Si la ville de Béjaïa se targue d'être celle des 99 saints, l'assimilation est davantage symbolique. Le chiffre est aléatoire et très loin du compte.Le savant Al Gobrini (1246-1314) qui doit sa renommée à son ouvrage symbole du savoir (Unwan ad-diraya) en a répertorié à l'époque plus de 108 dont Abou Zakaria ben Ali Zouaoui, qui huit siècles après sa mort demeure méconnu et inexploré au même titre qu'El Wartilani, El Waghlissi ou Sidi Boumediene. Mort en 1215, son mausolée est implanté au fin fond de la célèbre brise de mer et se dresse face au port pétrolier. La dégradation avancée de ce haut lieu de culte est due en grande partie à l'abandon et à l'oubli, ainsi qu'à une interdiction de visite imposée en raison de son emplacement au sein du part. Sa rénovation, faut-il le souligner, prise en charge par un citoyen bienfaiteur anonyme, est des plus artisanales et bien loin de l'architecture initiale, et de la stature de l'homme. Elle se mène pour autant et permet déjà de déblayer les lieux et les faire ressurgir de la léthargie à la mémoire. Le CFVB (Comité des fêtes), en collaboraiton avec l'association les Aiguiades pour le tourisme écologique présidée par M. Djellouli et celle des sciences et de la culture de M. Yahi ont concocté une rencontre sur l'érudit. Journée tenue samedi dernier sous le thème « Béjaïa des sciences et savants », un regroupement régional qui, outre de nombreux savants à l'image de Sadek Ouali, l'universitaire Bala, a réuni aussi toute la descendance du savant Abou Zakaria installée à Bordj Bou Arréridj, Bordj Ghedir (Chwatra), Béni Ourtilane, Béjaïa... Le moment était fort émouvant car entamé par une visite au mausolée, sous l'oraison des khouane de nombreuses confréries dont nombreux ont éclaté en larmes sous l'émotion des retrouvailles. La rencontre scientifique était pour le moins préliminaire et essentiellement un appel à la mémoire dans la perspective de retrouver ?uvres, ouvrages et écrits évoquant l'homme qui a excellé aussi bien dans les sciences religieuses, scientifiques, médicales et juridiques. Abou Zakaria évoqué dans le livre symbole de l'ouvrage d'Al Gobrini était ce savant dévoué qui est né, a vécu et est mort à Béjaïa (El bijaï) dans toute sa splendeur et renommée scientifique de l'épo-que. Selon l'un des intervenants au colloque, il avait cette sentence à l'endroit de ses nombreux disciples qui le questionnaient sur le paradis. Il disait : « Sommes-nous sortis de l'enfer pour évoquer le paradis ' », suite à quoi il était pris de malaise et s'évanouissait. Les organisateurs du colloque souhaitent une institutionnalisation en journée nationale et pour plus près l'ouverture d'un cheminement dévaitn l'école des mousses et allant vers le mausolée pour permettre des visites habituelles à ce lieu de culte aux « ziar » visiteurs.
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Posté Le : 23/02/2015
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : M Oulhadj
Source : www.lnr-dz.com