La problématique de la gestion des déchets revient comme une question fondamentale à l'occasion des rencontres scientifiques.D'ailleurs, lors du colloque international sur l'intelligence compétitive des entreprises et des territoires, organisé samedi et dimanche par la faculté des sciences économiques, commerciales et de gestion de l'université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou, les intervenants ont mis l'accent sur plusieurs points inhérents aux déchets.
Pierre Fournié, du Laboratoire Dicen-IDF ? Dispositifs d'information et de communication à l'ère numérique, de l'université Paris-Est Marne-la-Vallée, a expliqué que «la démarche transversale de l'Intelligence économique (IE) peut permettre d'accompagner le territoire dans cette démarche en mobilisant l'ensemble de ses forces vives, en refusant de considérer que tout est déjà joué, en initiant une ??dynamique épigénétique''». Dès lors, le traitement des déchets, ou plutôt «l'économie du déchet» dans son ensemble, est susceptible de constituer un formidable outil au service du développement territorial.
Le même chercheur a, pour maîtriser ce domaine, suggéré de «connaître et comprendre les enjeux liés aux problématiques de pollution et de déchets. Il faut également procéder au recensement et à l'évaluation des compétences existantes et mobilisables à l'intérieur du territoire, caractériser et évaluer les différents acteurs ou groupes d'acteurs présents sur le territoire».
Selon le même intervenant, il y a une évolution inquiétante du volume annuel de déchets solides dans le monde (ménagers, commerciaux et institutionnels) générés entre 2012 et 2016, et qui est passé de 1,3 à 2,01 milliards de tonnes (+54,62%). «Les projections pour 2030 et 2050 s'établissent respectivement à 2,59 et 3,40 milliards de tonnes annuelles», a-t-il fait remarquer. Pierre Fournié a précisé également que pour développer son «économie du déchet», le territoire dispose de plusieurs options, comme l'acquisition de la technologie et du savoir, la mise en place de coopérations?
La recherche et promotion des compétences endogènes peut permettre aussi, explique l'universitaire, d'«amorcer et de favoriser les ponts entre industrie et recherche, l'éclosion d'un cluster d'entreprises, voire d'un pôle de compétences ??déchets et pollution''».
Le «Territoire Stratège» s'attachera alors à promouvoir l'innovation par des dispositifs d'amorçage, d'aides financières, de circulation des idées, mais surtout à la protéger. D'autres participants, comme Henri Dou, professeur émérite (Aix-Marseille université), a estimé que le développement territorial nécessite une mobilisation forte des acteurs locaux.
«Plus qu'au niveau national, les résultats obtenus au niveau du territoire sont plus facilement perçus par l'ensemble de la population. Il faut un changement de mentalités en s'appuyant sur les études mettant en jeu la psychologie des parties prenantes pour les engager dans un renouvellement des archétypes mentaux qui, souvent, figent la situation et bloquent le développement. Ceci plaide pour une ingénierie territoriale laissant plus de place aux sciences humaines par rapport à des considérations strictement technologiques», a-t-il préconisé.
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Posté Le : 05/12/2018
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Hafid Azzouzi
Source : www.elwatan.com