(Comment) construire un pays

Depuis la cité-Etat sumérienne d'Ur en Mésopotamie, classée premier pays au monde, ou d'Ikouchene dans les Aurès, considéré par les archéologues comme le premier village algérien, nombreux sont ceux qui ont tenté de construire un pays, Etat, cité, empire ou simple village, pendant que les Nomades tentaient de s'emparer des récoltes sédentaires.Il n'y a pas de mode d'emploi, il y a des recettes, souvent inventées quelque part et copiées, améliorées et développées, et d'ailleurs jusqu'à aujourd'hui on ne fait que reproduire dans le monde ce modèle sumérien avec plus ou moins de libertés politiques, d'égalité entre les hommes et d'accès équitable aux ressources, à l'énergie et à l'information.
Quand on voit les longues queues pour récupérer de la semoule subventionnée ou les ministères de la Communication et de la Justice décidant de qui doit informer qui, on n'est pas très loin de Hammourabi, Nabuchodonosor ou de Sargon le roi d'Akkad.
Peut-on construire un pays sans libertés collectives et individuelles ' Oui, la Chine en est l'exemple, mais pour l'Algérie, sans libertés mais sans puissance économique non plus, c'est la faute au peuple, argument dissous avec l'irruption du hirak, la faute aux puissances étrangères, alibi encore en cours, ou à celle de la nature, qui fait et défait la pluie et casse ou gonfle les prix du pétrole. Il y a pourtant dans les recettes modernes, un outil important, la décentralisation, de la décision, du pouvoir, de l'initiative, des taxes et budgets.
Sauf qu'en réalité, l'Algérie est déjà décentralisée, plusieurs centres de pouvoir existent en effet, parfois en conflit mais souvent souverains, et les nombreuses tergiversations économiques et politiques, la question des libertés et les arrestations dans le camp du hirak en sont la preuve, malgré les discours officiels. Il faut donc recentraliser la décision, pour ensuite la redécentraliser. Une recette comme une autre. De toute façon, c'est le Ramadhan, on est prêt à tout essayer en cuisine.