Algérie

Comment en finir avec la crise des fruits et légumes



Le gouvernement a enfin décidé de jouer son rôle de régulateur du marché des fruits et des légumes. Le Conseil de gouvernement a eu à débattre ce mardi d’un plan proposé par Rachid Benaïssa, le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, en vue de prendre en charge le marché des fruits et légumes.
La première opération de constitution d’un stock de pommes de terre entrant dans le cadre du nouveau système de régulation des produits agricoles de large consommation (Syrpalac) débutera jeudi prochain, a annoncé hier le ministère de l’Agriculture et du Développement rural dans un communiqué. Cette opération, qui se poursuivra jusqu’au 15 août et mobilisera des opérateurs privés, publics et institutionnels, porte sur la constitution d’un stock de 150 000 tonnes de pommes de terre à travers tout le territoire national.
Le prix de référence d’intervention fixé à 20 DA/kg servira de base de calcul à l’ensemble des opérations qui lieront le ministère aux stockeurs souhaitant faire partie de ce nouveau système, selon le ministère.
L’objectif recherché à travers ce système est d’éponger les surplus de production, de protéger les revenus des agriculteurs et de mettre les quantités stockées sur le marché à des moments étudiés afin de préserver le pouvoir d’achat des consommateurs, précise la même source.
“La constitution de ces stocks permettra à l’État d’intervenir sur le marché entre les saisons de production afin de stabiliser les prix à un niveau en relation avec le pouvoir d’achat des citoyens”, précise le ministère. S’agissant d’une opération d’intérêt général et la première du genre, le ministère appelle “à la mobilisation et à une large adhésion des professionnels pour la mise en place d’un système efficace à même de sécuriser les agriculteurs pour leurs productions futures en leur garantissant un revenu en rapport avec leurs efforts méritoires”.
Les stockeurs potentiels, entreprises privées, publiques, institutions, coopératives ou agriculteurs disposant d’infrastructures de froid sont invités à se rapprocher des services agricoles au niveau des wilayas afin de retirer les spécimens d’engagement, de contrat et de cahiers des charges et obtenir toutes les informations utiles. Les mesures d’encadrement technique, administratif et financier nécessaire au bon déroulement de cette opération ont été prises, selon le ministère qui annonce des opérations similaires à venir, en cas de nécessité, et ce, afin de pérenniser ce nouveau système et de renforcer le rôle des organisations interprofessionnelles.
Parmi les mesures attendues, l’achat par le gouvernement de quelque 150 000 tonnes, et ce, suite à la décision prise par le département de Rachid Benaïssa qui vient en réponse à une situation de crise. Il est vrai que l’État, dans tous les cas de figure, est appelé à intervenir sur le marché. Alors, autant le faire en soutenant la production nationale et en assurant une autosuffisance qu’en étant contraint, en dernière minute, de recourir à l’importation, avec tous les risques que cela comprend, sur les plans du prix et de la qualité.
Cependant, cette mesure ne devrait pas être conjoncturelle et gagnerait à être plus efficace si elle était généralisée aux produits de large consommation, à l’image des céréales ou des produits maraîchers. L’expérience déjà utilisée au début des années 90 avait donné ses fruits et l’Algérie, dans ce domaine, n’invente rien. Les agriculteurs américains bénéficient de cette formule depuis fort longtemps : l’État fixe les prix d’achat, tenant compte des coûts de production réels et des marges bénéficiaires, et se charge du stockage de la production agricole.
Pour le cas algérien, l’équation est un peu plus compliquée, sachant l’emprise du marché noir et des spéculateurs sur le marché des fruits et légumes. La liquidation de l’Enafroid, et avant elle des Enafla, a laissé un vide qui n’a pas été comblé par les promoteurs privés. Certaines régions agricoles du pays sont dépourvues de capacités de stockage, alors que d’autres connaissent d’énormes difficultés pour prendre en charge la production locale.


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