Algérie

Colonisation, maîtres



Colonisation, maîtres
Il y eut des secousses, des émeutes, des représailles après lesquelles chaque fois le pire devenait un peu plus sûr, comme on s'en persuade en lisant par exemple les états de service d'Achille Saint-Arnaud, ceux d'un chacal selon Victor Hugo, ou son portrait gravé à l'eau-forte parFrançois Maspéro qui le décrit comme un prototype d'officier nazi.(?) Dès que j'eus l'âge d'avoir une opinion à peu près mienne, je fus hostile au règne de la violence et scandalisé par les lésions infligées au peuple algérien. Je le dois à deux choses, peut-être un peu à moi-même, parce que je ne suis pas un méchant homme, et qu'à un moment ce que j'appelle l'intelligence du c?ur est reliée à l'intelligence de la tête, l'intelligence de l'entendement, on voit la réalité des choses. On ne prend pas la mesure, on la juge ! Deuxièmement, quand je suis parti à Alger en hypokhâgne, au lycée Bugeaud, après le bac, là j'ai eu la chance d'avoir des professeurs français qui venaient de France.D'abord mon prof de philo, mon père spirituel, Gérard Lebrun, grand philosophe qui était au commencement de sa carrière. C'était un intellectuel français, il était anticolonialiste, il avait été au Maroc, l'année précédente, l'ami de Ben Barka? Il nous a ouvert les yeux. L'autre, c'était Serge Lancel, un grand latiniste qui a fait beaucoup de fouilles archéologiques en Algérie. Ces hommes-là, avec leur distance et leur lucidité voyaient clair depuis plus longtemps que nous.




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