Algérie

colonel amirouche



colonel amirouche
Bonjour les terriens le 29 /03/59 tombait Amirouche au champ d'honneur
Le petit barman
Rachid était cireur de chaussures, c’est un enfant, très doué et intelligent, il a arraché sa place chez Mme Lawrak, elle ne peut plus se passer de ses services tellement dynamique. Issu d’une famille modeste de la localité d’Akbou, il a sacrifié ses études pour aider sa famille qui est dans le besoin. Il est l’ainé de six enfants, fils d’un paysan. Rachid au bar il occupe tout le monde et s’occupe de tout le monde il est à plusieurs endroits en même temps. Il met de l’ambiance et de l’animation. Il connait toute la clientèle. Les habitués, un petit vieux qui est ponctuel, chaque matin il pointe à l’ouverture de crainte que le bar change de place. Les grincheux, les baveux, ceux qui racontent leur vie à longueur de journée se confient à Rachid. Il y a même des conversations très intimes autour d’un vin Alsacien ou un cru de Mascara. Il grille une cigarette, aspire un bon coup, empli ses jeunes poumons de goudron, tout en sifflant son café.
-Rachid demain ramène ta petite sœur on va organiser une fête dit Mme Lawarak, tout en baissant le son du tourne disque ou fuse la voix de Edith Piaf : rien de rien je ne regrette rien.
-Oui madame répond Rachid très occupé à sa besogne
-Il y aura un méchoui, accompagné de chants ajoute Mme Lawrak
-C’est à quelle occasion madame ?dit Rachid
-C’est une grande nouvelle que je garderai pour demain dit Mme Lawark
Il est déjà tard Rachid ne veut pas insister, il quitte son tablier, pour sa petite veste de cow-boy. Il sort hume l’air frais, sans odeur de cuisine et d’alcools. Il doit assurer l’ouverture, le lendemain, tôt le matin. Il presse le pas, traverse la rue de la poste il est chez lui au village nègre.
-Demain tu habille coquettement ma sœur, je la prends chez Mme Lawrak c’est la fête dit Rachid à sa maman.
-De tout façon c’est samedi elle n’a pas d’école, mais n’a pas de belle robe répond la maman
-Tiens voilà, une robe offerte par ma patronne, à cette occasion, elle doit lui aller comme un gant, en lançant un regard vers sa maman lui tendant un petit sachet.
Le lendemain, des guirlandes sont en place, un jeu de lumières clignote sur la rampe du podium, les tables revêtues d’une nappe multicolore. Le bar brille, la main courante en cuivre est frottée au citron, elle scintille. Tout est enfin prêt, la fête peut commencer .La salle est presque pleine il manque quelques convives .Mme Lawrak habillée d’un tailleur blanc avec des chaussures à talons, blanches elle appelle au calme de sa main en gesticulant. Le musicien cesse de gratter sa guitare, Le petit micro est saisi par Mme Lawrak.
-Votre attention svp Mesdames et Messieurs hier, nos militaires ont abattus le lion du Djurdjura aléas Ait Hamouda le terrible. Un coup est porté à la tête du FLN.A cette occasion nous avons organisé cette fête pour l’évènement. Des rires, des chuchotements des applaudissements mais aussi des pleurs. Rachid tombe parterre il a du mal à se relever, ces yeux plein de larmes d’une voix enrouée, une gorge nouée par la colère et cette triste nouvelle, pour laquelle les autres ont applaudis, il se tourne vers Mme Lawrak, il retire son tablier il tend le trousseau de clés.
-Je ne fête pas la mort de Amirouche je suis désolé je vous quitte chez nous on fête la joie et non la mort d’un vaillant homme .Il prend la main de sa petite sœur il sort avec un pas plein d’assurance .Mme Lawrak est restée clouée elle essaie de marmonner quelque chose.
-Reviens ça n’avait rien avoir avec toi Rachid.
Rachid est déjà loin.


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