Algérie

Comment enrayer le spectre de la fraude



Comment enrayer le spectre de la fraude
La création d'une coordination antifraude entre les trois candidats de l'opposition est une très bonne initiative pour prévenir contre un éventuel détournement de la volonté populaire qui reste la principale hantise de ce scrutin.Aujourd'hui, jour «j» de l'élection, tous les regards seront rivés sur les bureaux de vote. D'habitude, l'enjeu primordial de toute élection en Algérie, c'est d'abord le taux de participation, qui est considéré comme le baromètre réel de la crédibilité d'un scrutin, les pourcentages obtenus par les différents candidats venaient souvent en deuxième position. Mais cette année, deux grandes hantises préoccupent les Algériens : d'abord, le climat de tension qui a caractérisé la campagne électorale qui risque de s'alourdir le jour du vote, et même après l'annonce des résultats, à cause des échanges de menaces et l'esprit d'affrontement avec lequel les deux principaux protagonistes de cette élection, à savoir le président sortant et Ali Benflis, étaient partis. Chacun des deux camps estime avoir plus de chances pour l'emporter. Les Algériens redoutent justement que cette rivalité exacerbée se propage au niveau de la base et s'envenime davantage, dans le cas où un de deux concurrents n'est pas content des résultats qui lui seront attribués. Deuxième grande hantise de ce rendez-vous : le risque de fraude généralisé. Non seulement, cela porterait atteinte au processus électoral sur lequel sont fondés tant d'espérances pour la construction d'un Etat de droit, mais, plus grave encore, toute dérive avérée peut constituer une menace contre les fondements même de la République, à l'heure où tous les observateurs mettent en garde contre l'effondrement de nos institutions, fragilisées plus que jamais, à cause notamment des pratiques foncièrement antidémocratiques à laquelle le personnel politique en place s'adonnait, en l'absence de tout contre-pouvoir réel et efficace. Comment enrayer cette hantise de la fraude ' Les principaux concernés par cette élection sont conscients de la complexité de la tâche. Même avec 60 000 scrutateurs engagés pour surveiller les 60 000 bureaux de votes qui existent à travers le territoire national, Benflis sait que les techniques de fraudes peuvent être multipliées et, de ce fait, risquent d'être incontrôlables. Mais, c'est déjà une grande avancée dans la surveillance des élections, en l'absence d'observateurs internationaux sérieux, dans le sens où, cette année, le risque de manipulation des urnes serait au moins réduit, à défaut d'être enrayé. Car, tout le monde sait que pour parvenir à une situation de «risque zéro», il faudrait d'abord une révolution dans les esprits, une refonte de l'administration et du secteur de la justice, et une vraie démocratisation des institutions. Le scrutin d'aujourd'hui, peut-il être le premier grand pas vers une démocratie mure en Algérie ' Les tout prochains jours nous apporteront la première réponse .




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