"COMME UN MIROIR BRISé"

Avertissement : La nouvelle est inspirée de faits véridiques. Les noms, les professions et les noms de villes ont été modifiés afin de respecter l'anonymat.Résumé : Latéfa est très belle dans cette robe. Les compliments de son amie et de la couturière lui font plaisir. Elle essaie aussi une robe blanche, elle en aura deux, l'une pour clore sa fête et la seconde pour le grand jour. Tout en voulant apporter quelques retouches au décolleté de la robe, la couturière remarque une légère masse. Latéfa a une forte poitrine, elle ne l'a pas vue et pas sentie. La couturière lui conseille de voir un médecin rapidement.
-Inchallah benti. Bessahtek, elle te va à ravir. Je m'occupe des retouches, mais s'il te plaît, laisse tomber le salon et les courses. Va voir un médecin, insiste la couturière. Dès aujourd'hui, ou demain, dit-elle, pour ne pas l'inquiéter, d'accord '
-Oui, oui...
-Ecoute, vous avez certainement un ami médecin dans la famille, insiste la couturière, fais-moi plaisir, pars dès aujourd'hui.
-C'est bon, il n'y a pas urgence, réplique Latéfa. Je partirai demain ou après-demain.
-Ah non ! Commence par t'occuper de toi.
-C'est ce que je fais...
-Tu veux me rendre folle, ma parole. Lila, je te la confie, dit la couturière. Si elle ne voit pas un médecin, j'appellerais sa mère.
-Pourquoi tu insistes ' Ce n'est pas grave. Comme tu l'as dit, c'est juste un ganglion enflammé, dit Latéfa. Je vais me changer, et vais essayer autre chose. J'ai vu que les robes kabyles étaient prêtes. Lila, tu dois essayer la tienne. Ma demoiselle d'honneur !
-Une autre fois...
Lila a croisé le regard courroucé de la couturière qui a l'âge de leurs mères.
-Nous reviendrons, j'ai la migraine. Je crois que je profiterais de ton passage chez le médecin pour qu'il m'examine aussi.
-Toi aussi, tu t'y mets. Ok, je me rends. On y va.
Latéfa n'est pas vraiment inquiète. Elle prend le temps de choisir des accessoires pour sa nouvelle robe, puis laisse tout à khalti Nouria.
-Le chauffeur les récupèrera quand vous aurez cintré la robe.
-Nous avons encore du temps.
La jeune femme appelle son chauffeur. Il est encore chez le mécanicien. Il va envoyer un ami de confiance les chercher. Ce dernier est dans le quartier. Elles n'ont pas à attendre longtemps. Latéfa lui demande de les emmener à Meissonier où se trouve le cabinet du médecin de la famille. Il propose de les attendre.
Comme partout où elle se rend, on l'accueille avec joie. Il y a beaucoup de malades, mais l'infirmière lui promet de prévenir le docteur. Ce dernier, ami intime de son père, la reçoit rapidement.
-Viens, dit-elle à Lila. Tu ne vas pas attendre ici.
Le docteur s'est levé pour les accueillir. Il les met à l'aise, les invitant à s'asseoir, puis prend des nouvelles de la famille avant de l'interroger sur sa visite. Latéfa lui explique comment elle a découvert une masse indolore. Il l'examine et reste un moment silencieux.
-Tu ne l'as jamais sentie auparavant ' Sous la douche '
-Non, non... J'ai eu une belle angine, il y a quelques jours, confie-t-elle. C'est peut-être dû à ça '
-Oui, je l'espère, mais pour être rassuré, je vais établir une ordonnance et tu effectueras une IRM. Il n'y a qu'avec des images qu'on y verra plus clair. Est-ce que tes parents savent que tu es ici '
-Non, je n'ai pas eu le temps, dit-elle. Pourquoi ' Est-ce grave '
-Non, rien ne le prouve.
Latéfa le sent hésitant. Elle commence à se poser des questions.

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