Colloque sur les révoltes dans le monde arabe Les recommandations des participants

«Il y a nécessité de redonner aux sciences sociales une place importante dans le monde arabe pour permettre la construction, à partir d'études endogènes, d'outils adéquats d'analyse et d'interprétation dans le cadre de questionnements nombreux et variés qui interpellent toutes les sociétés humaines», ont relevé les membres du panel qui ont présenté les conclusions à la clôture, hier, du colloque portant sur le thème «Le monde arabe en ébullition : révoltes ou révolutions», et organisé dans le cadre du Salon du livre. Les intervenants ont noté cependant qu'il y a des tendances, dans des pays arabes, 'uvrant à «marginaliser» les sciences sociales alors qu'il est nécessaire de leur donner plus d'importance dans différentes spécialités. Ils ont estimé que l'analyse des événements que connaît la région ne devrait pas se limiter à une approche économique ou politique, mais à une approche sociale plus globale. Le panel d'universitaires considère que la question générique du colloque (révolutions ou révoltes) reste «ouverte», soulignant que la situation dans la région est «révolutionnaire par les moyens et réformatrice par les finalités».
«Il est peut-être trop tôt pour se prononcer. Il faut voir les évolutions futures», ont indiqué les membres du panel, se demandant s'il faut considérer cette question comme un «thème de recherche à poursuivre dans le cadre d'atelier de travail et de publication». A cet effet, il a été recommandé de «privilégier» les approches multidisciplinaires, ne se limitant pas aux approches politiques ou économiques. Dans ses conclusions le panel a, en outre, noté que les instruments théoriques actuels, y compris les «plus sophistiqués», n'ont pas permis de prévoir et d'analyser correctement la situation dans le monde arabe. Analysant les communications des différents professeurs et universitaires lors de ce colloque, le panel a estimé que du point de vue de la nature et de l'organisation, les «mouvements» ne sont pas spontanés, mais le résultat d'un processus cumulatif cohérent et historique. Il a conclu que les actions de revendications ont été «populaires, autonomes, endogènes, non violentes et modernes». Les conclusions de ce colloque font ressortir aussi que les révoltes dans les pays arabes ont été principalement le résultat de l'action des jeunes, faisant observer que les modèles traditionnels d'organisation comme les partis politiques, les associations et les syndicats étaient devenus «obsolètes». Pour ce qui est des revendications des mouvements arabes, le panel a constaté dans ses conclusions que la liberté et la dignité humaine figurent comme des «revendications essentielles».