Algérie

Comme si le vent'



Il y a quelque temps, en ma qualité de journaliste et d'écrivain, j'ai reçu un message électronique d'une institution culturelle cairote m'invitant à soutenir la candidature à l'Unesco de Farouk Hosni, ministre égyptien de la culture. Je ne crus pas devoir répondre positivement à cette invitation pour un tas de raisons, dont la moindre est celle qui consiste à ne jamais donner crédit à un homme qui, pour une raison ou pour une autre, se trouve à la tête d'un ministère de grande importance depuis plus de vingt deux ans ! La deuxième est que ce monsieur a mené, à mon humble avis, une politique des plus médiocres se faisant parfois le défenseur acharné de la liberté d'expression, d'autrefois, l'antidémocrate par excellence puisqu'il s'est mis à dos tous les véritables créateurs en Egypte.Ce qui devait me conforter encore dans ma position c'était de le voir, au début de cette année, faire son mea culpa d'une manière plutôt épidermique à la suite d'une campagne médiatique orchestrée contre lui, dans les colonnes du journal Le Monde , par Bernard Henri Lévy, Lanzmann et autres. Au lieu de faire montre d'une intransigeance à toute épreuve face à ses détracteurs, qui pour la plupart d'entre eux sont d'obédience israélienne plutôt que française, il s'était mis à se justifier donnant ainsi une réponse décousue sur ses prises de position à la suite de l'agression israélienne contre Ghaza et les Palestiniens d'une manière générale. Il faut reconnaître que le vieux disque, qui commence vraiment à s'érailler en Europe et dans le monde occidental d'une manière générale, a tout de même été bien écouté par les tenants d'une vision sectaire des choses de la politique et de l'esprit, à savoir jeter l'anathème sur quiconque se mettrait à regarder, logiquement autour de lui, et le taxer ainsi d'antisémite, même s'il est foncièrement sémite corps et âme, cela à un moment où les Palestiniens et autres peuples luttant pour la liberté continuent de tomber comme des mouches.Le soutien apporté à la malheureuse candidature de Hosni s'est révélé factice pour ne pas le qualifier d'autre chose. Les Etats arabes et africains, confiants dans leurs talents de magouilleurs, se sont, encore une fois, promis le Pérou et les Indes. Or, il s'avère que dans les coulisses des institutions internationales, les promesses s'effilochent dès lors qu'il est possible à tout moment, et pour quelques dollars, de tout vendre et de tout acheter. Sinon comment expliquer qu'un candidat qui se trouve en tête de liste lors du premier tour se voit ravalé au dernier rang par la grâce du deuxième tour ' C'est ce qui s'est passé à l'Unesco n'est-ce pas 'Il s'agit donc d'une véritable débâcle politique et culturelle des Etats arabes et africains et de tous ceux qui avaient misé sur la candidature malheureuse de l'Egypte en la personne de Farouk Hosni. C'est pourquoi, en tant qu'Algérien, je me demande si mon pays n'a pas fait un mauvais choix en soutenant la candidature d'un homme qui n'a su ni se taire au moment opportun, ni esquiver la tempête déferlante plutôt que de celle de Mohamed Bedjaoui, parti au fin fond de l'Asie quérir le soutien auprès du gouvernement du Cambodge pour le même poste. Ce dernier est très connu pour être un juriste et un politicien chevronné ayant fait ses preuves dans son pays comme dans les institutions internationales, tout principalement à la Cour internationale de justice de La Haye, organe judiciaire principal des Nations unies dont il était le président durant plusieurs années. Comme si le vent de nos côtes n'est pas à même de gonfler nos propres voiles ! A bon entendeur, salut !


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