Algérie

Comment contrer l'infox '



Tout le monde a cru à ce canular posté sur le réseau social facebook et qui met en ligne un faux authentique communiqué du ministère de l'Education nationale annonçant un avancement et une prolongation de la date des vacances scolaires de printemps, débutant le jeudi prochain, 12 mars. Une «fake news» en bonne et due forme qui a fait le buzz sur le réseau social. Car, souvent, les fake news ne cherchent que ça, faire le buzz, mais dans certains cas, on vise la déstabilisation des pays en créant la psychose au sein des populations ou en discréditant des gouvernements en leur collant des faits inexacts. Bien sûr, le ministre de l'Education nationale, Mohamed Ouadjaout, a réagi aussi vite qu'il a pu, mais pas à la vitesse de propagation de la fausse nouvelle, puisque cela a mis plus de 12h pour que la réponse, rendue publique mercredi, vienne corriger le tir et confirmer au réveil des élèves, qui se sont endormis avec à l'esprit un départ en vacances le surlendemain, le maintien des vacances scolaires du printemps à la date préalablement programmée, en l'occurrence le 19 mars 2020. La tutelle a, ainsi, apporté un démenti catégorique à la «fake news» et à la rumeur qui s'en est suivie, selon laquelle les vacances scolaires de printemps seraient avancées et prolongées en raison de la propagation du virus Corona. M Ouadjaout a donc démenti cette fausse information, en se désolant dans un post sur sa page Facebook, «que certaines chaînes utilisent toujours les réseaux sociaux comme source de leurs informations». Certes, l'information ne devait pas être reprise «aveuglément», dans son état brut sur le réseau social, par les télévisions ou tout autre support médiatique professionnel, mais le souci de la rapidité dans la répercussion de l'information et les difficultés d'accès dans l'immédiat aux canaux de vérification des informations mettent à mal les professionnels dans leur course effrénée vers le scoop ou le mini scoop, puisque le réseau social, devenu une source d'information pour près de 80 % de la population, tient solidement cette attribution au bout d'un clic. Les internautes algériens commencent à se méfier des nouvelles balancées en masse sur les réseaux sociaux, mais parfois de vraies fausses informations arrivent à tromper leur vigilance et s'incrustent dans les esprits. Les informations fallacieuses sont devenues une réalité avec laquelle il faut composer. Reste à savoir comment le faire. Car, la question qui préoccupe les autorités et les professionnels est «comment parer à cette prolifération de l'infox sur la toile en général et sur les réseaux sociaux en particulier '».Des pays développés nous ont devancés sur ce plan de la recherche du remède au «fake news», sans arriver à quelque chose de sérieux. Le phénomène ne fait que grossir. En Algérie, où le phénomène des «fake news» s'est accru avec l'augmentation du taux de pénétration de la 3G et 4G, notamment, exige selon le ministre de la Communication, Porte-parole du gouvernement, «une conjugaison des efforts de tout un chacun, notamment des techniciens et des juristes», pour adapter les lois aux nouveautés techniques. Mais, n'y a-t-il pas une voie plus intéressante, plus performante, autre que le recours au traitement technique de la question et à la loi, qu'il faudrait sonder ' Il est, par exemple, fort intéressant et utile de s'attaquer aux «fake news» avec ses mêmes moyens, soit la chasse et la correction des fausses informations sur Internet. Cela nécessite le soutien matériel et moral aux professionnels, à travers un contrat de performance, ou un budget dédié, pour renforcer la lutte contre les informations fallacieuses.
Car, même la loi et les moyens de lutte purement techniques ne peuvent venir à bout de l'infox sans le concours des professionnels dans le domaine de l'information.


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