Algérie

Colloque sur le poète Houari Hanani



Réhabiliter «S’hab El Baroud» Un colloque de deux jours a été organisé les 30 et 31 mai derniers, sur l’œuvre du poète militant oranais Houari Belouahrani dit Hanani (1902-1948) à l’initiative de l’Association de la culture traditionnelle de la wilaya d’Oran. L’événement a eu lieu sous l’égide de M. le président de l’APC d’Oran et avec la collaboration de l’Office communal des Arts et de la Culture. La première journée du colloque a été marquée, dans la matinée, par une réception au siège de l’APC d’Oran en l’honneur des participants au colloque au cours de laquelle les brèves allocutions du président de l’APC, du président de l’office de la culture et des arts et la présidente de l’ACTO exprimeront leur satisfaction d’organiser un hommage à ce poète et nationaliste, fils de la ville, qui demeure malheureusement encore méconnu, en remerciant tous ceux qui ont contribué de près ou de loin à la réussite de cet événement. Dans son intervention, Mekki Nouna ne tarira pas en compliments en direction des autorités locales qui ont soutenu son initiative et, au bord des larmes, confessera que «la poésie populaire est en train de renaître» grâce à leur précieux concours ajoutant «Hanani doit être aujourd’hui heureux dans sa tombe. Il est malheureux de constater que les jeunes oranais ne connaissent pas Hanani, Bensmir ou Ould Laïd». Il faut dire que sous l’impulsion de l’ACTO, un regain d’intérêt pour la poésie populaire se fait sentir ces derniers jours à Oran. Après un colloque sur les trois poètes visionnaires Ould Belabbès, Belouahrani et Zenagui Bouhafs, organisé il y a quelques jours à la Maison de jeunes Maoued Ahmed, l’association que dirige le poète Mekki Nouna s’illustre une autre fois en rendant un hommage à l’auteur de la célèbre qacida «S’hab el Baroud», un texte explosif que les chanteurs raï ont dénaturé et dépouillé de sa charge révolutionnaire. Durant ces deux journées d’études sur le poète Hanani, les intervenants s’attelleront à réhabiliter son œuvre en la replaçant dans son vrai contexte. Véritable cri de révolte contre l’oppresseur et écrite en 1930 en réaction contre les festivités de la célébration, par les autorités françaises, du centenaire de la colonisation, «S’hab el Baroud» s’est avérée un authentique appel à la révolte par les armes d’un poète qui s’est toujours insurgé contre l’autorité coloniale. Nationaliste avant l’heure, Houari Hanani est né en 1902 dans la rue du Petit Lac Salé au quartier populeux d’El-Hamri. C’est dans les qacidates des chouyoukhs Ben Msaïb et de Bentayeb qu’il puisera son inspiration et son souffle poétiques. Son comportement de rebelle à la puissance coloniale lui vaudra plusieurs séjours en prison qui n’émousseront nullement sa fougue et son esprit de révolte. Bien au contraire, son incarcération lui inspirera d’autres qacidates aussi virulentes telles que «Mesdjoune Ana», «Youm Iji Renhar» ou «Aya Nâoulou». Après le massacre du 8 mai 45, il écrira la complainte «Mehaïni manebrach». Houari Hanani est mort en 1948 à Oran. Le programme des deux journées du colloque sur Houari Hanani comportera une table ronde sur la vie et l’œuvre du poète, des récitals de melhoun, des concerts de chanson bédouine et de meddahates.


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