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Colloque sur la Kahina Un symbole de la femme résistante



Les participants au colloque sur la Kahina, ouvert, hier, samedi, à la Maison de la culture de Tizi Ouzou à l'initiative de la direction locale de la culture, en collaboration avec l'Association culturelle et scientifique de Khenchela, se sont accordés à dire qu'il faut «s'intéresser à la Kahina en tant que femme résistante plutôt que de s'attarder sur sa religion».
Boulaares Khemify, spécialiste en histoire islamique à l'université de Sétif, qui a présenté une communication sous le thème «La stratégie militaire de la Kahina», a estimé que ce volet de la résistance de la dernière reine berbère «a été totalement négligé par les historiens».
S'appuyant sur les écrits de nombreux historiens orientaux et occidentaux, il a souligné que la Kahina avait «une stratégie bien réfléchie» pour défendre son royaume contre les premiers musulmans qui sont arrivés en Afrique pour répandre l'Islam.
En premier lieu, explique Boulaares Khemify, la Kahina «a entrepris l'unification des tribus berbères pour constituer une grande armée, et a déclaré la guerre à Hassan Ibnou Nouaamane à qui elle a infligé une cuisante défaite au cours d'une bataille qui s'est déroulée près de l'Oued Nini».
La Kahina a également recouru à la politique de la terre brûlée «l'équivalent de la guerre économique, aujourd'hui, afin de couper les vivres et empêcher le ravitaillement des troupes ennemies», explique le conférencier.
Elle avait aussi recouru à l'espionnage et à la poursuite de l'ennemi, comme elle s'ingénia à organiser des batailles près des oueds et non loin de sa tribu pour «s'assurer» le soutien logistique de celle-ci, poursuit le conférencier. Pour sa part, Zineb Benali, professeur de littérature française à l'université Paris XIII (France), qui a présenté une conférence sous le thème «La Kahina : transmission et rupture», a estimé que «si le volet de la femme résistante n'a pas été suffisamment abordé par les historiens orientaux notamment, c'est dû au fait que la Kahina est une femme».
Un point de vue partagé par Ould Ali El-Hadi, directeur de la culture de la wilaya, qui a estimé que «la Kahina a été de son temps un exemple de bravoure» et qu'il serait intéressant aujourd'hui, a-t-il suggéré, de «s'interroger notamment sur la place qu'occupaient jadis les femmes dans notre société».


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