L’histoire de l’Algérie combattante, demeure encore méconnue, on n’a pas encore rassemblé toutes les mémoires, surtout ignorées chez une grande partie de la population Algérienne, en particulier la génération de l’indépendance. Comme dans toutes les Révolutions, la Révolution Algérienne partage des moments de gloire et aussi des moments de déchirement et d’échec. Ce récit raconte une partie de la lutte révolutionnaire des Algériens du Maroc contre le colonialisme Français. La fédération FLN des Algériens du Maroc créée officieusement avec le déclanchement de la Révolution armée en Novembre 1954 et officiellement après l’indépendance du Maroc en 1956. Or durant les années quarante, la fédération des associations des Algériens du Maroc été déjà en activité et a jouée un rôle prépondérant durant les années de braises de la Révolution. Elle devient fédération du FLN à Casablanca, carrefour d’une lutte acharnée entre espions interposés. Que la nouvelle génération de l’indépendance comprennent que rien ne leur aurait été acquis sans le sacrifice de leurs ainés c’est ainsi que se perpétue l’esprit de défense qui fonde les grandes nations.
Nous sommes à Casablanca au milieu des années cinquante, Le Maroc est sous protectorat Française. L’armée de libération du Maroc s’active, assistée fortement par les Algériens, surtout les fonctionnaires qui occupaient des postes stratégiques dans différentes institutions, en particulier des anciens officiers algériens retraités, de la première guerre mondiale ; la police et la justice, notamment les deux frères magistrats, Benattou Mohamed et Abderrahmane, Mohamed devient à l’indépendance procureur de la république au tribunal de Mostaganem et Abderrahmane, juge d’instruction au tribunal militaire de Blida. La grande majorité des algériens étaient des militants sincères et activistes aux cotés de la résistance Marocaine. Les jeunes algériens et marocains structurés dans la résistance exécutaient régulièrement des opérations de guérilla et de Fida contre l’occupant Français. Cette situation a mis la France devant sa capitulation au Maroc, Le roi Mohamed V, déporté à Madagascar sera ramené au Maroc au printemps 1956 et rétabli dans son palais à Rabat. Le Maroc est indépendant à 80 %, puisque les postes stratégiques sont demeurés, après le retour du roi, toujours occupés par des français et des français musulmans La prison civile de la ville reçoit un groupe de ressortissants Algériens arrêtés par la douane marocaine en faction au port de Casablanca, Hattab Diouch, Belkacem Benbrik, Abdelkader Ould Si Lâdjal chauffeur de taxi, Abdelkader dit el Jmel tous, inculpés de détention et transport d’arme au profit de l’ALN. Ils seront détenus à la prison de la ville, le temps que les responsables du siège du FLN à Casa appel le GPRA qui intervient auprès du roi Mohamed V, pour qu’ils soient libérés, mais comme toujours les armes seront saisies. C’est un scénario qui se répétait souvent quant la fraction de certains douaniers haineux envers les algériens, est en service. En parallèle et dans la même ville ce sont des collabos du Mossad, des juifs Sayanim qui surveillaient le mouvement et les activités des Algériens au Maroc au profit du SDECE de la DST du 2ème bureau, des officiers et commissaires français de police et du bureau ‘’Arabe’’. Une vraie aventure et un défi pris par les Algériens à une époque où le Maroc se trouvait encore sous un protectorat résiduel, dans lequel toutes les administrations, et autorités compris police et gendarmerie et services secrets, sont supervisés par des français et aussi des Français
musulmans qui étaient des Algériens, dont la plupart étaient des militants activistes sincères. Devant ce drame qui frappait les Algériens structurés dans l’association mutuelle des Algériens Musulmans de Casablanca et de sa région, puis en 1956 au commissariat politique du FLN de cette ville, dont le siège situé au boulevard Suez, au centre ville de Casablanca. Les Algériens surveillaient à leur tour les activités des collaborateurs du Mossad, du SDECE et de la DST. Les Algériens disposait d’une antenne située au centre de la place de France, aujourd’hui Mohamed V, un kiosque bâti en dur du genre cafétéria détenu par l’Algérien Mohamed Benabbou, quant des navires de marchandises en provenance de la Chine, de la Yougoslavie ou Tchécoslovaques accostaient au port de Casablanca, ils portaient toujours clandestinement des lots d’armements destinés à la Révolution Algérienne, le signal est donné à partir de ce kiosque. Rapidement les armes seront déchargés dans des véhicules privés et taxis appartenant aux Algériens. C’est de cette manière qu’une minorité de douaniers marocains sans scrupules, surprenaient les activistes algériens à la sortie du port.
Mais cette situation sera très vite corrigée par les algériens. Les nettoyeurs du FLN agissaient proprement et rapidement avec le concours des Marocains anciens membres de l’armée de libération. Les douaniers ciblés seront mutés ailleurs. Les militants algériens se sont imposés dans la ville de Casa, en particulier le comportement solidaire qui régnait entre les militants Algériens et les maquisards Marocains. Plus tard ce sont les Algériens qui sauveront le président Egyptien Jamal Abdenasser, l’ors de sa visite au Maroc. Le Mossad avait préparé un attentat pour faire exploser le lieu de séjour du Rais Egyptien. Grâce à la participation précieuse des Algériens, le complot a été déjoué et ses auteurs arrêtés. Tous des agents du Mossad venus d’Israël avec des passeports Européens.. Le Mossad depuis sa création en 1951, avait réussi à s’implanter dans des communautés juives du Maroc surtout des cellules implantées à Casablanca et Meknes. A Casa dans l’ancienne Médina, à la rue de Larrach, Sidi Fateh, Sidi Bousmara, Sekkala, Derb Essoufi, Derb el Jrane, Cinéma Maghrib, Bab Marrakech et au Mellah a proximité de Jamaa Chlouh. Une de ses actions consistait à recruter des adolescents dans les mouvements de jeunesse sionistes, à l’image de ceux qui existent en Israël (Dror, Bné Aquiva, Hashomer Hatzaïr…) dans le but de répandre leur idéologie et de les faire partir en ‘’Israël’’ ainsi que leurs familles. Mais il y avait en parallèle des juifs marocains, qui avaient plus de 20 ans, et qui étaient organisés en groupe d’autodéfense, sous la direction d’agents traitants du Mossad à l’image de Haim le dépositaire en liqueurs, Chamôune employé à la base militaire américaine de Nouacer, Hana Tanjaouiâ, Ester, Suzane, David, qui entretenaient une maison close semi clandestine, pour collecter les renseignements. Quelques juifs proposaient leurs femmes et filles contre des renseignements importants. Le groupe de Didi et Ben Zakine qui surveillait les activités du port et le mouvement des militants algériens. Baroukh le pseudo rabbin et d’autres qui étaient chargés d’entretenir un camp à l’Anfa qui regroupent des juifs en partance clandestinement vers la Palestine aux yeux des autorités Marocaines.. Ces Sayanim et Metsada agissent le plus souvent dans la société marocaine, pour aider le Mossad, non pas dans une vision d’autodéfense, mais pour pratiquer la désinformation, propager les troubles, exécuter des actes de sabotage ou aider concrètement les espions ‘’israéliens’’ et parfois s’infiltrer dans les rangs de l’opposition, ou au sein des partis communistes dans les pays du Maghreb...
60 années après le 1er Novembre 1954, le Mossad, continu à espionner l’Algérie à partir du Maroc. Ainsi dans les années cinquante et début soixante, devant l’ampleur des activistes algériens, le gouvernement français a constitué une “war room”, conseil de guerre ultrasecret et restreint, chargé de dresser “une liste de personnalités acquises au F.L.N” et d’hommes publics particulièrement ennemis de la France à neutraliser ou à liquider. Les membres du commissariat politique du FLN à Casablanca, supervisée par le commissaire politique Boudghen Stamboli alias Si Rachid et son adjoint Benmessaoud, ciblés directement et espionnés par les juifs et quelques Marocains collabos, des marginaux, La liste comprenait des Algériens et aussi des Marocains, Zerktoni un résistant marocain a été assassiné, Allal El Fassi un homme politique, est le premier homme marocain désigné à abattre après Zerktoni. Le colonel Le Roy-Finville, chef du service 7, spécialisé dans l’obtention de renseignements pour le compte du S.D.E.C.E (Service de documentation extérieure et de contre-espionnage), le décrit comme “un Marocain vigoureusement anti-français et allié virulent au F.L.N”. “L’idée, écrit Le Roy-Finville, est de faire sauter Allal el Fassi et les autres chefs de l’Istiqlal à l’occasion d’une de leurs rencontres à Tétouan, en zone espagnole”, prévue à l’hôtel Dersa. Le service 7 s’est chargé de fournir au service Action toutes les indications techniques: poids d’explosif nécessaire, épaisseur des murs, systèmes de sécurité, etc. “Du travail tout mâché”,. Sauf que “les militaires ne veulent pas se salir les mains” et constituent “un petit groupe de juif et de repris de justice qui se disent prêts, eux, à faire la sale besogne. Contre une bonne récompense (…) et des protections pour leurs petites affaires sales”. Ces spécialistes de la sale guerre, connus sous le terme de barbouzes, sont dans leur grande majorité des truands employés par les services secrets français (SDECE) pour les basses œuvres. On les retrouve à Alger après le 19 juin 1965, Cinq truands français employés par les Services Français arrivent à Alger avec mission d’assassiner Houari Boumediene, Bouteflika, Kaid Ahmed et le chef des opérations de la Sécurité Militaire le capitaine Abdellah Benhamza, ils seront découvert et mis hors d’état de nuire à leur arrivé à l’aéroport d’Alger. Ils sont notamment utilisés dans les “contrat homo”, expression désignant l’élimination physique de personnes gênantes pour les intérêts de la France. A la tête des truands engagés par les services spéciaux pour assassiner Allal El Fassi, Jo Attia et Georges Boucheseiche, deux agents français d’origine juive et proches du Mossad. Ceux-là mêmes qui seront impliqués, fin octobre 1965, dans l’affaire de l’enlèvement et assassinat de l’opposant Marocain Mehdi Ben Barka. Des tueurs professionnels. Le colonel Leroy-Finville surnomme la tentative avortée d’éliminer le chef de l’Istiqlal le “fiasco Attia”. C’est que Jo Attia et Georges Boucheseiche, “le grand Malabar” et “le petit gros”, sont à la discrétion ce que l’hippopotame est à la grâce. A l’aéroport d’Orly où ils embarquent pour Tanger,. Les négligences perdurent à leur arrivée au Maroc: la première valise piégée installée à l’hôtel Dersa explose dans la mauvaise direction. La seconde, installée par les soins d’Attia dans la villa d’Allal El Fassi, est retrouvée et désamorcée par la police espagnole grâce à la vigilance des Algériens. Ce qui nous fait rappeler la conférence Afro-asiatique organisée à Alger en 1972, dont un espion, sous couverture d’ingénieur Français, travaillant au Club des Pins, avait placé une bombe dans le cafèterait des journalistes. Heureusement, il c’est gouré dans ses calculs, la bombe a explosée dans le temps mort, personne n’y était présent, elle a seulement provoquée des dégâts.
