Algérie

Comment Ben Ali a fui le pouvoir


Comment Ben Ali a fui le pouvoir
Ali Seriati, l’ex-chef de la sécurité du président tunisien déchu Zine El Abidine Ben Ali, a comparu hier dans le cadre du procès de 23 membres du clan Ben Ali poursuivis pour tentative de fuite du pays le 14 janvier et détention illégale de devises, a constaté l’AFP. Après la lecture des charges contre tous les accusés, la prochaine audience a été fixée au 2 août. Ali Seriati, homme clé du régime Ben Ali, était un proche de Leila Trabelsi, l’épouse du dictateur détestée des Tunisiens. Il est poursuivi pour complicité de tentative de sortie illégale de devises du territoire. Mais il a surtout commencé à livrer des détails sur la fuite ou les tentatives de fuite de la famille présidentielle le 14 janvier 2011, après des semaines de soulèvement populaire en Tunisie. A la barre, Ali Seriati a raconté que de faux passeports avaient été fabriqués au palais présidentiel spécialement pour la famille restreinte de Ben Ali. Le président déchu est parti le 14 janvier avec son épouse de l’aéroport   militaire de l’Aouina, à Tunis, et s’est enfui en Arabie Saoudite. «En début d’après-midi (le 14 janvier), le président Ben Ali m’a contacté pour me demander de préparer son avion présidentiel», a raconté Seriati, sous les huées de la salle. «C’est ça, Ben Ali voulait aller faire le pèlerinage à La Mecque!», l’a interrompu un spectateur dans la salle d’audience. L’ex-chef de la sécurité a précisé qu’il avait tenté de faire partir une partie de la famille présidentielle par l’aéroport civil de Tunis-Carthage, où ont été arrêtés les 23 autres prévenus jugés avec lui. Ali Seriati avait pour sa part été arrêté à l’Aouina. Le corps de la   sécurité présidentielle qu’il dirigeait avait la haute main sur les autres forces de sécurité et était particulièrement redouté par la population. Avant lui, les autres prévenus, tous membres de la famille Ben Ali/Trabelsi ont comparu devant le tribunal. Quatorze hommes, arrivés menottés, et neuf femmes, dissimulées sous des abbayas blanches, ont défilé à la barre dans la   petite salle d’audience bondée. Incarcérés à la base militaire de l’Aouina, ils sont tous poursuivis pour tentative de fuite du pays et détention illégale de devises. «Vous avez tenté de fuir le pays, à 15h le 14 janvier 2011, en possession de devises et de bijoux», a commencé le président du tribunal Faouzi Jbali,   avant de signifier aux accusés les charges pesant sur chacun d’eux. Parmi les prévenus, figurent deux sœurs de Leila Trabelsi, et surtout Imed, son neveu préféré, déjà condamné en juin dernier à quatre ans de prison pour consommation de stupéfiants. A la barre, Imed, polo blanc et cheveux ras, a contesté les charges. Il a   affirmé n’avoir «jamais voulu s’enfuir» et «ne disposer que de ressources provenant de ses activités légales». Selon l’accusation, il était notamment en possession de 36 montres et quelque 5 kilos de bijoux lors de son arrestation à l’aéroport.
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