Comme un lézard sur un rocher

Vendredi matin, soleil de plomb et légère brise sur les hauteurs d'Alger. Aujourd'hui, je m'essaie à l'escalade à Baïnem.
Plusieurs clubs proposent l'activité dans différentes wilayas, j'opte pour le club de sport de montagne Mont Riant. Un vieux rêve. Plusieurs instructeurs sont présents pour assurer l'initiation. D'abord, la théorie. Le matériel de base est présenté : le baudrier qu'on enfile autour de la taille. Il y a plusieurs modèles. On y attache des mousquetons et on y enfile une corde spéciale. Il y a aussi des chaussons qui vous empêchent de glisser sur la roche. Ensuite, on apprend les différents n'uds utiles, et enfin quelques mots techniques. En effet, il est très important d'apprendre à communiquer, car l'escalade est un sport qui se pratique à deux, particulièrement lorsqu'on est débutant.
On commence généralement par ce qu'on appelle «la moulinette». On passe une corde par un relais en haut du rocher, le grimpeur est donc assuré par le haut, alors qu'une seconde personne, «l'assureur», se trouve au pied du rocher. Reliés par la corde, cela permet de ne pas prendre de risques. Une fois toutes les données théoriques acquises, les choses sérieuses commencent. J'enfile le baudrier, on ajuste la corde autour de soi en appliquant un n'ud spécial autour d'un objet métallique, le huit. La corde passe par un relais en haut du rocher et est reliée à mon coéquipier qui grimpera le rocher.
Sensations fortes
Chacun des deux équipiers doit vérifier le matériel et le n'ud du second pour une question de sécurité avant de commencer. Alors qu'il entame sa progression, on se rend compte de l'ampleur de cette nouvelle responsabilité. L'assureur doit suivre la progression du grimpeur en relâchant petit à petit la corde enroulée autour de lui-même. Le grimpeur peut demander plus de mou ou plus de raideur en utilisant un vocabulaire spécifique. S'il trébuche, il peut basculer dans le vide, mais il appartient à l'assureur de tirer un coup sec sur la corde afin de maintenir le grimpeur en l'air. Un exercice de concentration et d'attention très stimulant. Je n'y tiens plus, je décide de grimper à mon tour. Je renoue la corde autour de ma taille et ajuste les mousquetons. Alors qu'un coéquipier assure mes arrières, j'entame l'ascension d'une dizaine de mètres.
Ça paraît bien facile vu d'en bas, mais l'exercice est plus éprouvant qu'il n'y paraît. On avance en s'aidant des pieds et des mains en essayant de s'appuyer sur des prises et en gardant l'équilibre dans un univers vertical. Une grande concentration est requise. Si la technique est suffisante dans certains passages, d'autres demandent une certaine agilité et une certaine force musculaire. Les sensations sont très fortes et la satisfaction de dépasser ses limites très importante. Le rocher de Baïnem étant désormais fermé pour travaux, c'est sur un mur d'escalade artificielle à l'Institut supérieur des sciences et des technologies du sport (près du stade du 5 Juillet) que le sport est pratiqué. Les sensations sont différentes, mais l'exercice tout aussi agréable. Les adhérents peuvent exercer l'escalade en tant que grimpeurs autonomes ou préparer des tests, passer des stages dans plusieurs wilayas afin de gravir les échelons. 
Informations pratiques :
Ouvert tous les jours de la semaine à partir de 17h. Les samedi et lundi sont réservés aux enfants à partir de 6 ans.
Frais : 2000 DA par an, destiné à l'assurance' et c'est tout.
Vous n'avez pas besoin d'investir dans le matériel, disponible sur place.
Contact : montriant@yahoo.com