Le premier “contrat homo” est un échec. Après cette tentative d’assassinat avortée,. La police locale se lance aux trousses de la bande. Les agents français, replièrent vers Tanger, auprès d’un gérant de bar français. Ce dernier leur présente Antoine Lopez, chef d’escale Air France, à l’aéroport de Tanger. Cet agent secret du Sdece, sera aussi impliqué dans le kidnapping de Ben Barka en 1965, peut les rapatrier en France en leur évitant police et douane. Ils seront tous arrêtés et emprisonné quelque temps. Le Mossad a été réellement impliqué durant la Révolution contre le FLN et l’ALN.’. A 78 ans, l’agent sioniste Abraham Barzilai parle aujourd’hui, de son passé d’agent du Mossad en Algérie. A 29 ans, il a été envoyé en Algérie par le Mossad accompagné de sa femme, pour s’installer à Constantine pour mission de monter des cellules et antenne opérationnelles contre le FLN/ALN, sous couverture d’enseignant d’hébreu, dont la famille du chanteur Enrico Macias faisait partie. Son oncle Raymond était chef de cellule. L’agent Abraham et son officier traitant Chlomo Havilio, en poste en 1956 à Paris, avaient montés une opération qui a entrainée et armé des cellules composées de jeunes juifs de Constantine pour lutter contre l’ALN. Ces deux agents avaient déjà servi dans la sinistre unité 131 des assassins terroristes du Mossad en Egypte. Ces agents, plus connus dans jargon des services comme étant des ‘’Metsada’’, toujours chargé des opérations spéciales, Aujourd’hui ce service existe toujours, il fait partie de la division de la Recherche, selon le découpage du Mossad en 15 zones géographiques, le Maghreb occupe une place prédominante surtout depuis que l’entité sioniste s’est mis dans l’idée la normalisation avec Rabat et Tunis. Déjà présente en Mauritanie, le Mossad a installé des cellules d’écoutes et a lancé des opérations de terrorisme au Sahel pour occuper les peuples du Maghreb. Tout ce qui ce passe au Sahel et au nord du Mali est l’œuvre d’Israël. Pour mieux situer ces événements, Si Abdelkader Bousselham notre ancien ambassadeur, ancien membre de la mission permanente du FLN au Maroc, nous racontes une partie de cette grande histoire de la révolution et de ses algériens du Maroc: « A cette époque, un petit groupe de militants du FLN, conduit par l'infatigable organisateur des premiers réseaux au Maroc occidental, Allal Taalibi, arrivait à Tétouan, dans l'ex-zone nord du Maroc que les Espagnols venaient d'évacuer. Pour être plus précis, c'était au tout début du mois d'octobre 1956. (L’Espagne avait évacuée Tétouan et ses environs, en gardant Ceuta et Mellila sous occupation, d’ailleurs ces deux villes sont toujours occupées par l’Espagne, un colonialisme qui a trop durée). Le FLN avait tissé depuis longtemps, dans cette région du Rif, des liens fraternels, avec les farouches combattants de l'Armée de libération du héros Abdelkrim el Khatabi à ce moment-là en voie de liquidation. Ils avaient abrités le siège de l’état-major de l’ALN Mohamed Boudiaf, alias Si Ali, alias Si Tayeb, alias Si Smaïn, avait ses quartiers à ce moment-là à quelques kilomètres de Tétouan dans un sanatorium perché au flanc des montagnes. C'est avec lui que notre petit groupe avait rendez-vous cette nuit-là. Parmi nous, il y avait, outre le frère Allal, le Dr Tidjani Damerdji, alors président de la Fédération des Algériens du Maroc, mort au champ d'honneur quelques mois plus tard, en wilaya V, les armes à la main ; il y avait aussi cheikh Kheïreddine et, si j'ai bonne mémoire, cheikh Ali Marhoum. Il y avait également d'autres frères que je ne connaissais pas et que je n'ai jamais plus revus depuis. Le docteur Damerdji était apparemment coutumier des lieux. Il était déjà venu à plusieurs reprises voir Si Ali, seul ou avec d'autres frères. Il eut tout naturellement l'honneur du premier tête-à-tête avec Boudiaf. Ensuite vint le tour de cheikh Mohamed Kheïreddine. Quand il revint à la maison du frère marocain chez qui nous étions tous descendus, il était livide, exténué et bien mal en point. De toute évidence, son entrevue avec Boudiaf n’avait pas été facile. Personne, dans le groupe, n'en semblait surpris, tant les divergences entre les tendances politiques d'origine des deux hommes étaient connues. De plus, les oulémas, aussi bien d'ailleurs que Ferhat Abbas et ses amis près de deux ans avant de se décider à rejoindre le Front et puis personne n'avait oublié les réserves franchement hostiles des uns et des autres, après le déclenchement de la lutte armée, le 1er Novembre 1954. Par ailleurs, on murmurait, déjà à cette époque, que le cheikh Bachir Ibrahimi un des éminents dirigeants de l'Association des oulémas avait catégoriquement refusé d'apposer sa signature sur une fetwa consacrant la guerre de Libération en guerre sainte, en djihad et autorisant les moudjahidine par voie de conséquence à ne pas observer le Ramadhan. (Au lendemain l’indépendance, Cheikh el Ibrahimi, sera mis en résidence surveillée sur ordre de Benbella.). Quoi qu'il en soit, nous n'allions pas tarder, les uns et les autres, d'être obligés de taire, pour longtemps, les divergences et les querelles qui déchiraient encore nos cadres. Des périls redoutables, s'annonçaient à l'horizon, en ce mois d'octobre 1956. En effet, une semaine à peine après cette visite à Tétouan, l'Athos, un bateau égyptien, était arraisonnée au large de Nador, par la marine de guerre française. Près de 100 tonnes d'armes et de munitions dont Boudiaf en personne devait superviser le déchargement étaient perdues à jamais, le 16 octobre 1956 à l'aube, pour nos combattants de l'intérieur. Qu'on en juge : 2000 fusils, 250 mitraillettes Beretta, 74 fusils-mitrailleurs, 75 mortiers, 40 mitrailleuses et des munitions plus importantes encore, de toute sorte et de tout calibre. Pourquoi cet échec, si près du but et en un tel moment? Avions-nous été trahis, et dans ce cas par qui ? Des imprudences ont-elles été commises lors du recrutement de l’équipage? Et le commandant, n'a-t-il pas fait trop confiance à son radio, un ressortissant grec qu'on a présenté ensuite comme un agent double, au service des Français? Et surtout pourquoi l'a-t-il laissé s'introduire dans la cabine-radio, à quelques dizaines de miles du but, pour lancer des messages? Toutes ces questions sont restées, ainsi que beaucoup d'autres, sans réponse. Par conséquent, toutes les hypothèses d'un premier grand complot contre le FLN restent plausibles. Plus tard, Messaoud Zeggar alias Rachid Casa, de retour des Etats-Unis, avait été mis en confidence par le patron de la CIA, sur l’identité d’une taupe infltrée au sein du FLN, qui travaillait pour le SDECE français. Surtout quand on lie cet arraisonnement de l'Athos, le 16 octobre 1956, à celui de l'avion civil marocain transportant Ben Bella, Boudiaf, Aït Ahmed, Khider et Mustapha Lacheref, de Rabat à Tunis, le 22 octobre, c'est-à-dire une semaine plus tard. Etrange et troublante coïncidence: deux coups terribles la même semaine et dans le même pays frère ! Des coups qui auraient pu mettre au tapis, longtemps, n'importe quel mouvement révolutionnaire. Bien évidemment, la conférence de Tunis fut annulée sine die. Les ultras de France, d'Algérie et d'ailleurs venaient de remporter une victoire aux conséquences tragiques. En effet, il faudra attendre près de six années, six années de sang et de larmes, et le sacrifice d'un million et demie des nôtres pour que des contacts sérieux reprennent entre les Algériens et les Français. Pour l'heure, cependant, nous n'étions pas, au sein de la mission permanente du FLN à Rabat, disposés à élaborer des réflexions à échéance si lointaine. Il nous fallut faire face, en effet, et dès le lendemain du rapt de nos dirigeants, à un soulèvement populaire, dans toutes les villes du royaume et, dans certaines, à de véritables émeutes. La jeunesse marocaine, outragée par l'affront fait par l'armée fidèle à son souverain puisqu'elle avait osé arrêter ses hôtes algériens, dans un avion civil marocain, dans l'espace aérien marocain, profita de l'occasion pour régler de vieux comptes inassouvis avec les colons et les intérêts français dans le royaume. C'est à Meknès que les émeutes furent les plus sanglantes et les pertes humaines les plus lourdes: 45 morts et des blessés par centaines. A Rabat, les jeunes manifestants saccagèrent partout les magasins français, envahirent l'ambassade de France et brûlèrent le drapeau tricolore. Diplomates et personnel de l'ambassade ne durent leur salut qu'à l'intervention musclée de l'armée royale. Partout ailleurs, dans les autres villes du royaume, les mêmes scènes de colère populaire, des morts et des blessés.
