Algérie

Comment éviter de risquer sa peau



Faire la guerre équivaut à risquer sa peau : cette vérité immuable pourrait bien être remise en question en ce qui concerne l'armée américaine avec le recours accru à la robotique, soulevant dans le même temps de nombreuses questions éthiques. Des drones (avions sans pilote) transportant bombes ou missiles sont déjà utilisés fréquemment pour traquer les dirigeants d'Al Qaïda au Pakistan et en Afghanistan sans mettre en danger la vie des soldats. Mais avec les progrès technologiques, l'armée avance en terrain inconnu : des dizaines de milliers de robots sophistiqués pourraient un jour être déployés sur le terrain, certains véhicules sans pilote étant conçus pour répliquer automatiquement à des attaques. Les experts soulignent toutefois que ces technologies soulèvent de nombreuses questions d'ordre éthique et que les responsables politiques et militaires doivent encore en mesurer pleinement les implications. L'armée voit d'un bon 'il le recours à des outils épargnant aux soldats les tâches « monotones, sales et dangereuses ». « Pouvoir mener des opérations avec un moindre coût humain semble extrêmement sensé. C'est formidable, on sauve des vies », relève Peter Singer, auteur de « Wired for War » (« Câblé pour la guerre »). La possibilité d'une opération militaire « sans-douleur », soulève « une question d'ordre plus générale ». « Est-ce que cela rend l'entrée en guerre trop facile, que ce soit ici ou partout ailleurs ' », renchérit l'ancien secrétaire adjoint à la Défense Lawrence Kobb. Les responsables américains assurent qu'un être humain aura toujours son mot à dire quand il s'agira d'ouvrir le feu, mais les experts soulignent que superviser des engins pourrait devenir de plus en plus compliqué à mesure que la technologie progresse.Les futures armes robotiques « seront trop rapides, trop petites, trop nombreuses et créeront un environnement trop complexe pour qu'un humain les dirige », affirme ainsi l'ancien colonel Thomas Adams, cité dans Wired for War. Selon Peter Singer, l'histoire a en outre montré que les humains placent parfois une plus grande confiance en la machine qu'en leur propre jugement. Il a cité le cas d'un avion iranien abattu par erreur au-dessus du golfe Persique en 1988 avec 290 personnes à bord par des missiles tirés d'un navire de guerre américain. Les ordinateurs avaient identifié l'avion comme « ennemi », alors que les officiers à bord disposaient de données indiquant qu'il s'agissait d'un vol civil. L'armée réfléchit encore à la façon dont les robots doivent être conçus et utilisés pour être conformes aux « lois de la guerre », explique l'une des responsables de la robotique au Pentagone.  >   


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