Algérie

Combien de temps tiendra-t-elle?


L’armée libanaise, dernier rempart à un conflit majeur Avec la présidence libanaise, aujourd’hui, vacante et le chaos politique dans lequel est plongé le pays du Cèdre, l’armée apparaît comme le dernier rempart à un conflit plus grave encore. Reste à savoir combien de temps ses troupes débordées et sous-équipées tiendront le cap, après l’incapacité du Parlement à procéder, vendredi, à l’élection du successeur d’Emile Lahoud en raison des divisions entre députés pro et anti-syriens. Pour l’ancien général libanais, Elias Hanna, la situation est aujourd’hui différente de celle qui prévalut durant la guerre civile (1975-90), marquée par un éclatement de l’armée.Les représentants politiques «des deux camps reconnaissent qu’au moins une institution du gouvernement -l’armée- doit rester en l’état jusqu’à ce qu’une solution politique acceptable soit trouvée», observe-t-il. «Nous avons, aujourd’hui, un vide politique, et il n’est dans l’intérêt de personne d’avoir également un vide sur le plan de la sécurité». Le commandant des forces armées, le général Michel Souleiman, a lui-même donné l’ordre à ses soldats de ne tenir aucun compte de la situation politique et de répondre «à l’appel du devoir». Depuis l’assassinat en février 2005 de l’ancien Premier ministre libanais Rafic Hariri, l’armée a surmonté crise après crise, maintenant l’ordre pendant manifestations et funérailles et apparaissant comme une force neutre. En janvier, elle avait imposé un couvre-feu pour réprimer les affrontements entre chiites et sunnites qui avaient fait onze morts. Pendant le conflit entre Israël et le Hezbollah à l’été 2006, plusieurs dizaines de soldats avaient été tués. Et à la fin des affrontements, l’armée s’était déployée le long de la frontière israélo-libanaise pour la première fois depuis près de 30 ans. Sa victoire cet été contre les militants islamistes retranchés dans le camp de réfugiés palestiniens de Nahr el-Bared, dans le nord du Liban, lui vaut un fort soutien des différents mouvements religieux et des factions politiques. Mais les trois mois d’affrontements ont sapé ses ressources et se sont soldés par la mort de 168 soldats. Dans les jours et les semaines à venir, l’armée va pourtant avoir la lourde tâche de maintenir l’ordre, sur fond d’informations faisant état d’une prolifération d’armes légères au sein des partis politiques et chez les particuliers. Ses soldats ont été placés en état d’alerte ces derniers jours. Des unités ont été déployées près des édifices gouvernementaux et des principaux axes routiers. Les différents camps veulent croire en la capacité de l’armée à contrôler la situation sur le terrain. Cette semaine, Emile Lahoud, dont le mandat présidentiel s’est achevé vendredi à minuit, avait expliqué que les Libanais «plaçaient de grands espoirs dans le rôle de l’armée et se sentaient en sécurité en sa présence». Un point de vue partagé par son rival politique, le Premier ministre anti-syrien Fouad Siniora. Ce dernier a insisté sur l’»engagement» de l’armée «à faire appliquer la loi» et sur «l’importance de son rôle de maintien de la paix et de protection des institutions gouvernementales et de la liberté des citoyens». Elias Hanna estime que l’armée, forte de 56.000 hommes, a fait preuve d’une grande responsabilité au cours des deux dernières années. Elle devrait, selon lui, poursuivre sur cette voie «tant que les acteurs, à la fois locaux et régionaux, y auront un intérêt». Pour lui, seules des violences intercommunautaires, sur une longue période, pourraient affecter ses performances et entraîner une fracture au sein des forces armées.
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