Au sein de l'organisation du FLN, nous étions comme des pompiers pyromanes. Pendant que les uns excitaient les manifestants dans la rue et en prenant souvent la direction, d'autres, très ostensiblement et non moins hypocritement, lançaient des appels au calme, tout en accablant la France. Les responsables marocains, en proie à la panique, suppliaient les responsables du FLN d’agir pour calmer les esprits. Personne n'était dupe. Pour tous, les responsables, dans l'arrestation de nos cinq dirigeants étaient d'abord marocains. Si nous ne pouvions pas encore le dire en face, nous pouvions, pour le moins, exprimer notre colère en compagnie du peuple marocain. (Certains suspectaient le prince Moulay Hassan et Oufkir) .
A l'état-major où Boussof était devenu, du jour en lendemain, le responsable le plus élevé, maintenant que Boudiaf était arrêté, on réalisa très vite qu'on avait affaire à un véritable complot contre l'Algérie combattante. De toute évidence, les auteurs de ce complot n'étaient pas exclusivement des français, tant les fautes, les imprudences et les négligences avaient été nombreuses et accablantes tout au long de la préparation du voyage et de son déroulement. A titre d’exemple: pourquoi avoir fait voyager les cinq dirigeants algériens dans l'avion des journalistes au lieu de l'avion royal, comme prévu initialement? Pourquoi avoir donné un équipage exclusivement français à cet avion? Et pourquoi a-t-on fait en sorte, en retardant son décollage de plusieurs heures et en le faisant transiter par Palma de Majorque, qu'il n'approche les côtes algériennes qu'une fois la nuit tombée? Le prince Moulay Hassan fils du roi Mohamed V est-il complice avec les services Français? Toutes ces questions et bien d'autres encore ont longtemps troublé les nuits de nos cadres et de nos dirigeants. Personne n'a pu expliquer comment Ben Bella, Boudiaf et les autres, des hommes de la clandestinité et du dans la gueule du loup. Pendant qu'on faisait ces analyses et qu'on tirait ces premières conclusions la situation ne faisait qu'empirer à travers tout le territoire marocain (6 jours d'émeutes sanglantes à Meknès et sa région!). Les groupes de l'armée de Libération marocaine, qui avaient pu survivre à la liquidation jusque-là, pouvaient intervenir à tout moment et profiter du désordre pour menacer le pouvoir jusqu'en ses fondements. Il fallait faire vite, et aussitôt des instructions fermes furent données pour arrêter les manifestations et calmer les esprits. Nos militants, admirables d'intelligence politique, de discipline et de dévouement, reçurent partout le message 5/5 comme on dit dans les transmissions. De son côté, notre commission «presse et information» que dirigeait Mouloud Mammeri, rédigeait sans relâche papiers et communiqués. Le calme revint peu à peu et les liens fraternels avec le peuple marocain sortirent raffermis de ce complot destiné également à provoquer une cassure durable, profonde et irréparable, entre le peuple algérien et le peuple marocain. De ce côté, au moins, «ils» n'avaient pas réussi ». Une autre manifestation de protestation aura ensuite lieu à Casablanca pour dénoncer les sévices provoqués par le colonialisme Français à l’encontre de la Moudjahida Thouraya Echaouia. Cette moudjahida martyrs est complètement oubliée aujourd’hui. Les Algériens du Maroc n’ignoraient pas l’hostilité envers eux, provoquées par le prince Moulay Hassan, surtout quant il a déclaré que les Algériens devront rentrer chez eux en Algérie s’ils veulent faire la guerre à la France. Très vite son père le roi Mohamed V rectifie le tir et annonce:: « Tous les ressortissants non marocains qui se trouvaient sur le sol Marocain, sont mes enfants, ils sont chez eux au Maroc ». Plus tard, l’ors du tournoi sportif du tour cycliste du Maroc, participaient des Européens et des algériens dont les champions Zaaf et Kebaili. L’accueil de la dernière étape organisé à Casablanca en présence du prince Moulay Hassan, n’a pas été du gout des algériens. Le prince sachant que l’Algérien Zaaf est en tête du classement et qu’il remportera l’étape finale, il quitta le lieu mécontent. Effectivement l’Algérien Zaaf emporta l’étape et son classement était pareil à celle de nos jour maillot jaune, il surprendra le parterre des journalistes présents par sa déclaration: fracassante : « Nous avons espérés que le prince Moulay Hassan sera enthousiasmé de notre effort et classement, malheureusement ce n’était pas le cas, nous regrettons beaucoup son comportement ». Comme toute communauté, dont le pays d'origine traverse de graves épreuves, la communauté algérienne du Maroc avait répondu très vite, massivement et volontairement, à l'appel du devoir, très rares des familles algériennes récalcitrantes! Dès le début de la Révolution, elle était forte de quelque 150.000 âmes en 1954 (magistrats, enseignants, interprètes, cadres fonctionnaires, commerçants, propriétaires pour la plupart). Elle est passée, en l'espace de moins de deux ans, à 800.000 personnes. «Ansar» des temps modernes, ils avaient accueilli fraternellement, avec l'aide généreuse du peuple marocain, les combattants blessés. La mutuelle des Algériens au Maroc été déjà constituée Durant les années quarante. Les activistes algériens et même Français du parti communiste qui avaient participés au soulèvement du 8 mai 1945, étaient activement recherchés en Algérie, ont rejoint le Maroc. Plus tard au déclanchement de la lutte armée, la fédération FLN est crée à Casablanca en 1956. L’immense majorité des Algériens c’était affiliée dans cette structure du Front de Libération National. Soumis aux cotisations mensuelles et obligatoires par de fortes sommes. Rares sont les Algériens qui ont émis un refus. Malheureusement à l’indépendance, ces récalcitrants qui n’ont jamais participés à la Révolution, ont rejoints le pays en pseudo patriotes et ont occupaient des postes que les moudjahidines eux mêmes ne pouvaient occuper!. Je me rappel d’un ancien collabo, policier de son état dans une ville de l’Ouest, avait été ciblé par les fédayins, a rejoint à la hâte le Maroc, A Casablanca il c’est livré au FLN en déclarant sa repentance, pris en charge sur place par ses compatriotes, sa présence n’a durée que quelques mois avant de s’éclipser et retourner en Algérie pour reprendre ses fonctions de policier auprès de l’autorité d’occupation. Après l’indépendance, Ch Z il s’est retrouvé dans un poste supérieur et stratégique dans une institution névralgique!
En revanche le Maroc et la Tunisie, quoiqu'encore partiellement occupés par les troupes françaises, étaient indépendants l'un et l'autre depuis mars 1956. C'est à destination du port marocain de Casablanca que l'opération fut d'abord entreprise. Encore fallait-il que le chargement fut effectué dans des conditions de secret suffisantes pour échapper à la détection des services de renseignement français, afin que le navire marchand eût une chance raisonnable de traverser sans encombre le réseau de patrouilles maritimes françaises, à l'approche de la côte méditerranéenne ou atlantique. Les saisies opérées par la Marine montrent l'ordre de grandeur des lors d’armes organisé par le F.L.N.: à bord de 'l'Athos II' arraisonné le 16 octobre 1956, 3 000 armes embarquées à Alexandrie; à bord du 'Slovenija' arraisonné le 19 janvier 1958, 6 800 armes et 2 millions de munition, fournis par le gouvernement tchèque et embarqués dans un port yougoslave; le tout nommément adressé au F.L.N. Mais la Marine Française ne pouvait contrôler tous les cargos à destination de l'Afrique du Nord, ce qui eut multiplié les complications internationales, de petits envois et même quelques chargements importants arrivèrent à bon port, dans une proportion approchant peut être la moitié du trafic maritime total du Front. Le matériel une fois parvenu au Maroc, port de Casablanca, le F.L.N. n'en eût pas toujours pour autant l'entière disposition. Bien que sa complicité fût par principe acquise au Front algérien, l'Etat indépendant du Maroc - comme dans un autre style, la Tunisie - écoutait naturellement ses propres intérêts d'abord. Il lui convenait de faire sentir à ses protégés algériens qu'il était seul maître chez lui; la prudence lui dictait une coopération assez discrète et progressive pour éviter toute mesure de rétorsion de la part de la France; enfin il ne lui répugnait pas de tirer profit pour lui-même de l'assistance accordée. Les autorités chérifiennes, qui encourageaient publiquement la révolte algérienne, admirent donc sans peine l'arrivage secret des cargaisons d'armes dans leurs ports; mais elles en prirent habituellement livraison elles-mêmes, quitte à les restituer ultérieurement au F.L.N., en tout ou (plus souvent) en partie seulement, et en une fois ou par tranches successives suivant l'opportunité. Ainsi du chargement du cargo yougoslave 'Srbrija' - 7 tonnes d'armes et 70 tonnes de munitions - expédié de Yougoslavie, faussement manifesté à destination de l'Arabie Saoudite et débarqué à Casablanca le 7 août 1957 pour le compte du F.L.N.: saisi à l'arrivée par ordre du gouvernement marocain (après intervention de l'ambassade de France) cet armement fut livré en partie à l'A.L.N. quelques mois plus tard - non sans un marchandage probable - tandis qu'une autre partie bénéficiait à 'l'Armée de Libération marocaine'. L'armement finalement réceptionné par l'A.L.N. au Maroc se concentrait dans les camps groupés autour de trois centres: Nador en zone ex-espagnole - hors de portée de toute inquisition de la part des Français -, Oujda, chef-lieu de la province Orientale et Bou-Arfa-Figuig dans le Sud-Est.
