Colonisation positive contre développement négatif
Que peuvent se dire deux présidents, l?un briguant un troisième mandat par ricochets, l?autre jouant avec son premier mandat comme on joue avec sa première fiancée ? Que la gestion est affaire d?expérience, que la politique est une grande nation, que la diplomatie sert à éviter la guerre et contourner la paix. Mais que peuvent se dire deux présidents, l?un qui a l?âge du père de l?autre, l?autre qui a l?âge d?un Algérien qui a envie de quitter son pays ? Que l?argent dépasse les conflits, qu?un bon contrat vaut mieux qu?un mauvais traité et que, finalement, leurs deux pays sont séparés par moins de 1000 kilomètres d?eau qui a largement coulé sous les ponts. Mais alors, que peuvent se dire deux présidents, l?un qui a connu la guerre contre la France, l?autre qui est venu de Hongrie en France et n?a fait ni la guerre de France ni celle de Hongrie ? Le premier demande pardon de demander pardon, le second demande pardon de ne pas pouvoir demander pardon. Mais quand on peut tout se dire, que peuvent se dire deux présidents, le premier parachuté sur la présidence par une dizaine de généraux pour gérer les possibles, l?autre poussé par une dizaine de lobbies pro-américains à recentrer la France sur le nouveau monde ? Pas grand-chose. Dans les coulisses par contre, on murmure que le monde a changé, que l?Algérie a perdu ses non-alignés, la France a perdu ses gaullistes. Que les capitales française et algérienne se trouvent dorénavant toutes les deux aux USA, qu?à Washington, on décide pour Sarkozy et Bouteflika en même temps, on gère le destin des deux pays dans le même bureau et que l?Algérie et la France sont dans la même case. Maintenant que les deux pays sont dans le même camp des sous-traitants et les deux présidents dans le même dîner, on peut peut-être parler de rapprochement. Pardonnons-leur à tous les deux, ils ne savent pas ce qu?ils font.
Posté Le : 04/12/2007
Posté par : sofiane
Ecrit par : Chawki Amari
Source : www.elwatan.com