Plusieurs morts par balles, tués par des militaires israéliens, ont été
déplorés hier au Liban, dans le plateau occupé du Golan et dans les territoires
palestiniens occupés, ainsi qu'à Ghaza lors de la
commémoration annuelle de la «Nakba». Déjà vendredi, la
«Nakba» a été endeuillée par la mort d'un Palestinien
de 16 ans, touché par une balle au bas ventre, dans le quartier arabe de Silwan, au pied des remparts de la Vieille ville d'Al Qods. Plus de 60 Palestiniens ont été arrêtés depuis
vendredi, selon le porte-parole de la police Micky Rosenfeld.
Quelque 10.000 policiers et gardes-frontières ont été mobilisés pour «cet
événement», alors que l'armée israélienne a déployé sept bataillons supplémentaires
(environ 3.500 hommes) en Cisjordanie occupée, imposé un bouclage strict de la
région de samedi minuit (21H00 GMT) jusqu'à la même heure dimanche. En outre, la
police israélienne avait réimposé dimanche des restrictions à l'accès à
l'esplanade des Mosquées, dans la
Vieille ville d'Al Qods occupée.
La «Nakba» a été également célébrée au Liban, où
six personnes ont été tuées et 71 autres blessées par des tirs israéliens
dimanche à la frontière avec l'Etat sioniste, au moment où des réfugiés palestiniens
manifestaient du côté libanais. Rassemblés à l'occasion du 63e anniversaire de
l'exode des Palestiniens après la création d'Israël en mai 1948, des milliers
de réfugiés venus de différentes régions libanaises s'étaient rassemblés dans la localité frontalière de Maroun ar-Ras, à un kilomètre de
l'Etat hébreu. La tension est montée d'un cran lorsque des dizaines de jeunes
manifestants ont franchi le cordon de l'armée pour s'approcher des barbelés. «Par
notre âme, par notre sang, nous nous sacrifions pour toi Palestine», criaient-ils
en accrochant des drapeaux palestiniens sur les barbelés.
Les soldats israéliens ont réagi en tirant sur les manifestants, selon
les services de sécurité libanais. Même ambiance du côté du Golan syrien occupé
où des de manifestants ont été la cible de tirs à balles réelles de soldats
israéliens.
Les services de sécurité israéliens ont reconnu que l'armée (israélienne)
a ouvert le feu dimanche sur des manifestants venus de Syrie qui avaient
pénétré dans le Golan occupé. Selon la télévision publique israélienne, qui ne
cite pas de sources, quatre personnes ont été tuées et
d'autres blessées parmi les manifestants lançant des pierres pour le 63e
anniversaire de la «Nakba».
Les services d'urgence israéliens ont fait état pour leur part de «dix à
vingt blessés et apparemment un mort» par des tirs de l'armée. La réaction de la Syrie a été violente, Damas
ayant dénoncé l'agression de manifestants lors de la Nakba. Ainsi,
la Syrie a
accusé Israël d'avoir ouvert le feu sur des manifestants sur le plateau du
Golan et le sud du Liban, qui défilaient pour commémorer la Nakba
palestinienne, affirmant que l'Etat hébreu devra assumer la responsabilité de
ses actes. «Nous dénonçons fermement les actes criminels d'Israël contre notre
peuple dans le plateau du Golan, en Palestine et dans le sud du Liban qui ont
fait plusieurs morts et blessés», affirme le ministère des Affaires étrangères
dans un communiqué. «Israël devra assumer la totale responsabilité de ses
actes». Pour autant, l'armée israélienne tente de nier ces crimes odieux, qualifiant
d'»acte très grave» l'entrée dans la partie du Golan syrien occupé par Israël
de manifestants venus de Syrie, l'imputant à Damas, dans une déclaration de sa
porte-parole. L'armée israélienne a indiqué dans un communiqué avoir blessé
seulement des dizaines de manifestants qui avaient pénétré dans la localité de Majdal Chams, dans la partie occupée du Golan, afin
d'«empêcher des émeutiers de s'infiltrer en territoire israélien», selon elle. «Des
milliers de manifestants du côté syrien ont attaqué notamment avec des pierres
nos soldats de l'autre côté et des dizaines d'entre eux ont pénétré en Israël»,
a-t-elle précisé, ajoutant que les forces israéliennes avaient effectué des
«tirs de semonce». «Le pouvoir en Syrie a organisé cette manifestation violente
pour tenter de détourner l'opinion mondiale de ce qui se passe dans ses villes»,
a-t-elle estimé, en référence à la répression sanglante de la contestation en
Syrie. Il s'agit d'un des incidents frontaliers les plus graves entre les deux
pays depuis la guerre israélo-arabe de 1973. Israël a occupé le plateau du
Golan lors de la guerre de juin 1967 avant de l'annexer en 1981.
La communauté internationale n'a jamais reconnu cette décision et
considère le Golan comme un territoire occupé. Par ailleurs, des manifestations
commémorant la Nakba ont été organisées dans plusieurs
villes du Moyen-Orient, notamment à Amman et Istanbul.
La «Nakba» s'est traduite par l'exode de
quelque 760.000 Palestiniens de Palestine en 1948, point de départ de la
question des réfugiés, actuellement au nombre de 4,8 millions avec leurs
descendants, répartis pour l'essentiel entre la Jordanie, la Syrie, le Liban et les
territoires palestiniens.
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Posté Le : 16/05/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Yazid Allilat
Source : www.lequotidien-oran.com