M. Dahou Ould Kablia, en sa qualité d’officier du MALG, nous a déclaré en 2014: “Ainsi, parlant de l'aide en armes et en argent, je persiste à dire que la Tunisie et le Maroc ne nous ont pas fourni d'armes, à l'exception des 5000 fusils promis gracieusement par feu le roi Mohamed V et qui ont été cédés par le roi Hassan Il, à sa succession, contre contrepartie financière. Le partage des armes du bateau DYNA (150 T.) en provenance d'Alexandrie en mars 1955 a effectivement fait l'objet d'un partage avec l'Armée de libération marocaine stationnée dans la région du Rif…”
Autopsie de la guerre d'Algérie' de Philippe Tripier, nous relate certains événements passés sous silence touchant les saisis multipliés des armes destinées à l’ALN.
Liste nominative des bateaux transportant de l’armement pour l’ALN arraisonnés par la marine Française durant la Révolution. 16 10 1956 : ATHOS Soudanais Navire inscrit sur la liste noire suite à des renseignements SDECE en Italie : repéré par un agent à Latakieh en cours d’appareillage pour le Maroc 60 t. d’armes et de munitions. 18 01 1958 : SLOVENIJA Yougoslave Compagnie de navigation déclarée suspecte d’armes à Casablanca sur le cargo yougoslave SRBIJA en août 1957. Interception d’un message radio par le STR Algérie sur une prochaine cargaison d’armes à Casablanca, recoupé par la sécurité militaire. 170 t. d’armes et de munitions. 23 12 1958: GRANITA Danois Renseignement SDECE sur le départ de Hambourg pour le Maroc d’un caboteur chargé d’explosifs, recoupé par un agent à Casablanca. 40 t. d’explosifs. 07 04 1959 : LIDICE Tchécoslovaque Renseignement SDECE que le départ de Gdynia pour le Maroc d’une cargaison d’armes sur un navire présumé polonais, rectifié par un agent du SDECE et la Sûreté navale marocaine à Casablanca. 586 t. d’armes et de munitions. 08 12 1959 : BIESBOCH Néerlandais Renseignement d’un agent à Malaga sur un transit d’explosifs pour le FLN via la Libye, recoupé par le SDECE de Lybie. 262 t. d’explosifs TNT. 10 09 1960 LAS PALMAS Ouest allemand Renseignement du SDECE de RFA sur le départ d’une cargaison de lance flammes et de réservoirs de napalm pour le Maroc vers une société écran du FLN. 20 lance-flammes bi-bouteilles et 105 appareils réservoirs. 17 12 1960 MARTIN KRPAN Yougoslave 53 t. de munitions et d’explosifs restitués au gouvernement tunisien le 03 03 1961 24 12 1960 MINIMA’S Italien 4,65 t. de vêtements et d’équipements militaires 14 02 1961 VITTORIA’S Italien. Renseignement Sdece sur des trafics vers la Tunisie à partir de la Yougoslavie et de l’Italie de matériel radio et d’équipements militaires, 3 000 casques parachutistes US, 6 caisses et 37 ballots de musettes et havresacs pour parachutistes. 24 04 1961 : RAVENSBERG Ouest allemand Renseignement SDECE sur un contrat entre FLN et la société BORGWARD pour la livraison de véhicules. 8 camions. 28 05 1961: MARGOT HANSEN Danois Renseignements SDECE sur un chargement de fusils et de munitions au départ de Rotterdam officiellement pour Akaba, en réalité pour Tanger. 200 fusils et 500 000 cartouches de 7,62. 28 09 1961 TIGRITO Panaméen Renseignements SDECE sur un chargement de PM et de munitions au départ de Malaga officiellement pour l’Argentine, en réalité pour le FLN du Maroc. 300 PM, 400 chargeurs et 3 M cartouches.
Nous remarquons toujours, que le SDECE était informé au préalable sur toutes les cargaisons importante dont les marchés sont- passés par le GPRA. Ce n’est qu’à la suite de la visite qu’effectuera Messaoud Zeggar ‘’Rachid Casa’’ aux Etats-Unis et sa rencontre avec le patron de la CIA, qu’il a été informé de la présence d’un traitre informateur au sein du FLN, dont le nom n’a jamais été divulgué officiellement. Il semblait selon certains acteurs de cette époque, le traitre a été ‘’nettoyé’’
Au printemps 1955, la wilaya V, installera son Poste de Commandement à Nador, dans la zone du RIF, avec l’assistance de membres de l’armée de libération du Rif. Parmi les premiers membres du premier état-major : : Abdelhamid Bousof, Larbi Ben Mhidi, Lotfi et Ait Ahmed. Au début de l’hiver de la même année, on commença à préparer la création d’une unité de transmission et d’écoute. Début 1956, des sections de l’ALN sont installées à Sidi Bou Bekeur, à Saidia et à Figuig.
Alors qu’en 1957, après l’indépendance du Maroc, le PC de l’EMG de la wilaya V est installé à Oujda, précisément le 17 février, en présence de Boumediene, Bousof et des responsables de l’armée de libération du Maroc.. Suivi de l’ouverture du centre de formation et d’instruction à la commune de Berkane, dans la ferme agricole d’une famille algérienne. À partir de cette date les décisions du Congrès de la Soummam s’appliquaient en ce qui touché l’organisation de l’administration, le recensement des algériens au Maroc et la solde mensuelle des djounoud. Le djoundi percevait à cette époque 1000 anciens francs, (200 rials marocains) Le sous officier sergent 1500 f, l’infirmier 1800f, l’adjudant 2500 f, l’aspirant et le sous lieutenant 3000 f, le lieutenant et le médecin 3500 f et 4000 f pour le capitaine, et enfin pour le colonel une solde mensuelle de 5000 f. Alors que les cotisations mensuelles de chaque algérien est de la moyenne de 5000 à 10 000 f. Une quinzaine de centre d’accueil, constituée le long de la cote Marocaine, huit autres au Sud. ‘’Rachid Casa’’ Méssaoud Zeggar ouvre la première manufacture de fabrication de grenades, à Tétouan en 1958. D’autres manufactures sont implantées avec l’assistance technique d’hollandais, allemands, argentins et grecs, celle des bombes et Bangalore l’arme qui détruire le barbelés et la ceinture de la ligne Maurice à Souk Larbaâ. En 1959 c’est la manufacture des bombes et baïonnettes à Bouznika. 1960 l’ouverture à Skhirat de la manufacture de mortiers de 45 mm et d’explosifs. Aussi à quelques encablures de Sidi Abderrahmane, Tmara c’est la manufacture de pistolet mitrailleur Mat 49 et baïonnettes. Toujours dans la même année de 1960 à Mohammedia, la fabrication de mortiers 45, 60 et 80 mm. Les centres de formation avaient accueilli de 1957 à 1962 un chiffre de 11100 volontaires répartis dans les centres suivants :: Berkane: 1500, Larache: 1200, Khemisset: 400, Kebdana (Djebel Nador): 4000 spécialisés en explosives et artificiers. A Sghanghan près de Nador: 4000. Toujours dans la région de Nador des camps d’instruction qui accueilli en plus des algériens, des Congolais, des Maliens et des Mauritaniens. Centre Benkamli à Khemisset, supervisé par Abdelli qui devient durant les années quatre vingt chef de l’aviation militaire à Tafraoui et Bou Sfer, parmi les formateurs : Le commandant Hafrad Bilal, le commandant Saadi Abdelhamid natif de Bejaïa, a terminé secrétaire au MDN.
De 1958 à 1959, plusieurs officiers et sous officiers formés dans l’armée française ayant désertés les rangs et ont rejoint le centre, parmi eux : Larbi Belkheir, Kamal Abderrahim, Mohamed Touile, Mohamed Ben Mohamed ancien patron de la gendarmerie nationale, Salim Saadi, Khaled Nezar ancien ministre de la défense. Slimane Hofmann, Madouri mort dans le crash de l’hélicoptère avec le colonel Abdelkader Chabou, Ahmed Khelil, Ahmed Ben
Cherif, Abdelmadjid Allahoum directeur du protocole de Boumediene Abdelhamid Latrech ex secrétaire général du MDN. Au niveau du quatrième Centre de Kebdana on retrouve tous les algériens résidants au Maroc et dans d’autres pays. La première unité a été composée d’éléments illettrés, sous la responsabilité des deux instructeurs, Hafrad Bilal et son adjoint Mohamed Lamari. La deuxième unité a été composée d’éléments arabisants, sous le commandement d’Ahmed Ben Cherif et son assistant Hasnaoui Khaldi. La troisième unité est composée d’éléments Francisant, sous le commandement de Mohamed Zerguini déserteur de l’armée Française. Et ses deux assistants Mohamed Allahoum, oncle d’Abdelmadjid et Bouâmama ancien directeur régional de Sonatrach Oran. Ainsi la wilaya V est composée sous le commandement de Houari Boumediene et son secrétaire Abdelaziz Bouteflika. Bakhti Nemiche, il était chargé de communication avec les autorités Marocaines. Quant aux affaires générales des camps d’instructions, elle étaient sous la responsabilité de, Ouarti ancien chef de la gendarmerie nationale, Mahmoud Massi Bachir Rouis, le capitaine Ghawti et le colonel Moufek Nourdine ancien chef du centre d’instruction à Tiaret, très spécialisée dans les mines et Bangalore, formé par El Maqari alias Si Seddik qui avait pris en charge Houari Boumediene au Caire durant les débuts des années cinquante. Et Abdelkader Chenoufi , ces deux derniers qui avaient convoyés le bateau DINA plein d’armement pour l’ALN.
