawal Imès - Alger (Le Soir) - L'inquiétude est toujours la même au regard de l'évolution de la situation épidémiologique. Le nombre des contaminations quotidiennes confirmées par PCR a atteint, vendredi, les 1 197 cas, un chiffre jamais atteint même lors de la vague de novembre dernier où le bilan le plus important ne dépassait pas les 1 133 contaminations.
Avec 42 personnes se trouvant en réanimation et une moyenne de quinze décès annoncés par jour, le secteur de la santé se prépare à toutes les éventualités. Vendredi, le ministre de la Santé a réuni, pour la seconde fois, les DSP pour faire le point sur la capacité des différentes structures à faire face à l'afflux des patients nécessitant une hospitalisation. Encore une fois, le ministre de la Santé a eu à insister sur l'urgence de mobiliser toutes les ressources et de mettre à disposition un maximum de lits pour éviter de renvoyer chez eux des patients faute de place.
Au coeur des préoccupations : la capacité des structures de santé à faire face à la demande de lits au niveau des services de réanimation, mais également la possibilité qu'ont ces structures à mobiliser des lits pouvant être branchés à des sources d'oxygène, vu que la quasi-totalité des personnes hospitalisées nécessitent une assistance pour pouvoir respirer.
L'inquiétude monte à l'approche de l'Aïd el-Adha, période durant laquelle les déplacements sont fréquents. Ils le sont d'ailleurs bien avant, avec la course contre la montre qui est engagée pour l'achat du mouton, qui nécessite de faire le tour des marchés à bétail où le respect de la distanciation physique relève de l'utopie. Une période également propice aux rassemblements familiaux. Les départs ont d'ailleurs bel et bien commencé pour de nombreuses familles qui ont bien l'intention de passer les fêtes de l'Aïd avec la grande famille.
Contrairement à l'année dernière où les déplacements étaient restreints, la fête de l'Aïd intervient cette année à un moment où aucune restriction en matière de déplacements entre les wilayas n'est imposée. Les pouvoirs publics ont visiblement fait, non pas le choix d'imposer des mesures souvent jugées trop sévères, mais de jouer sur la corde de la sensibilisation.
C'est ainsi que les appels se multiplient pour éviter les rassemblements durant les fêtes. Ils émanent du directeur de la prévention du ministère de la Santé, mais également du ministère des Affaires religieuses qui appelle à éviter les embrassades pendant l'Aïd.
Le corps médical, quant à lui, craint le pire. L'année dernière, c'est bien après l'Aïd el-Fitr que les cas de contamination avaient explosé. Le même scénario sera-t-il reproduit ' Les pronostics sont loin d'être optimistes. Le Dr Youcef Elaïd, épidémiologiste, responsable de la cellule nationale de suivi épidémique et d'information sanitaire au ministère de la Santé, affirmait vendredi que «nous sommes au début de la troisième vague. Nous ne savons pas quand nous atteindrons le pic, mais il est certain que les contaminations vont augmenter et le mois d'août sera difficile».
Comme à chaque rebond épidémiologique, la courbe des contaminations augmente avant d'atteindre un pic, observer un plateau avant d'amorcer une rechute. Seule inconnue : personne ne peut prédire à quel moment la décrue espérée interviendra, et si les structures de santé résisteront à la forte pression qui s'exerce sur elles.
N. I.
Posté Le : 18/07/2021
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Nawal Imès
Source : www.lesoirdalgerie.com