"COMME UN MIROIR BRISé"

Avertissement : La nouvelle est inspirée de faits véridiques. Les noms, les professions et les noms de villes ont été modifiés afin de respecter l'anonymat.Résumé : Latéfa reçoit un coup de fil de sa couturière. Celle-ci a reçu de nouvelles robes de mariée. Latéfa demande au chauffeur de les amener à la boutique. La couturière et styliste les accueille chaleureusement et les met à l'aise. Les mannequins portent "ses" robes. Elles sont magnifiques. Un modèle, robe courte décolletée, lui plaît beaucoup. Elle s'empresse d'aller l'essayer.
L'image que renvoie la grande glace de la cabine d'essayage la ravit.
-Waooo, Allah ibarek. Khmouss âalik. Une vraie poupée.
-Je te l'ai ramenée d'Italie. Les robes de mariée, c'est ta mère qui les as choisies, je suis impatiente de te les montrer. Il faut que nous règlions le problème de la robe blanche, celle que tu porteras le grand jour.
-J'en prendrais deux. Une pour la tesdira, et l'autre pour le jour de mon mariage. Je ne porterais pas le même modèle deux fois.
-J'espère que tu vas trouver ton bonheur, souhaite Lila. Si tu hésites, n'oublie pas que je suis là pour t'aider.
-Tu me sauves la vie.
Latéfa avait déjà pris une robe de mariée choisie par sa mère. Celle-ci est une robe de mariée de princesse avec un joli bustier en forme de c?ur dont la jupe est imposante. Il y a aussi une longue traîne. Elle veut être la plus belle pour le plus beau jour de sa vie. Elle veut marquer les esprits, en mettre pleins les yeux à ses convives.
Quand elle sort de la cabine, Lila ne peut s'empêcher de lâcher un "waoo". Même la couturière approuve son choix.
-Ils vont tomber par terre en te voyant. Mashallah. Allah ibarek, tu sais, c'est ton mari qui ne voudra plus que tu sortes. Cette robe... C'est à croire qu'elle a été dessinée pour toi.
Latéfa l'adore. Elle se regarde dans les glaces, qui l'entourent et soupire de bonheur.
-Il faudra resserrer le décolleté, il est un tout petit peu large.
-Je m'en occuperais.
La couturière s'approche et jette un coup d'?il. Il l'est en effet. Elle prend le porte aiguille et voit comment cintrer le bustier sur les côtés, au niveau des aisselles. Lila la voit froncer les sourcils.
-S'il te plaît, lève un peu les bras.
Elle fait le tour de la jeune femme, attardant son regard sur les aisselles.
-Ma fille, j'ignore si ce sont mes yeux, mais n'as-tu pas une petite masse sous l'aisselle gauche '
Latéfa passe la main sous ses aisselles et se palpe. Mais elle ne trouve rien. Elle a une poitrine opulente.
-Non, je ne trouve rien.
-Lève les bras, dit la couturière. Il m'a semblé voir quelque chose. Si tu permets...
Sans attendre sa réponse, elle la palpe et sent une petite masse sous ses doigts.
-Tu vois, lui dit-elle en la regardant dans la glace, ici, précisément. Elle n'était pas là l'autre fois. Sinon, je l'aurais remarquée.
-Sah ! Qu'est-ce que ça peut être '
Khalti Nouria hausse les épaules. Elle ne veut pas l'inquiéter, mais elle ne peut s'empêcher de lui recommander d'aller voir un médecin.
Latéfa repasse plusieurs fois la main sur la masse de la taille d'une noix. Elle ne l'avait pas remarquée. Elle ne ressentait aucune douleur.
-Est-ce que tu as été malade '
-J'ai eu une belle angine, il y a quelques jours. Mais ça, je ne l'avais jamais eu auparavant, dit Latéfa.
-Ça arrive parfois quand on est fatiguée, quand on a une infection, dit la couturière. Les ganglions enflent, mais pour s'assurer que tout va bien, rien ne vaut une petite visite chez le médecin. Il te dira si c'est normal ou pas. Ou ce qu'il faut faire.
-Oui, tu as raison. Ces derniers temps, je passe mon temps à courir, maman veut que tout soit parfait pour mon mariage, dit Latéfa en levant les bras au dessus de la tête pour revoir la masse. C'est apparent, mais je ne l'avais pas remarquée. Ganglion ou pas, il faudra qu'il soit parti avant mon mariage. Ce n'est pas joli du tout.
-Inchallah ma fille, mais ne t'inquiète pas, ça part aussi vite que c'est apparu.
-Inchallah. Khalti, je garde cette robe, décide la future mariée. Ila hab Rabbi n'khradj biha men dar baba. Je la porterais le jour de mon mariage.

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