Algérie

COMMÉMORATION DU 46E ANNIVERSAIRE DE L’INDÉPENDANCE



L’hommage aux combattants étrangers
«Ils ont plus de mérite que nous parce qu’ils ont prouvé leur amour pour l’Algérie.» Lors de la conférence historique qui s’est tenue hier au siège d’El Moudjahid à Alger, en présence de l’association «Machâal Achahid» et un grand nombre de moudjahidine venus des quatre coins du pays, un brillant hommage a été rendu aux combattants étrangers qui ont participé à la libération de l’Algérie.Zohra Drif-Bitat, ancienne combattante et vice-présidente du Conseil de la nation, était présente à cette commémoration où elle a tenu un émouvant discours faisant l’éloge de ceux qu’elle a nommé «ses frères algériens».Cette moudjahida est intervenue hier pour parler au nom de ceux qui ont fait sa fierté et celle du pays tout entier. Elle a aussi relevé la confusion qui s’opère autour de ces combattants dits «étrangers». «Il y a depuis l’Indépendance un dérapage qui ne nous sert pas, mais plutôt nous trahit, il faut lever cette confusion, lorsqu’on parle d’étrangers dont la nationalité est différente de la nôtre, mais qui ont participé à la Révolution algérienne», a-t-elle déclaré.Pour Mme Drif, ces combattants dont les valeurs et principes étaient en désaccord avec la politique coloniale de leur pays, la France, à l’époque, et qui n’ont pas hésité à laisser tout derrière eux au nom de ce qu’ils croyaient juste jusqu’à lui sacrifier en donner leur vie, ont plus de mérite que les combattants algériens eux-mêmes. «Ils étaient Algériens et ils le sont toujours, et ils ont prouvé leur loyauté envers notre pays, ils ont plus de mérite parce qu’ils ont prouvé leur amour pour l’Algérie», a-t-elle déclaré avec sa voix émouvante.Mme Drif a aussi suggéré, après avoir fait part de son «choc» de recevoir des invitations pour la commémoration de ceux qu’elle appelle «ses frères combattants», tout au long de l’année, sans pour autant qu’il n’ y ait une date symbolique pour la commémoration et le recueillement sur les tombes de ces derniers.«Je suis plus que troublée de recevoir des invitations pour la commémoration de la mort d’un frère de combat alors qu’elle devrait se faire au même titre que la commémoration nationale des moudjahidine. Je suis contre le fait de vouloir en faire une catégorie spécifique alors qu’ils ont combattu pour l’Algérie, ils sont morts en tant que héros algériens» s’est-elle indignée.Par ailleurs, Mme Drif a rappelé la contribution de Djamila Amrane, des frères Timsit avec qui Hassiba Ben Bouali a activé dans le réseau de fabrication de bombes, ou encore Annie Steiner.Cette dernière, moudjahida et ancienne membre du FLN, a bravé tous les dangers pour la cause qu’elle défendait et surtout pour un pays en lequel elle croyait. Elle a perdu père, mère, mari et enfant pour un pays libre et autonome.Hassani Abdelkrim, ancien combattant, a lui aussi rendu hommage de par sa présence et ses paroles à ceux qui l’ont aidé à libérer son pays.Dans son allocution, M.Hassani a notamment cité Pierre Guenancia. Il avait à peine 17 ans lorsqu’il a décidé de rejoindre le maquis. Né à Ténès, il a participé activement à la Révolution du pays qu’il aimait tant. Une lettre qu’il a envoyée à ses parents un 3 juillet 1956, près de trois mois après son départ pour le maquis, a été lue à haute voix devant toute l’assistance qui a pu mesurer ainsi tout l’amour qu’il portait au pays et surtout toute la bravoure dont il a fait preuve. «Je milite au milieu de jeunes (...) dans un magnifique élan d’enthousiasme (...) nous marchons infailliblement vers la liberté (...) nous sommes sûrs en considérant tous les symptômes politiques que l’issue est proche», a-t-il écrit dans sa lettre. Ajoutant à la fin de celle-ci la phrase dont le contenu se réalisa quelque temps après: «A bientôt dans une Algérie libre et indépendante.»D’autres moudjahidine sont intervenus tour à tour pour citer, un à un, ceux qui les ont aidés et assistés jusqu’au bout, parfois même au péril de leur vie, avec le mot de la fin, «Merci à eux d’être venus à nos côtés.»
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