Après avoir déclaré la fin de la pandémie de la grippe A(H1N1), l'Organisation mondiale de la santé lève le voile sur les noms des 15 experts de son comité d'urgence qui avaient servi de conseillers durant toute la pandémie de grippe A(H1N1).
Une liste qui révèle que 5 de ces conseillers ont entretenu des liens plus ou moins directs avec des laboratoires pharmaceutiques, et que 2 d'entre eux auraient été rémunérés directement pour des missions par l'industrie. La liste révèle que ces experts sont pour la plupart des épidémiologistes originaires de tous les continents, du Chili aux Etats-Unis, en passant par le Sénégal et la Chine, il s'agit de Nancy Cox, une chercheuse américaine du Centre de contrôle et de prévention des maladies (CDC), dont l'unité a reçu une aide de la Fédération internationale des producteurs et associations pharmaceutiques (IFPMA) pour des recherches sur des virus grippaux, Arnold Monto, un professeur américain qui a été consultant sur les pandémies et grippes saisonnières pour des laboratoires pharmaceutiques GlaxoSmithKline (GSK), Novartis, Roche, Baxter et Sanofi. M. Monto a déclaré avoir reçu une bourse de Sanofi pour des recherches cliniques sur des vaccins antigrippaux en 2007-2008.La rémunération déclarée pour chacune de ces missions est inférieure à 10 000 dollars US, John Wood, un expert britannique dont l'unité de l'Institut national sur les standards biologiques et les contrôles a déjà effectué des recherches pour l'IFMPA et des groupes pharmaceutiques, dont Sanofi et Novartis, Maria Zambon, du Centre britannique de protection sanitaire pour les infections, dont le laboratoire a également reçu de l'aide de plusieurs fabricants de vaccins tels Sanofi, Novartis, Baxter et GSK, Neil Ferguson, un professeur britannique qui a travaillé comme consultant pour Roche et GSK jusqu'en 2007 avec une rémunération totale pour l'ensemble de ses travaux inférieure à 7000 dollars US. Pour les responsables de l'OMS, qui ont toujours fermement démenti que les membres du comité et ses conseillers aient pu être influencés par les laboratoires pharmaceutiques, les intérêts déclarés ci-dessus « ne donnent pas lieu à un conflit d'intérêts au point que les experts concernés devraient être partiellement ou totalement exclus de la participation au Comité d'urgence. Toutefois, l'OMS précise qu'elle a souhaité les divulguer dans un premier temps au sein du Comité d'urgence afin que les autres membres en soient informés. Tous les autres membres du Comité d'urgence n'ont pas déclaré d'intérêts pouvant donner lieu à des conflits ».L'organisation onusienne persiste et signe. « Il y a une grande différence entre le simple fait d'entretenir des contacts ou de collaborer avec des compagnies pharmaceutiques et le fait d'être en conflit d'intérêts », a commenté un porte-parole de l'agence onusienne, Gregory Hartl. Il est utopique de croire qu'un expert ne puisse jamais avoir eu de liens avec une compagnie pharmaceutique. « Voulez-vous une situation où l'on érige des murs coupe-feu, de manière à ce que personne ne parle à quiconque dans une situation où nous sommes dépendants de l'industrie pour la production des vaccins dont nous avons besoin ', a-t-il fait valoir. Je crois en une approche plus nuancée. » Arnold Monto a déclaré pour sa part qu'une entente de confidentialité l'empêche de révéler comment l'OMS en est venue à cette conclusion.
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 14/08/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : Djamila Kourta
Source : www.elwatan.com