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Comment amortir les effets économiques de la crise sanitaire



Le think tank suggère un ensemble de mesures concrètes qu'il compte soumettre à la réunion interministérielle des 15 et 16 août 2020 qui a pour but d'amortir les effets économiques de la crise sanitaire du Covid-19.Le Cercle d'action et de réflexion autour de l'entreprise (Care), un think tank algérien, vient de rendre publique une série de propositions visant à remédier aux "effets néfastes" de la pandémie de coronavirus. Ainsi, l'organisation souligne qu'il est "fortement recommandé de faire l'annonce, dans l'immédiat, d'une ligne de crédit bancaire significative, à taux nul ou bonifié, à hauteur de 250 à 300 milliards de dinars, garantie par l'Etat, ouverte à l'ensemble des entreprises et accessible de manière aussi simplifiée que possible".
Elle rappelle que "c'est ce type de mesure simple, claire et décisive qui a été retenu par un très grand nombre de pays confrontés à la pandémie à travers le monde", ajoutant que "la demande de ce crédit devrait se faire à partir de procédures simplifiées, son traitement devrait se faire dans des délais plus brefs, l'espace de quelques heures ou quelques journées tout au plus". S'agissant des revenus des employés privés affectés par les mesures de confinement et du blocage occasionné à certaines activités économiques, Care explique que "la décision de prise en charge les concernant, en y incluant notamment la catégorie des artisans, représente un engagement opportun des pouvoirs publics". Il écrit : "Care est d'avis qu'il soit affiché de manière claire qu'une indemnité minimale puisse être allouée à tous les employés ayant perdu leur emploi du fait de la pandémie, y compris donc les employés du secteur informel." Il reste, poursuit-il, que "les autorités devraient recourir de manière plus volontaire aux solutions innovantes qu'autorisent aujourd'hui les techniques modernes de paiement". Et de relever, cependant, que "force est de constater que l'allocation de solidarité que les autorités ont décidé d'octroyer, il y a quelques mois, aux couches défavorisées de la population, n'a pas pu parvenir, à ce jour, à l'ensemble des bénéficiaires ciblés".
Rétablir les équilibres macroéconomiques
La grande question qui se pose est celle de savoir comment financer le soutien de l'économie ' Le think tank estime que le financement de ce programme de soutien que l'Etat doit rapidement se mettre en place afin de préserver le tissu économique national et de maintenir l'emploi existant qui "représente un défi de taille eu égard aux contraintes déjà très lourdes qui pèsent sur les finances publiques".
Et à ce titre, ajoute-t-il, les possibilités évoquées dans le document du Comité interministériel (un groupe de travail mixte devant quantifier les impacts de la pandémie sur l'économie, ndlr), à savoir celles du recours à l'épargne locale ou aux financements extérieurs, "commandent un temps de préparation minimal et ne sont donc pas compatibles avec l'urgence du problème posé". Care note que la question sous-jacente est celle de savoir si le recours à la planche à billets pourra être évité en bout de course. En réalité, fait-il observer, "le financement monétaire de la Banque centrale paraît nettement mieux justifié comme réponse à cette crise sanitaire inédite, imprévisible et de niveau mondial que pour les usages discutables auxquels il a servi depuis 2017 à ce jour". Par ailleurs, le think tank souligne qu'au-delà de l'urgence pandémique, il y a urgence à réformer l'organisation de l'économie nationale, le tissu économique était déjà fortement affaibli à la veille de la crise sanitaire.
Et de s'interroger : "À quoi servirait-il de chercher à maintenir à flot des entreprises si c'est juste pour les replonger dans l'environnement économique défaillant qui les fragilise et les menace de disparition '" Au plan macroéconomique, Care estime que cette crise inédite et imprévisible du Covid-19 va aggraver les déficits du budget de l'Etat et de la balance des paiements. Cependant, note l'organisation, "il ne faut pas oublier que ceux-ci perdurent depuis plusieurs années et n'avaient pas pu être maîtrisés ou résorbés, faute de réformes structurelles de l'organisation du système économique national". C'est pourquoi, Care estime que si le traitement de la pandémie requiert dans l'immédiat la mobilisation de ressources budgétaires supplémentaires, il ne faut pas perdre de vue que l'urgence absolue devrait être celle de rétablir les équilibres macroéconomiques et de jeter les bases d'une économie diversifiée et moins dépendante des fluctuations du baril de pétrole.
Youcef Salami


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