L’immense majorité des déserteurs de l’armée française, étaient des héros dans le combat contre le colonialisme aux côtés de l’ALN, un grand nombre est tombé au champ d’honneur. Environ 500 officiers, sous officiers et HDT ont durant la Révolution désertés leurs rangs pour rallier l’ALN. Certains étaient des Saint-Cyriens, voire des pilotes de l’école de l’air de Salon de Provence.
Légende ; En 1958, le salaire mensuel d’un cadre, ne dépassait pas les 30 000 anciens franc, (6000 rials) La quotisation mensuelle imposée aux Algériens, étaitimportante. 6900 f (1300 rials) était un demi salaire d’un travailleur moyen.
La mobilisation générale des Algériens a handicapée l’administration Marocaine
1960, c’est l’année de la mobilisation générale des jeunes et adultes algériens du Maroc, pour la constitution d’une armée régulière algérienne. Le plan d’incorporation prévoyait 10 000 algériens résidants au Maroc. Un millier est incorporés le mois de décembre 1960, 1500 le mois de janvier et février 1961 et 1000 autres jeunes, le mois de mars 61, alors que les parents
de ces jeunes sont aussi mobilisés, ceux qui connaissaient le maniement des armes ou d’anciens policiers ou militaires ayant participé dans la seconde guerre mondiale, ont étaient incorporés comme officiers, mais le roi du Maroc c’est opposé à cette dernière formule, puisque les algériens occupaient des postes importants irremplaçables, des cadres dans l’administration et la justice marocaine, ne pouvaient abandonner précipitamment leurs postes. Tout de même, un nombre important s’est engagé dans la lutte. A l’indépendance certains qui sont resté en vie, ont étaient marginalisés n’avaient même obtenu le certificat de reconnaissance, que les faux maquisards ont déniché avec deux faux témoins. !!
Juillet 1960, les effectifs de l’ALN atteignent 6500 hommes répartis comme suit: 920 aux centres d’instruction. 3150 dans la zone opérationnelle orientale du Nord, dont 1900 opérationnels. A la zone opérationnelle orientale Sud 1600 dont 1200 opérationnels. A Casablanca: 800 hommes et femmes. Des bataillons sont constitués, 5 au nord, plus une CLZ (Compagnie lourde de zone) et 6 bataillons au Sud. Novembre 1960 arrivée de Boumediene qui organisera l’ALN.: 12 compagnies au Nord et 3 au Sud, ainsi que 12 groupes de commandos de 25 hommes. L’armée des frontières est constituée. En juillet 1961, le 1er bataillon est positionné à la zone orientale Nord de Beni Drar. Le 2è bataillon à Martimprey, les 3è et 4è bataillons à Sidi Bou Bekeur, Touissit, le 5è bataillon à Oujda ville. 4000 hommes formaient ces bataillons, avec 2 compagnies de combat de 120 hommes, une compagnie lourde à 4 mortiers de B1, 6 canons antichar, 2 mitrailleuses MG, 4 Flack 20, une section de déminage et une section d’observateurs frontaliers. Ce fut la création de la Mintaka 8 qui crée à son tour 4 commandos pour parer à des pertes subis en novembre 1960.
L’effectif de l’ALN a atteint: 10 000 hommes dont 6000 combattants, 5 bataillons et une CLZ au Nord. 6 bataillons et une CLZ au Sud. Formés avec l’assistance d’experts Russes, Tchèques et Allemands des instructeurs sur les armes Lourdes.
Ces hommes, ont participés plusieurs fois dans les combats, en provoquant de Lourdes pertes dans les rangs de l’ennemi et ils ont subi aussi des pertes en vie humaines, la plupart des chouhadas sont tombés pendant les replies, bombardés par l’aviation française qui violera l’espace aérien marocain plusieurs fois.
Tous ces bataillons, à l’exception des 11è et 12è et les personnels des centres d’instruction seront regroupés après l’annonce du cessez-le-feu à Oujda. La première compagnie, le 3è bataillon rejoindra la ville de Mostaganem, où elle séjournera d’abord dans une caserne évacuée par l’armée d’occupation au quartier Raisin Ville, avant de s’installer dans une cave vinicole au quartier de la marine et au fort de l’Est. La paisible tranquillité avec la jeune indépendance sera très vite perturbée quant les colonels Châabani, Moha Ouelhadj et les politiques Ait Ahmed et Boudiaf se sont opposés au pouvoir installé à Alger par Benbella et Boumediene. Ils reprendront le maquis et une guerre fratricide inter wilayas est déclenchée où chaque clan s’est retranché pour liquider l’autre à cause du pouvoir. Et là c’est une autre histoire dont ses séquelles nous touchent jusqu’à nos jours. Benbella dés sa libération de prison visait le pouvoir !
Vers 1958, la première école des cadets de la Révolution est constituée, d’abord à Casablanca, des classes ont été misent à la disposition du FLN à l’école ‘’Derbani’’ près de Bab Marrakech, dans l’ancienne Médina, dont j’étais l’un des élèves chez le formateur Si Hocine. Nous étions des mineurs, nous avons appris des leçons en politique sur le colonialisme et sur les mouvements de libération à travers le monde, alors que le maniement des armes, s’effectuait ailleurs. Ceux qui étaient en âge de combattre (17 ans) ont rejoints le maquis. Ensuite fût créée la première école des cadets de la Révolution, les élèves algériens de toutes les villes marocaines rassemblés, nous étions moins d’une centaine, tous dirigés vers la ville de Marrakech. Le roi Mohamed V avait mis à la disposition du FLN, un centre administratif évacué de son personnel, situé exactement à la rue Zemrane Berrima au n° 26. C’était la première école des cadets de la Révolution. Un troisième groupe a été installé dans une ferme aménagée en école située aux alentours de la ville de Khemisset dans le département de Meknès, Une autre école fut ouverte en Tunisie à El Kef,. Plus tard j’ai été arrêté par l’autorité d’occupation et traduit devant le tribunal de Mostaganem le 2 février 1962,
le 26 octobre 1965, après l’indépendance, je me suis retrouvé parmi les 18 premiers élèves Cadets de la Révolution de l’indépendance, de la première école technique du génie à Oran, l’un de mes camarades retrouvé en 2004 était le directeur du CNL de la wilaya d’Oran. D’autres sont devenus des généraux majors.
Ouverture de l’école des cadets en présence de Houari. Boumediene
Vers 1960, un groupe de jeunes lyciens âgé entre 16 et18 ans, est envoyé à Cuba chez les Révolutionnaires Fidel Castro et Che Guevara, pour une formation spéciale sur le maniement des missiles. Aussi à la même date une expédition d’une centaine de djounoud blessés grièvement au maquis est évacuée vers le port de Tanger, pour prendre le départ vers Cuba à l’hôpital militaire de la Havane .Les Services français nous surveillaient de prés et n’hésitaient pas à envoyer des colis piégés à l’adresse des militants Algériens. A Khemisset il y’avait toute une base de formation de l’ALN, le commandant Hafrad Bilal a fait partie des instructeurs, ses élèves se sont retrouvés après l’indépendance avec des grades de Généraux. Ainsi les premières écoles des cadets de la Révolutions ont étaient ouvertes au Maroc et si j’ai bonne mémoire, il y avait aussi une école à Tunis dont le doyen des élèves est le chanteur Hadi Rajeb, qui a été pris en charge par Ahmed Wahbi au sein de la formation artistique du FLN. J’ajouterai aussi, que depuis la mort du Président Houari Boumediene, ces anciens cadets du Maroc et certains de la première école à l’indépendance à Oran ont étaient relégués aux oubliettes, complètements ignorés et malgré ce drame de l’oublie, ils avaient répondus présents Durant la décennie noire en luttant contre le terrorisme pour défendre la patrie.
