Algérie

Comme un changement...



Comme un changement...
Il est très probable que Bouteflika obtienne son quatrième mandat. Tout a été agencé pour qu'il en soit ainsi : un budget de campagne quasi illimité, une équipe de campagne qui dispose de tous les moyens de l'Etat et qui ne recule devant aucun procédé pour faire valoir la "popularité" du candidat...Mais, surtout, un gouvernement factieux qui contrôle les institutions chargées de la gestion de l'élection : institutions qui sont elles-mêmes entre les mains de proches. Or, c'est bien plus du contrôle de l'opération électorale que de la campagne électorale que dépend l'issue du scrutin. Unique obstacle : il semble que l'un des candidats dispose de personnels militants prêts à s'impliquer dans la supervision du déroulement du scrutin. Leur efficacité dépendra de leur préparation, de leur présence et de leur engagement. Ils pourraient alors, et ce pour la première fois depuis 1991, compliquer les opérations de fraude du pouvoir. Ou, tout au moins, pousser celui-ci à les assumer franchement.L'imminente élection présidentielle, si elle n'a rien changé à la situation politique marquée par l'omnipotence du régime en place, a créé un nouveau contexte psychologique : d'écrasants tabous qui jusqu'ici muselaient l'expression citoyenne ont volé en éclats. Générant ainsi une ambiance de contestation libérée. Et que trois faits, au moins, ont rendu possible cette liberté de ton chez le citoyen.Primo, le pouvoir n'arrive pas à convaincre le citoyen de l'opportunité d'une candidature d'un Président à ce point amoindri par son état de santé. Le fait que la motivation du régime réside ailleurs que dans l'idéal de promotion et de développement du pays s'en trouve, cette fois-ci, perçu comme une évidence. Les révélations sur les affaires de corruption, même si elles n'en sont encore qu'au stade de la présomption, avaient déjà confirmé la nature prévaricatrice du régime. Et bien avant le début de la campagne électorale, l'effet Chakib Khelil avait suscité, dans la société, critiques et railleries envers le pouvoir.Secundo, bien avant le début de la campagne électorale, les langues avaient commencé à se délier publiquement au plus haut niveau des institutions, versant dans l'invective et s'accablant mutuellement des plus grands péchés. L'épisode Saâdani-DRS a ainsi inauguré un échange de réquisitoires qui s'est progressivement amplifié et a fini par faire école. Il y a eu comme pédagogie de l'algarade.Tertio, et ce, dès le début de cette campagne, les animateurs du projet de quatrième mandat se sont départis de la retenue que leur commande leur statut officiel et se sont laissé tenter par l'usage des procédés de l'intimidation, de l'humiliation et de la menace. En même temps qu'ils versaient dans le verrouillage des espaces publics, dans la répression de l'expression discordante et dans la censure des médias et des discours contradictoires.Ils n'avaient pas vu que les citoyens avaient massivement repris la parole. S'exprimant par le boycott de la campagne et par divers autres moyens. Si bien que les animateurs de la campagne doivent recourir au rabattage, à la rémunération de la présence, aux meetings "privés" et parfois à l'annulation de leurs activités.Si l'attrait de la rente n'agit plus et si la terreur répressive n'effraye plus, c'est que quelque chose commence à changer dans le pays.M. H.musthammouche@yahoo.frNomAdresse email




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