Algérie

«Come-back» politique fracassant



«Come-back» politique fracassant
L'option Hamrouche, si souvent donnée comme l'un des scénarios possibles auquel se ralleraient les détenteurs du pouvoir en cas où la maladie obligerait Bouteflika à jeter l'éponge, revient en force avec l'inattendu « come-back » sur la scène politique de l'ancien chef du gouvernement qu'il a opéré sous la forme d'une déclaration dont les motivations et le contenu prêtent à toutes les interprétations et supputations.A aucun moment Hamrouche n'a laissé entendre dans son message qu'il est demandeur de quoi que ce soit. Il s'est limité à cerner les enjeux et défis auxquels le pays est confronté et à préconiser la recette qui de son point de vue lui permettrait de s'y confronter « dans la cohésion, la sérénité et la discipline légale et sociale ». Mais inévitablement en majorité les Algériens ont prêté à Hamrouche d'avoir rompu son silence pour leur esquisser les grandes lignes d'un programme politique dont il aurait discuté les termes avec les détenteurs du pouvoir et ayant obtenu leur aval s'apprêterait à jouer un rôle clef dans le processus de succession. Qu'en somme il aurait accepté d'être « l'homme du consensus » sur l'identité duquel les clans du pouvoir se sont entredéchirés faute d'entente entre eux sur l'une des personnalités que l'un ou l'autre d'entre eux ont tenté d'investir de ce statut.Sans nous en tenir à cette seule lecture de la sortie de Mouloud Hamrouche, il nous apparaît néanmoins que l'ancien chef du gouvernement de Chadli Bendjedid réunit toutes les conditions qui font « l'homme du consensus » tel que le conçoivent les clans du pouvoir. Mouloud Hamrouche n'est en conflit avec aucun des clans qui s'affrontent. Sa prise de distance à leur égard ne lui a pas été dictée par des considérations relevant de préventions conjoncturelles basées sur l'inimitié personnelle. Elle découle de sa vision que la façon dont ces détenteurs du pouvoir gouvernent le pays mène droit au mur.Hamrouche s'en est tenu à cette conviction qu'il a tenté avec d'autres personnalités politiques d'en convaincre les détenteurs du pouvoir sans jamais pour autant entrer en guerre ouverte avec eux. Ils se sont peut-être souvenus que pour aussi critique qu'il a été sur leur conception du pouvoir souverain, il n'a jamais envisagé que les ruptures sur ce plan se fassent autrement que « par le compromis et l'élaboration du consensus » qui ne s'élaborent pas en excluant. Le pouvoir sait que le statu quo auquel il s'est trop longtemps accroché risque de déboucher sur une situation qui entraînerait son balayement.Hamrouche peut assurément être celui sur lequel ce pouvoir pourrait miser pour mettre un terme au statu quo et à l'immobilisme qui en découle sans représenter une menace pour quiconque. Ce sur quoi l'ex-chef du gouvernement a limpidement rassuré en déclarant dans son message qu'il est « primordial que les différents intérêts de groupes, de régions et de minorités soient préservés et garantis ». Quoi de plus conforme à l'idée de « l'homme consensuel » vu par les détenteurs du pouvoir.




Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)