L’ainé et le cadet pendant la Révolution
La première école des Transmissions et Renseignements
1956, la première école de formation des espions a été constituée au Maroc sur l’axe Oujda-Berkane, Bien que l’idée vienne de Zeggar Messaoud, les colonels Bousof, Boumediene et Laroussi Khalifa adopteront l’idée. D’abord il faut former les techniciens en transmission et écoutes, , il faut trouver des formateurs, Bousof, cibla un officier algérien dans l’armée Française stationnée à Meknes, il n’hésita à le contacter. le capitaine des transmissions française Omar Tellidji, un enfant de Laghouat, qui répondra favorablement à l’appel du devoir. Très vite, l’officier déserta ses rangs et rejoint Oujda, il sera le premier instructeur d’un groupe de 19 jeunes des deux sexes dont Rachida Miri, Malika Hadhadh, Mustapha Berri, Smail Kerzabi, Abdessamed Chellah, Mohamed Semmache. On y trouve aussi Maâchou alias Abdeljalil, responsable du FLN chargé du Maroc Oriental, le commandant Omar, Abdelkader Benachour, Saddar, Mohamed Sferjli, Kaddour Chenaf, Ahmed Taouti alias Chaâbane, responsable des trans de la wilaya V, Mohamed Mokrane alias Nasser,
Le matériel de transmission et d’écoute récupéré a été déposé dans la chambre d’Abdelaziz Bouteflika, au niveau de la maison familiale située à la l’angle de la rue Nedroma à Oujda. La naissance des transmissions et de la radio ‘’la voix de l’Algérie libre’’ Sawt el Jazaïr el Horra’’, La rédaction des textes faites par Abdelkader Maâchou, qui seront lus en langue française par Abdelmadjid Meziane connu devant le micro par le nom de Salah Eddine, traduit à l’Arabe et lu par Redha Bencheikh connu sous le nom de Okba, ancien directeur de la Medersa de Beni Saf et membre de l’association des Oulamas, une traduction en Tamazigh lue par Hammoud Benabdellah connu sous le nom de Jugurtha. Plus tard, ils seront rejoints par Bélaid Abdesslem qui prendra en charge la traduction en tamazigh et le célèbre chroniqueur et l’infatigable Aissa Messaoudi, dont Houari Boumediene lui dira un jour au cour d’une réunion: « Toi Aissa Messaoudi seul avec ta voix, tu as réussis à faire engager dans l’ALN 55% du peuple Algérien »
C’était la première naissance à l’Ouest des Services de transmission et de la radio qui seront ensuite étendues à l’Est, sous la responsabilité des jeunes formés :le commandant Si Aissani, Si Ben Châou, Mohamed Laghouati, Abdelhamid Meziane et Moussa Zidour, , Pratiquement l’ensemble des wilayas de l’intérieur avaient reçu des opérateurs radio, des dépanneurs et des chiffreurs et le service des transmissions couvrait tout le territoire national, ainsi que les structures extérieures du FLN, que ce soit à Casablanca, à Tunis, au Caire ou ailleurs. » Dans son mémoire du 15 juillet 1961, l’état-major de l’ALN se félicite du rétablissement des liaisons avec les wilayas. « Jamais la situation n’a été aussi brillante sur le plan politique et militaire. » Ce travail de Titan fut accompli dans la discrétion la plus totale par les hommes de Boussof engagés à assurer à l’ALN, un mécanisme de protection formé par des maquisards aguerris afin de protéger les arrières et empêcher toute infiltration ennemie. Messaoud Zeggar alias Rachid Casa, alias Mister Harry, a réussi à lier amitié avec un colonel de la base
américaine de Nouacer à Casablanca. A travers cette connaissance Rachid Casa récupérera du matériel de transmission ainsi qu’une radio sophistiqué qu’utilisaient les frégates de guerre, cet appareil sera utilisé pour émettre les émissions de radio ‘’la voix de l’Algérie libre’’ que Aissa Messaoudi diffusait à partir de Nador, secondé par Belaid Abdesslam alias Jugurtha, qui à cette époque diffusait des informations en amazigh. Rachid Casa part en Allemagne de l’Ouest RFA, pour ramener au port de Casablanca, un équipement de transmission composé d’une quinzaine d’émetteurs-récepteurs ANGRC9 à longue portée. Il rejoint ensuite Nador et ouvre une manufacture de production de grenades, avant de reprendre le départ aux Etats-Unis d’Amérique, où il fera la connaissance de plusieurs personnalités, notamment le directeur de la CIA, Casey, Rockfeller, et le sénateur Ted Kennedy qu’il avait ramené en Algérie visiter le maquis avant l’indépendance. Ted revient en Algérie en 1966 accompagné de sa femme, mais la politique Algérienne à cette époque très hostile aux Etats-Unis, a fait échouer un projet médical de taille que les américains avaient projetés d’installer en Algérie. Rachid Casa avait invité en 1974 Frank Borman l’astronaute américain qui a visiter l’Algérie il a été reçu par Boumediene. Rachid Casa s’envole encore une fois aux Etats-Unis où il discutera longuement avec son ami le patron de la CIA, pour l’amélioration des relations entre les deux pays, très fragilisée en 1967, après l’agression “Israélienne’’, à cette date, l’Algérie avait rompue ses relations diplomatiques avec les Etats-Unis et expulser ses diplomates.
Rachid Casa avait durant la Révolution des relations très cordiales avec les responsables de la CIA d’où il recevait régulièrement des renseignements sur les objectifs de la France envers l’Algérie. Des agents de la CIA travaillaient pour l’Algérie.et c’est le patron de la CIA qui informa Rachid Casa, de la présence d’un espion du SDECE au sein du FLN, qui avait donné les renseignements sur les bateaux qui ramenaient de l’armement pour le FLN.Ce qui a motivé Rachid Casa à interpeller Les chefs militaires de l’ALN, Bousof, Boumediene, Laroussi à créer une école des Renseignements.
Après les transmissions, l’ALN ouvre la première école des Renseignements, située dans l’axe Oujda Berkane, dans une ferme agricole appartenant à la famille algérienne Bouabdellah, dont l’un des fils devient à l’indépendance PDG d’Air Algérie. Une première promotion de 72 jeunes Algériens; universitaires et lyciens La plupart résident au Maroc à l’exception de Ouali Boumaza alias Tayeb qui est venu de France, parmi cette première promotion figuraient Abdellah Khalef alias Kasdi Merbah, Mustapha Khalef alias Kamel, Temmar Abdelhamid alias Abdenour, Ali Tounsi alias Ghawti, Cherif Belkacem alias Jamal, Ahmed Zerhouni alias Ferhat, Hadj Azzout alias Nacer, Mohamed Yaâla alias Kaddour, Arbaoui Abdellah alias Nehru, Belaid Abdesalam alias Jugurtha, Aït Mesbah alias Azzedine, Larbi Tabti alias Ali, Chaâla Hamza alias Lakhdar, Meliani Jamal alias Jamal, Si Ahmed Abdelmadjid alias Abdellah, Ouaddane Ahmed alias Habib, Meddoui Nouredine alias
Mokhtar, Mohamed Ould Kablia, Dahou Ould Kablia, Bakhti Ahmed alias Othmane, Nedjar Mohamed alias Abdeljalil, Kamal Mohamed alias Tewfik, , Nourdine Delleci alias Rachid, Hassen Bendjelti alias Abderrazak, Abderrahim Settouti alias Bouzid, Ahmed Benai alias Hassan, Sid-Ahmed Osmane alias R’zine, Ali Hamlat, l’absent de taille fût Chakib Khelil qui a pris le départ aux USA, Alors que Laroussi Khalifa, père de Abdelmoumen Khalifa, faisait partie de la direction de l’école avec Benbouzid qui s’occupait de l’encadrement de l’école, Laroussi Khalifa, ancien sous préfet en France, marié à une française, a été conditionné par le FLN de quitter sa femme française, avant d’intégrer le FLN. Recruté par Bousof, mais il ne tarda pas à rallier le camp de Boumediene contre Bousof. Au lendemain de l’indépendance, il devient ministre de l’industrie et de l’énergie dans le premier gouvernement de Benbella. Après le coup d’Etat de juin 1965, Laroussi rallia le colonel Tahar Zbiri pour renverser Boumediene, il sera arrêté par la sécurité militaire, ses propres élèves de 1958, jugé et condamné à 5 ans de prison, il en fera quatre ans. Radié des cadres de la nation, il devient pharmacien à Alger. C’était l’unique pharmacie privée dans toutes l’Algérie. Une exception faite par Boumediene à cette époque du socialisme.
Avant cette école, Casablanca était un Carrefour des Services de Renseignement de tous pays. les agents secrets Algériens, qui ne sont sorti d’aucune école ont, durant la période de la lutte armée et avant la constitution de la première école officielle, infiltré et noyauter les gouvernements Français, marocain et tunisien pour pouvoir déjouer les coups bas que voulaient porter ces derniers à la politique du FLN. L’officier marocain Oufkir était très proche de Bousof. Cependant après l’arrestation des cinq du FLN, Oufkir devient aussi suspect de collaboration avec le SDECE. D’autant plus qu’Oufkir était un ancien officier de l’armée française et n’a pas rallié l’ALN du Maroc ! A rappeler que la participation de Messaoud Zeggar alias Rachid Casa a été très considérable et sa contribution aussi après l’indépendance qui a évité à l’Algérie un incident très grave avec les Etats-Unis, un matin de l’année 1984, alors que Kasdi Merbah n’était plus en service, des éléments de la Sécurité Militaire, ont procédé à l’arrestation de Rachid Casa en compagnie de M. Abdelkader Maizi directeur général de la SNMC et conduits à la prison militaire. A cet époque on nous a dit qu’ils avaient commis un délit d’espionnage économique (!?). Ce n’est qu’à la suite du voyage du président Chadli aux Etats-Unis, que le président américain a attiré l’attention de Chadli sur cette arrestation, que la CIA a jugée arbitraire et sans raison. A son retour à Alger, Chadli ordonna leur mise en liberté immédiate.
