Commémoration du 8 Mai 1945 : Bouteflika à Sétif

Bouteflika est en ce jour en visite officielle dans la ville martyre du 08 Mai 1945. La ville est en plein chamboulement positif. Au bonheur de ses habitants un lifting des plus distingués se fait, disons le, à merveille et en un temps record. Cette fois-ci, l'hôte est le président de la république. Il a été précédé par un renfort de ministres, qui chacun durant la journée d'hier a eu à inspecter et inaugurer des réalisations de son giron sectoriel. L'hydraulique, l'éducation nationale, les mines, l'habitat, la jeunesse et sport ont fait le menu du travail ministeriel. C'est pour la onzième fois que Sétif arrive à faire ramener le président, qui semble à travers des extraits de discours diffusés sur la radio locale, entretenir de profonds liens avec la cité setifienne. L'assortiment sélectif du temps et de l'espace de cette visite ne semblent pas s'inscrire dans un cas casuel. Cette visite se dessine en effet telle une symbiose entre un massacre, une mémoire et un avenir à ne plus hypothéquer. Sétif en plus qu'elle a été un vivier fécond des énergies combattantes et révolutionnaires, constitue un bassin électoral potentiel en se classant second sur le plan démographique (le corps électoral est de 880.280 répartis à travers 2.018 bureaux pour un nombre de 19 sièges à l'APN).
Bouteflika va en première halte se recueillir à la mémoire du premier martyr des douloureux événements de ce 08 mai fatidique. Saal Bouzid, un jeune scout tombé sous les balles assassines drapeau en mains. Ain-fouara dans son itinéraire pédestre est une amabilité attentionnelle chez le président. Il s'y abreuvera certainement de l'amphore, trophée de la coupe d'Algérie, à présenter par les mains de ceux qui ont eu à le recevoir des siennes un 1er mai à Alger. Les joueurs de l'entente sportive de Sétif.
L'université 2 située au nord-est de la ville va se voir, renforcée par des infrastructures socio-pédagogiques d'une capacité de 10.000 places et de 6.000 lits. Au même endroit et sur une superficie de 4 hectares, le président va poser la première pierre pour un projet initié sur des finances locales (wilaya et APC) consistant en l'érection d'un mémorial, baptisé « l'Observatoire du 08 mai 45 ». Ce complexe pluridisciplinaire englobant un auditorium de 600 places, de salles d'exposition, d'une médiathèque et d'autres dépendances en rapport avec la thématique historique et mémorielle. Saura-t-il, ce sanctuaire au plan design, pouvoir exprimer un réceptacle digne de la grandeur mémorielle de l'événement l'ayant engendré '
Outre ce marquage dans la chronologie de la postérité nationale, cette date-phare dans le long mouvement libératoire et en élisant Sétif en son 08 Mai ; le président va animer un meeting en fin de visite. Il aura à revenir quoiqu'en filigrane sur les caravanes de chouhadas tombés durant la longue nuit coloniale. Un parallèle politique serait-il évoqué avec cette coïncidence qui rallie chez nous harmonie et une commémoration et chez l'ancien colonisateur une nouvelle équipe dirigeante ' Ce discours aura en toute certitude à s'incruster dans la conjoncture qui distingue en fait proéminent l'actualité nationale. Les élections législatives sont à 24 heures, le président va finir à Sétif une campagne du processus des reformes engagé à Tlemcen le 15 avril. Son seul et unique parti est la participation. Va-t-il créer l'engouement pour ces joutes qui ne semblent pas enhardir davantage les sétifiens, à moins d'un choc bouteflikien '