Algérie

Comme un samedi



Comme un samedi
Samedi. Une journée devenue hybride par la force des choses. Bien malin celui qui va deviner si c'est un jour «ouvrable» ou un jour de repos. Le week-end «semi-universel», géniale invention d'un génie inconnu à qui on a demandé de couper la poire en deux, n'a pas fini de livrer tous ses secrets.Des secrets de pushing-ball partagés à parts capricieuses entre la poussée du poing et le retour par énergie potentielle. Samedi, on ne sait jamais qui travaille et qui se repose.On aurait pu expédier la «chose» par une pirouette mais c'est trop facile : les autres jours, nous ne sommes ni les champions dans l'effort à la tâche ni un exemple de la détente méritée et l'un ne va pas sans l'autre. Mais il y a tout de même quelques indications. Les parkings de cités-dortoirs gardent leurs véhicules sous la rosée du printemps jusqu'à ce que le soleil chauffe suffisamment la tôle et le verre, avant de voir arriver quelques silhouettes aux visages encore humides et aux yeux cernés par la nuit courte mais indéfiniment prolongée.Le pas nonchalant, ils vont s'installer au volent en montrant ostensiblement qu'ils ne sont pas pressés même s'ils se sentent obligés de suggérer qu'ils ont quand même quelque chose à faire de leur journée. Oui, les autres jours, l'ambiance n'est pas vraiment différente mais c'est trop facile de dire ça. On ne se réveille pas un samedi comme d'habitude. La veille c'était vendredi, jour de repos en service commandé.Un repos bien souvent? fatigant. Et samedi alors ' On ne sait pas, la question est lassante, comme le reste. Ce matin, les commerces ne sont ni ouverts plus tôt ni fermés jusqu'à plus tard. On fait ce qu'on veut mais il y a un problème : on ne sait pas ce qu'on veut. Alors on fait semblant. Hier, Alger devait se réveiller avec l'effervescence de la coupe d'Algérie de foot mais il y avait un problème : la coupe d'Algérie se jouait à Blida entre Larbaâ et Béjaïa.On nous avait promis le stade du 5 Juillet mais il n'est pas prêt d'après le président de la FAF et prêt selon le ministre des Sports. Pour montrer qu'il n'est pas prêt, on a «délocalisé» le match. Pour montrer qu'il est prêt, on y organise un épisode de «Alhan oua chabab». Aussi pathétique qu'un samedi de week-end semi-universel. Les supporters de Béjaïa et de Larbaâ n'avaient pas besoin de transiter par Alger pour mettre un peu de fête d'avant-match. Il y a l'autoroute pour aller directement à Blida. Il aurait pu y avoir l'autoroute tout court mais il y a surtout un procès. Pendant que l'ancien ministre répondait aux questions du juge, le nouveau inaugurait un tronçon de'trois kilomètres, quelque part sur le chemin des supporters du MOB, entre Lakhdaria et Ladjiba. Est-ce qu'on travaille le bitume samedi ' On ne sait pas. Est-ce qu'on travaille dans les tribunaux ' Quand on le leur demande. C'est-à-dire quand «on» veut. On devrait quand même se reposer un peu. Se reposer du repos. Aujourd'hui, c'est dimanche, on aurait pu se reposer, comme tout le «Monde». Mais on est loin du monde. Samedi, comme les autres jours. C'est facile à dire mais on le dit quand même.




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