Algérie

Comité de débaâthification en Irak : Une véritable « police secrète »



Comité de débaâthification en Irak :  Une véritable  « police secrète »
L'ANI, composée notamment des partisans de Moqtada Sadr et du Conseil supérieur islamique d'Irak, et la Liste de l'Etat de droit du Premier ministre, Nouri Al Maliki, s'en sont prises à Washington qui a tout fait pour influer sur le scrutin du 7 mars. L'ancien Premier ministre, Iyad Allaoui, a qualifié de « police secrète » le comité qui a éliminé des centaines de candidats de sa liste aux élections législatives du 7 mars, en alléguant des sympathies avec le parti Baâth de l'ancien dictateur Saddam Hussein. « Le Comité pour l'intégrité et la justice (CIJ) est en fait une police secrète. Nous ne savons pas qui sont ses membres ni comment ils ont été nommés ni comment il est financé. Nous ne connaissons que les principaux responsables », affirme-t-il dans un entretien à l'AFP. Le 14 janvier, le CIJ avait exclu 511 candidats accusés d'être membres ou sympathisants de l'ancien parti au pouvoir, une mesure qui a provoqué la colère des sunnites et des laïcs. Mais une instance d'appel les a réintégrés, mercredi, suscitant cette fois la fureur des partis chiites.Deux ans plus tôt, le Parlement avait adopté la loi sur l'intégrité et la justice pour remplacer le comité de débaâthification mis en place par les Américains après l'invasion de 2003 et qui avait renvoyé des dizaines de milliers de fonctionnaires et des membres des forces de sécurité, dont beaucoup avaient rejoint l'insurrection. « Sept ans après, on reparle à nouveau du Baâth et le CIJ fabrique des dossiers » contre les gens, souligne M. Allaoui, ancien allié des Etats-Unis qui fut Premier ministre de juin 2004 à avril 2005. « Les Irakiens mettent en doute aujourd'hui le processus politique car le CIJ lance de fausses accusations. Par exemple, ce comité a éliminé (l'actuel premier vice-gouverneur de la province de Babylone) Iskander Watout, qui fut pourtant un dirigeant de la rébellion chiite (contre Saddam Hussein) en 1991 et qui a perdu 18 membres de sa famille, dont deux frères », explique cet ancien médecin de 64 ans.« Cela prouve l'étendue du chaos et de la tragédie que traverse le pays », souligne-t-il. Selon lui, beaucoup de membres de l'ancien comité de débaâthification ont été transférés dans le CIJ et Ahmad Chalabi, qui dirigea ce comité dès sa fondation et qui est aujourd'hui candidat de l'Alliance nationale irakienne (ANI, chiite), « est président du CIJ car le Parlement n'a pas réussi à se mettre d'accord sur la composition du comité pour l'intégrité et la justice ». Il raille, par ailleurs, les dirigeants irakiens et certaines formations qui critiquent « les interférences » étrangères. Les deux grands courants chiites, l'ANI, composée notamment des partisans de Moqtada Sadr et du Conseil supérieur islamique d'Irak (CSII), et la Liste de l'Etat de droit du Premier ministre Nouri al Maliki, s'en sont pris à Washington qui a appelé au règlement de cette controverse pour favoriser une large participation au scrutin du 7 mars.« C'est l'actuel gouvernement qui en est responsable puisqu'il a signé un accord de sécurité avec les Etats-Unis et de toute manière, l'Irak est toujours sous le chapitre VII de l'ONU », dit M. Allaoui. Baghdad et Washington ont signé, en novembre 2008, un accord de sécurité menant au retrait des troupes américaines fin 2011. Mais l'Irak est, depuis 1990, sous le chapitre VII de la charte de l'ONU, qui autorise des actions militaires en cas de menace pour la paix internationale. M. Allaoui, qui est chiite, dirige une coalition intitulée « Bloc national irakien », qui compte 63 groupes politiques et des personnalités sunnites comme le vice-président Tarek al Hachémi, l'actuel vice-Premier ministre sunnite, Rafaâ Al Issaoui, ou le ténor du parlement, Saleh Al Moutlaq, un autre exclu des élections. publicité  >   


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