Le service de recherches extérieur, créé à l’époque par le Malg, (ministère de l’Armement et des liaisons générales), était destiné à pénétrer les administrations marocaine et tunisienne dont des personnes influentes étaient quelque peu hostiles à la politique du FLN. Ainsi que la présence de hauts fonctionnaires Français dans les administrations Marocaines et dans les corps de la police et de la gendarmerie. le président du parti Istiqlal, Allal El-Fassi, ou encore l’ancien président tunisien, Habib Bourguiba, “qui était très versatile et était souvent en désaccord avec les responsables politiques algériens sur notamment l’acheminement des armes en provenance d’Égypte et de la Libye qui devaient transiter par la Tunisie”. Le service du renseignement et des liaisons (SRL) comptait beaucoup d’agents recrutés dans l’administration marocaine, composée à l’époque d’une majorité d’Algériens installés au Maroc. Comme la majorité de l’encadrement de l’administration marocaine était algérienne, c’était une aubaine pour fournir le maximum d’informations au FLN. D’ailleurs, un conflit est né par la suite avec l’accusation du Maroc par le FLN et qui a abouti à la conférence de Tanger que le roi voulait comme un gage de bonne foi et de réconciliation avec les frères algériens. De fil en aiguille et en bon conteur, Dahou Ould Kablia, ancien officier, colonel du MALG, dans son témoignage, cite les circonstances de création des cinq directions du Malg dont la direction de la documentation et des recherches, la direction des liaisons générales et la direction de la logistique qui, pour rappel, était chargée de la fabrication et de la maintenance des armes. Ces dernières étaient, en effet, selon l’orateur, fabriquées en toute sécurité dans quatre centres dans l’Ouest et l’Est pour le stockage. Ce qu’il faut retenir, c’est que les cinq directions totalisaient 2 000 cadres. Faisant du renseignement la pierre angulaire pour la poursuite efficace de la lutte armée, le ministère dirigé par Abdelhafid Boussouf avait confié à la direction de la documentation et des recherches la création de quatre centres d’écoute au Maroc. Grâce à l’efficacité du renseignement, beaucoup d’opérations ont porté leurs fruits. On peut citer l’envoi à partir du Maroc et de la Tunisie de cargaisons d’armes
qu’on faisait passer dans de la marchandise consommable (huile, fruits et légumes et autres matériaux de construction). L'armement acquis par l'A.L.N. pendant les deux premières années de guerre (1955 1956) était provenu de différentes sources: armes cédées aux premiers maquis algériens par les forces précédemment insurgées dans les deux pays voisins –résistants tunisiens et armée de libération marocaine -
Photo 2 : Une partie de la première promotion d’officiers des Renseignements Algériens
En ce qui concerne le financement de l’armement, d’abord la communauté Algérienne au Maroc, était soumise, mensuellement et obligatoirement à verser les cotisations au FLN, même l’ors des fêtes de l’aïd el Adha, les Algériens étaient interdits de faire le sacrifice du mouton, Durant toute la période de la révolution, le prix du mouton fixé par la fédération FLN du Maroc que les algériens devraient verser, sans discuter, en plus des cotisations mensuelles, chaque famille algérienne prendra en charge un groupe de l’ALN blessé pour toute la durée de convalescence. Le commissaire politique du FLN/ALN à Casablanca, Boudghen Stambouli alias Si Rachid et son adjoint, Benmessaoud chargé des Kasma FLN, veillaient aux réunions hebdomadaires et à la collecte des cotisations, un Conseil de discipline créé pour statuer les cas des algériens récalcitrants. Le ministère des Finances du G.P.R.A. gère en propre un budget de l'ordre de 200 millions NF, dont l'augmentation depuis deux ans a été assurée grâce au concours des Etats arabes et notamment des pays pétroliers. Arabie Saoudite, R.A.U. (il s'agit de la République Arabe Unie, Etat résultant de la fusion en 1958 de l'Egypte et de la Syrie. Ce mariage prendra fin en 1961.), Irak, Bahreïn, Koweït, Qatar, Jordanie, Soudan, fournissent ensemble 80 à 90% des ressources, en principe au prorata déterminé par la Ligue Arabe (qui est une société de nations). C'est ainsi que la Ligue Arabe a voté pour 1960 une contribution totale de 12 millions de Livres Sterling: soit 170 millions NF de cette époque. L'appoint est trouvé soit auprès d'autres gouvernements ou organismes étrangers, soit grâce aux collectes publiques organisées dans les pays amis et même en France, soit encore auprès
de bailleurs de fonds privés. Tout ce qui de par le monde peut avoir intérêt à spéculer sur l'avenir indépendant de l'Algérie est par là même susceptible de produire des ressources. Ce fut le cas d'une société mi-philanthropique et mi-secrète, la Jamiat-el-Islam, dont les animateurs sont des arabes de nationalité américaine. Et c'est le cas de certains hommes d'affaires algériens vivant à l'étranger, à leurs têtes, le plus riche Algérien au Maroc Mohamed Khattab Fergani, a réalisé au Maroc une fortune considérable tout en entretenant des relations profitables avec le roi, ainsi qu'avec plusieurs hommes d'Etat français; propriétaire d'un hôtel à Madrid et d'un domaine de 3 000 hectares au Maroc, possédant des parts dans cinq sociétés immobilières et commerciales du Maroc et dans plusieurs affaires de cinéma et d'hôtellerie en Algérie, il est depuis l'origine l'un des financiers du nationalisme algérien. L’apport précieux de la communauté algérienne à sa Révolution, ainsi que le sacrifice de milliers de ses enfants volontaires dans les rangs de l’ALN, ont apporté un soutient considérable à la continuation de la lutte armée. Des Algériens de trois catégories se trouvaient sur le territoire Marocain : une colonie traditionnelle d’ouvriers et employés émigrés et cadres dans l’administration et la justice Marocaine, dont le Maroc se trouvait sous protectorat de la France coloniale et ces Algériens étaient considérés Français Musulmans, intégrés à la société locales et vivant avec leur famille du travail qu’ils ont trouvé sur place, soit 140 000 personnes, ensuite, les Algériens qui ont fui les zones frontalières et franchi la frontière entre 1954 et 1958, soit spontanément pour échapper aux pratiques du colonialisme. Ceux-là sont seuls réfugiés, et ils sont 50 000, enfin, les 40 000 personnes que comptent avec leurs familles, les membres du FLN, de l’ALN et du GPRA implantés en Tunisie et au Maroc soit 230 000 Algériens en tout. Or c'est la totalité de cette population que le Croissant Rouge qualifie du nom de 'réfugiés algériens' et encore n'hésite-t-il pas à en doubler et tripler le chiffre,
Activités de l’ALN à la frontière Marocaine de 1958 à 1962 selon EMI/1 (a : non-suivi)
L’ALN à l’intérieur du pays
Dans une documentation de l’Armée Nationale Populaire, signée par le colonel Abderazak Bouhara ancien officier supérieur de l’ALN et ancien Ministre de l’Algérie indépendante donne des chiffres exacts sur le nombre des Moudjahidine, membre de l’ALN qui combattait dans le maquis vers la fin de l’année 1960 soit 14.580 moudjahid.
Au 19 mars 1962, le chiffre des combattants opérationnels a atteint 16 000 Moudjahid répartis en deux commandements.
Le commandement opérationnel de la zone du Nord (COZN) qui comprenait : 4000 Moudjahid sous la direction De Abderrahmane Ben Salem et ses assistants le capitaine Ahmed Ben Ahmed Abdelghani et les lieutenants Abdelkader Chabou et Chadli Bendjedid. Le commandement de la zone du Sud (COZS) qui comprenait 10580 moudjahid sous le commandement de Salah Soufi et ses assistants Saïd Abid et Mohamed Allag. En 1960, il a été décidé la création de 3 unités combattantes dans les zones de l’extrême Sud, le Hoggar et la zone du Mali, dont le commandement revenait aux officiers : Ali Boughzala, Le commandant Zakaria Mohamed Khitri, Mahmoud Guennez, Mohamed Jghaba, Ahmed Amri, Abdelaziz Bouteflika, Abdellah Belhouchat, Ahmed Draïa et Mohamed Cherif Messâdia.
Cette zone du Sud Algérien, comprenait 25 bataillons ; les Bataillons 10,11,12,13,14,15,17,19,21,23,24,25,27,29,39,41,42,43,45,56,65,68,71,72, et le 75ème bataillons. Figuraient aussi, les 5 premières compagnies lourdes. Quant aux officiers commandants des bataillons et compagnies lourdes sont : Abdennour Ahmed, Ahmed Terkhouch, Ahmed Belâgoune, Abdellaoui Abdelkader, Mohamed Âttaïlia, Mohamed Salah Bechichi, Abdennour Bekka, Abderahmane Beletreche, Ali Boughdir, Ben Mohamed, Larbi Belkheir, Youcef Boubir, Abderrazak Bouhara, Ali Bouhadja, Abdelhamid Brahimi, Cherif Brakthia, Amar Chekaï, Saâd Kastal, Mohamed Guenthal, Brahim Dbili, Ben Abbes Gheziel, Abdelmalek Guenaïzia, Abdelkader Kara, Mokhtar Kerkeb, Ahmed Khalil, Loulou Houma, Abdellah Maâoui,Khaled Nezar, Ouartsi Lakhdar,Salim Saâdi, Salahi Lindochine, et Amar Zeghlami.
Le commandement des services logistiques supervisés par : Moussa Hassani,et son assistant Abdelwahab ghadmani.. Avec la créance de 7 bases logistiques le long de la frontière Est. 4 bases au Nord et 3 bases au Sud, dont deux bases qui servaient de regroupement des combattants avant leur affectation dans les différentes zones et aussi pour les malades et blessés en convalescence. Il existait aussi, un service à caractère social sous le commandement de Abdelmadjid Aouchich, à rappeler que le P.C. de se service CDF était dirigé par plusieurs noms : Moussa Hassani, Si Ali Mendjeli , Ahmed Ben Cherif, et Moussa Mourad, avant qu’il soit dirigé par Moussa Hassani une nouvelle fois..
Les centres d’entraînement et de formation
Ces centres d’entrainement et de formation militaire sont : Oued Mliz, Garne El Halfaya,Mlag, El Kaf, El Harraguine, Ezzitoune et ferme Moussa. Les chefs de ces centres étaient : Mohamed Abdelmoumen, Djillali Bouanan, Ghezaïl Ben Abbes, Mohamed Khelil, Abdelhamid Latrech, Mohamed Mellouh, Kamel Ouardti et Mohamed Ben Mohamed.
Des secteurs militaires chargés des ravitaillements et les affaires sociales divisés en deux secteurs, celui du Nord qui était dirigé par Ahmed Kadri son PC à Ghar Dimao. Celui du Sud dirigé par Amine Ghrieb et Brahim Brahmia dont le PC est à Thala (Sud).
