« Combattre les fetwas erronées », conseille Al Azhar Colloque international sur le FIQH à Oran

Oran abrite, depuis jeudi dernier jusqu'à aujourd'hui, un congrès international sur le fiqh organisé par l'Académie internationale islamique, dépendant de l'OIC, au centre des Conventions (CCO). Cette 20e édition, qui se tient pour la première fois en Algérie, se veut un espace de réflexion sur certains problèmes que rencontre la communauté musulmane et qui demandent une jurisprudence des penseurs et religieux musulmans afin de s'adapter avec le monde. Une centaine d'hommes de culte et d'experts, venus de 47 pays musulmans, auront, durant cinq jours, à débattre des 9 points inscrits à l'ordre du jour. Le ministre des Affaires religieuses et Waqf, M. Bouabdellah Gholamallah, qui a qualifié le monde dans lequel nous vivons de « petit village électronique », a orienté les participants sur la nécessité d'abattre beaucoup de travail pour « résoudre certains problèmes concrets contre lesquels bute le monde musulman », l'assurance, l'endettement, les chèques islamiques, les contrats de maintenance, entre autres. A ce propos, des participants ont fait observer que beaucoup de fetwas circulent à ce sujet sans faire l'unanimité. Ce qui a fait dire au mufti d'Al Azhar, cheikh Ali Djemâa qu'« il est fondamental de combattre les fetwas erronées pouvant avoir des répercussions néfastes sur les musulmans et sur leur quotidien ». La prononciation des fetwas, selon lui, est du seul ressort des oulémas et des experts maîtrisant les préceptes justes et corrects de l'islam. Par ailleurs, cette rencontre a eu lieu en même temps que les événements qui se déroulent dans le monde musulman à propos du film « L'innocence des musulmans » qui a mis en ébullition tous les musulmans du monde. Tous les cheikhs présents au colloque l'ont condamné avec « fermeté, considérant que le Prophète (QSSSL) est au-dessus de toutes ces viles et basses provocations ». A noter que l'académie n'a pas le pouvoir d'obligation. Il s'agit d'une institution de référence qui présente des solutions pour des problèmes donnés. Le congrès se poursuit aujourd'hui avec deux thèmes importants, les chèques islamiques et les contrats de maintenance. Hier dimanche, les participants ont débattu des droits des prisonniers et la peine de mort dans la législation islamique.