Le Forum d?El Moudjahid a tenu, cette semaine, à rendre un vibrant hommage au professeur Bachir Mentouri pour marquer la Journée mondiale de la santé. L?occasion était particulièrement émouvante pour retracer, autant que faire se peut, l?itinéraire militant de cet homme qui a consacré sa vie à la médecine tout en se révélant un grand combattant de la liberté qui s?est pleinement impliqué dans le combat pour l?indépendance de l?Algérie. Le nom de Bachir Mentouri, cité à titre posthume parmi les récipiendaires de la dignité Athir de l?ordre du mérite national et qui figure sur le fronton de nombreux établissements de soins et d?enseignement à travers le pays, est en fait intimement associé aux pages glorieuses de la révolution algérienne écrites par l?engagement et le sacrifice de son élite. Le regretté, qui s?est éteint le matin du 16 octobre 1996 à l?âge de 70 ans, a fait partie de cette génération d?intellectuels qui avaient répondu sans se poser de question à l?appel du devoir, au moment où la patrie avait besoin de ses enfants pour se libérer du colonialisme. Le professeur Mentouri poursuivant alors ses études de médecine à Lyon n?avait pas hésité un seul instant à rallier, en mai 1956, le mouvement de grève illimité lancé par les étudiants algériens, ce qui l?amena comme beaucoup de ses compagnons à rejoindre les rangs de l?Armée de libération nationale en février 1957 au sein de la base de l?Est, en Tunisie. Désigné comme chirurgien à l?hôpital du Kef, près de la frontière algéro-tunisienne, le Dr Mentouri déploiera une activité débordante au service des combattants et réfugiés algériens et de la population tunisienne. A l?indépendance, Si Bachir, comme on l?appelait affectueusement, rejoint la clinique chirurgicale A de l?hôpital Mustapha à Alger où il va parfaire se formation chirurgicale sous la direction du professeur J. Seror. Dès octobre 1962, il s?emploiera, avec une poignée de confrères engagés comme lui dans la construction du système médical en Algérie, à réunir les conditions de réouverture de la faculté mixte de médecine et de pharmacie d?Alger où il est nommé chef de travaux pratiques au laboratoire d?anatomie normale. Il participe également à la restauration de la bibliothèque de l?université incendiée par l?OAS, à la structuration de l?hôpital Mustapha ainsi qu?à la fondation de la société algérienne de chirurgie. A l?échelle du Maghreb où il comptait de nombreuses et solides amitiés, le professeur Mentouri a été l?un des membres fondateurs les plus actifs de la majorité des organisations, sociétés et manifestations maghrébines. Il organisera, faut-il le rappeler, avec un succès mémorable le 12e congrès international d?hidatologie. Ce fut donc une personnalité médicale d?une grande envergure qui a laissé des traces dans l?histoire de la médecine algérienne, mais qui ne s?est pas arrêté là puisque Si Bachir a eu une activité politique aussi intense en devenant, en 1966, le premier maire élu d?Alger à laquelle il a redonné ses lettres de noblesse, réélu pour un second mandat et en entrant comme député en 1977 à l?APN. Au forum d?El Moudjahid, nombreux ont été ses anciens compagnons à prendre la parole pour rappeler son parcours, son humanisme à toute épreuve et ses multiples actions au service de la médecine de son pays.
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Posté Le : 09/04/2007
Posté par : sofiane
Ecrit par : A. M.
Source : www.elwatan.com