Algérie

Comment adapter les plans Orsec à la réalité du terrain



La prévention et la prise en charge des risques majeurs au niveau de la wilaya de Tizi-Ouzou sont toujours au c?ur d'une actualité dominée par les effets encore visibles des incendies ravageurs de l'été dernier, et récemment encore, par les inondations de la dernière semaine du mois d'octobre passé, qui ont causé le décès d'un villageois, à Maâtkas, et des pertes de biens à de nombreux citoyens.Des dégâts humains et matériels qui auraient pu être évités si le dispositif de lutte et de prévention, les plans Orsec, pourtant, prévus par la loi, avaient été déployés avec la célérité et l'efficacité que recommande une situation d'urgence. C'est à cette conclusion qu'ont abouti les participants au débat organisé récemment autour de la problématique de l'évaluation des risques majeurs dans la wilaya de Tizi-Ouzou, à l'initiative de l'APW.
Le débat a donné lieu à des observations contrastées. M. Akli Aoudj, élu du RCD, déplore que la problématique ne soit pas abordée en profondeur, en se limitant à des généralités. «Il me semble, dira-t-il, qu'on a privilégié l'aspect académique dans le traitement du sujet au détriment de l'approche opérationnelle qui voudrait qu'on parle beaucoup plus de l'adaptation des plans Orsec aux réalités du terrain».
Kamel Ouguemat du FLN, pour qui l'urbanisation anarchique et le non-respect des instruments d'urbanisme ont été identifiés dans bien des situations, comme des facteurs de vulnérabilité dans la survenance de ce genre de catastrophe. Il pointe du doigt l'absence d'une culture de veille institutionnelle, culture dont l'existence permettrait de faire face de façon instantanée et efficace aux situations périlleuses. «Les cellules chargées de la gestion des plans Orsec au niveau de la wilaya et des communes ont un caractère administratif et n'ont aucun prolongement sur le terrain», regrette cet élu et vice-P/APW d'obédience FLN. Pour sa part, le wali Djilali Doumi dit avoir trouvé beaucoup de vertus à l'inscription à l'ordre du jour des travaux de l'APW d'un débat sur l'évaluation des risques majeurs et trouve que «ce débat est nécessaire, car il vient rappeler leurs responsabilités à beaucoup d'intervenants, essentiellement, les responsables de l'exécutif. Il permettra aussi de situer le degré de résilience de notre territoire face aux aléas».
Le wali reconnaîtra qu'il y a «une erreur d'approche» dans la réponse apportée aux sinistres. «Jusque-là, les plans Orsec ont été gérés de façon la plus administrative qui soit.» Il insiste sur l'importance de la vérification permanente de ces dispositifs.
«La première mesure qu'il convient de prendre est de prévoir l'équipement approprié pour répondre aux situations d'urgence et aux sinistres potentiels», dira encore le chef de l'exécutif de wilaya qui estime encore que ce genre de débat engagé par l'APW permet de « situer les failles (de toute démarche d'intervention, ndlr) pour pouvoir se corriger». Dans son exposé introductif aux débats sur la gestion de ces événements d'origine naturelle ou anthropique (humaine) qui sont porteurs de risques néfastes pour les populations, les infrastructures et l'économie en général, la présidente de la commission hydraulique, tourisme, artisanat, agriculture, forêt et pêche de l'APW s'est intéressée au phénomène des glissements de terrain qui touche des villes importantes comme Aïn-el-Hammam, Tigzirt et Azazga.
L'élue du FFS qui a fait lecture d'un document technique faisant référence à des données contenues dans deux études spécialisées, explique que la wilaya de Tizi-Ouzou recèle, de par sa situation géo-morphologique, un fort potentiel de vulnérabilité aux aléas inhérents aux mouvements du sol. La Kabylie est caractérisée par une morphologie montagneuse à stabilité précaire. La wilaya de Tizi-Ouzou représente une sensibilité très élevée aux mouvements de terrain. Un phénomène, est-il indiqué, qui se manifeste sous différentes formes et typologies comme les glissements, coulées de boue, éboulements rocheux...
La superficie totale des zones à risque et susceptibles d'être affectées par les mouvements du sol est estimée à 353 hectares. 39 communes, sur les 67 que compte la wilaya, sont concernées par les phénomènes de glissements de terrain et à travers lesquelles 84 glissements d'une superficie supérieure à 2 hectares ont été enregistrés. Trois villes importantes sont particulièrement menacées par ces mouvements de terrain : Azazga avec une superficie de 203 ha menacée, dont 43 ha présentant un risque très élevé et 160 ha un risque élevé, le centre-ville de Aïn-el-Hammam avec 3 ha au risque très élevé et 6 à risque élevé, ainsi que la région de Tigzirt avec 100 ha à risque très élevé et 41 ha élevé. «Une relation étroite existe entre l'activité des instabilités et le climat », souligne la même source qui précise que les versants de forte inclinaison au sud (schiste et calcaire) et des pentes faibles au nord (marnes et argiles) sont des zones de forte vulnérabilité aux mouvements du sol.
Les aménagements anarchiques, une urbanisation incontrôlée et les actions climatiques conjuguées, quelquefois à l'intervention de l'homme sont mises en cause dans l'apparition de ce phénomène ou de son aggravation.
S. A. M.
5 personnes sauvées in extremis par les pompiers
Cinq personnes d'une même famille, habitant à la cité Oued-Falli, un quartier sis à la périphérie sud de la ville de Tizi-Ouzou, ont échappé à une mort certaine, suite à leur inhalation du monoxyde de carbone s'échappant d'un appareil de chauffage défectueux.
Il s'agit d'un homme de 35 ans, de deux femmes de 53 et 31 ans, d'un enfant de 4 ans, et d'un nourrisson de 45 jours qui ont eu la vie sauve grâce à l'intervention diligente des pompiers, dans la matinée d'hier, vers deux heures du matin. Toutes les victimes ont été transférées au CHU de Tizi-Ouzou.
S. A. M.


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