Le Commissariat Politique Et Les Cadres de La Nation
Le commissariat Politique, ses membres sont Hachemi Hadjres, Omar Ben Mahjoub, Mohamed Boudia,’(assassiné par le Mossad à Paris en 1973) Hamouda Achouri, Hafnaoui Amar Halimi, Mohamed Boutamine, Omar Noulehbal, et le docteur Frantz Fanon.
Au sein de ce commissariat, il participait le service médecine dirigé par Mohamed Seghir Nekkach assisté des médecins Mantouri, Taleb, Boudraâ, Moulay, Chouli et Ghayat.
Le service de transmission et morse qui concernait les affaires administratifs, financières, sociales et sécuritaires, était supervisé par un ensemble d’officier, dont Mohamed Rezqguini, Mustapha Belloucif, Djelloul Khatib, Hamma Chouchane, Kamel Abderrahim, Slimane Hofmann, Mohamed Boutella, Mohamed Bouzada, Tahar Bouârfa et Brahim El Aïdi.
En 1958, Les bases des logistiques, stationnées au Maroc et en Tunisie, se transformèrent en véritables bases de renforts militaires, où la lutte de libération s’est transformée en véritable guerre traditionnelle. Après l’annonce de l’installation d’un Etat Major Général. C’est pourquoi il a été créé en 1960 les bataillons de l’armée des frontières en Tunisie et au Maroc, où tous les jeunes algériens à partir de 18 ans sont obligatoirement incorporés dans les rangs de l’Armée Algérienne, c’était une sorte d’un service national, le FLN avait lancé un appel à tous les Algériens vivants au Maroc ou en Tunisie de rejoindre les bases d’entraînement de l’ALN. Rare sont ceux qui n’avaient pas répondu à cet appel du devoir. A cette époque, il a été créé 25 bataillons et 5 compagnies. Le 1er bataillon était indépendant appelé « Bataillon Diddouche, avec son slogan :’’ Sans Haine et Sans Pitié’’ créé le 9 janvier 1959,sur initiative de Ali Mendjli, qui a chargé le lieutenant Slimane Hoffmann de former les cadres suivants :Sous lieutenant Larbi,l’adjudant Bouteraâ, le comptable principal Amari Maâoui, les formateurs Ben Smara, Mohamed Betchine, Mohamed Jaghri, Messaoud Mihoub, Bendjemaâ, El Hadi Kmikem, Ce bataillon a pris position à Garne Halfaya, le 9 janvier 1959. Divisé en 10 sections, chacune comprenait 42 combattants, la formation a durée 6 semaines. Et au cours d’une patrouille qui a eu lieu le 19 mars 1959, le chef de section Ben djemaâ et 4 combattants tomberont martyrs. la 1ere compagnie et le 3ème bataillon stationnés à la frontière Algéro-Marocaine, rentrera à Mostaganem, le mois de juillet 1962 à l’annonce de l’indépendance. Son chef de compagnie ‘’ El Mestghanemi’’ et les djounoud se sont installé la première fois à la caserne d’ex raisin ville, puis dans une ancienne cave vinicole de la route du port et au Fort de l’Est, c’était le 4ème Sous groupement. Avant qu’ils repartaient en urgence à Fort National en Kabylie à la suite d’un conflit entre les frères d’armes. Cette armée de libération a enregistrée des pertes considérables durant les premières années de l’indépendance.
Comment ne pas condamner le colonialisme Français !?
Plus d’un demi-siècle est passé depuis le recouvrement de la souveraineté, Soixante années jours pour jours depuis le déclanchement de la Révolution armée, le 1er Novembre 1954, le problème des faux maquisards est toujours suspendu. Le mois de juillet 2014, Le ministre des moudjahidine Tayeb Zitouni a évoqué la question des faux moudjahidines, expliquant qu’il était « impossible » de rouvrir le dossier relatif à l’identification des moudjahidines. Cette opération, qui visait à démasquer les faux moudjahidines et les opportunistes et surtout d’anciens harkis devenus maquisards, avait été interrompue à la demande de l’ONM (Organisation Nationale des Moudjahidines). Le ministre Zitouni a cependant assuré que l’examen des dossiers en suspens qui se trouvent au niveau de la Commission nationale d’identification se poursuivra. Alors pas d’enquête sur les faux moudjahidines ! Cette question des faux moudjahidines s’est posée dès le lendemain de l’indépendance. De nombreux citoyens avaient alors dénoncé les « faux résistants » qui, sentant le vent tourner à la fin de la guerre de libération avaient rejoint les rangs de la révolution. Ceux qui ont pris le train de la Révolution à son terminus.
Le peuple : le héro et la vraie famille Révolutionnaire
Depuis, il semble que de nombreux faux moudjahidines ont dupé l’administration algérienne et bénéficient d’avantages qu’ils ne méritent aucunement avec la complicité de deux faux témoins pour chacun, imaginez le nombre croissant par trois !! Par contre de vrais maquisards, parmi ceux qui ont combattus dans l’armée des frontières n’avaient jamais, depuis le 5 juillet 62 demandé quoi que ce soit de l’Etat, pas même le certificat de reconnaissance ou un emploi. ! Ce qu’il faut retenir dans cette Révolution Algérienne, et que la nouvelle génération de l’indépendance sache, que l’immense majorité du peuple Algérien, était embrigadé dans la lutte. A cette époque tout le peuple algérien était FLN ou ALN. Les uns éduquent, collectent des médicaments et des piles Wonder pour les postes radios et les transmissions, se renseignent, hébergent, d’autres font le guet, rassurent alimentent les frères en nourriture. Alors celui qui n’avait aucune mission à faire, il a tenu le secret sur ses voisins qui activaient. Tous le peuple a participé à cette Révolution et il était le héros de l’indépendance, En 1958, ce peuple a supporté tout le poids de la Révolution. Une répression féroce s’abattait sur lui. Des pertes lourdes, elles sont de la moyenne de plus de 500 000
individus (hommes, femmes, vieillards et enfants) Des dizaines de milliers dans les prisons et les camps de concentration. Il était rare de trouver une famille qui ne soit pas touchée dans sa chair ou dans ses biens. Des familles entières ont disparus, massacrées par l’armée française et les harkis, d’autres complètement ruinées, ont quitté leur bien et leur douar d’origine pour aller chercher refuge dans une autre région ou traverser la frontière. Ce sont les déracinés. La misère est le lot d’une fraction importante de la population. Les habitants de nombreuses régions et zones interdites suivent dans leur repli les groupes de l’ALN lors des opérations de ratissages. Ces populations considérées par l’occupant français des hors-la-loi, ils sont souvent bombardés par l’aviation. Malgré cette répression aveugle et féroce et une misère effroyable, le moral n’était pas de celui d’aujourd’hui, il a demeuré très bon. Le peuple croit à l’indépendance, à la dernière phase le dernier mot lui ai revenu, il a voté OUI.. C’est cela la vérité après les constatations amères d’après l’indépendance. la nostalgie des années de la révolution revient chaque instant, un seul peuple, une unique Révolution et un seul sacrifice. Personne n’a deviné vivre dans l’indépendance, la situation actuelle, dans laquelle deux catégories d’Algériens vivent dans le même Algérie un demi siècle après le recouvrement de la souveraineté nationale par ce peuple, dont ses enfants se suicident entre les barbituriques, la drogue et la Harga.
Hommage à Zeggar Messaoud alias Rachid Casa,
né en 1926 à El Eulma, doué d’une intelligence extraordinaire dés son jeune âge. Il participa activement au mouvement du 8 mai 1945, où il sera arrêté avec son père quelque temps. Il s’introduisit dans le créneau du commerce de la confiserie en approvisionnât les bateaux américains accostés en Algérie. Traqué par l’autorité d’occupation, il rejoint la ville d’Oran où il s’installa en ville Nouvelle à Sidi Blal et intégre le FLN au début de 1956 avec Hadj Benalla, Sid Ahmed Metahri et d’autres oranais activistes. Traqué une nouvelle fois par le chef du 2ème bureau Lefèvre, il quitte Oran et rejoint le poste de commandement de la wilaya 5 à Oujda où il rencontre Abdelhafid Bousof, puis rejoint Casablanca au siège de la fédération FLN, il organisera avec Bouidghen Stambouli, Benbrik Belkacem, Benmessaoud l’évacuation des armes du port de Casablanca en provenance des pays de l’Est et créa une petite usine de fabrication de mortiers anti chars, prés de Berkane. Il s’envolera ensuite our la Belgique et les Etats-Unis en mission spéciale du FLN.
A l’indépendance, il rentrera à Alger avec le grade de Commandant. Avec Houari Boumediene il créa un service de renseignement parallèle à la S.M, dont aucun pays étranger et surtout la France ne savait. Rachid Casa activa au profit de l’Algérie durant la Révolution et pendant l’indépendance jusqu’à la disparition subite de Houari Boumediene. Il détenait une grande capacité dans les renseignements qui dépassait largement la redoutable Sécurité Militaire à cette époque. Malheureusement pendant le règne de Chadli Bendjdid et le départ de Kasdi Merbah. Rachid Casa fût arrêté en compagnie de M. Maizi qui était directeur général de la SNMC par la S.M, sous inculpation « d’espionnage économique » !!!. Alors que le Président Chadli ne semblait pas informé, que lorsqu’il s’est déplacé en visite aux Etats-Unis, reçu par le président Ronald Reagan qu’il a pris la nouvelle, à son retour à Alger, il ordonna la libération immédiate des deux hommes. Rachid ne supporta pas cette humiliation, il partit s’installer en Espagne jusqu’à sa mort le 21 novembre 1987 à Madrid. Son corps rapatrié en Algérie où il a été inhumé dans sa ville natale.
Rachid Casa avec les djonoud de l’armement qu’il avait fondé au Maroc
Posté Le : 01/11/2014
Posté par : hichem
Ecrit par : Par: Abdelkader BEN BRIK