En dépit de l'essor qualitatif enregistré dans plusieurs wilayas durant la saison moisson-battage 2018-2019, un autre fléau persiste toujours en menaçant la production et empêchant les agriculteurs d'atteindre leurs prévisions. Il s'agit de la plante herbacée le brome.C'est une herbe envahissante qui vit plus de trois ans et se développe sur trois générations, en perturbant sérieusement le rendement du blé, selon les spécialistes. C'est ce qui a été révélé hier lors du colloque national sur le développement de la céréaliculture, tenu à la maison de la culture Malek Haddad. L'expert tunisien Azzedine Alimi a tiré la sonnette d'alarme sur l'accroissement important de cette plante au Maghreb. «L'Algérie cultive 3 millions d'hectares de céréales, la Tunisie 1,4 million et le Maroc 5 millions. Mais ces pays ne récoltent que 25% de leurs prévisions, à cause de plusieurs problèmes survenus lors de la production, dont le brome», a-t-il expliqué.
Il a souligné que cette plante s'est visiblement imposée ces dernières années en Algérie, en particulier dans la région de Constantine. Pourtant, cette wilaya a développé son paquet technique pour lutter contre les différentes maladies fongiques. «Elle a connu un essor important, en comparaison avec les autres wilayas, où l'on a accordé beaucoup d'importance au fongicide. Mais cette focalisation a contribué à l'amplification du brome, auquel on ne lui a pas accordé beaucoup d'importance», a-t-il déclaré. L'intervenant a mis en exergue les caractéristiques de cette herbe qui résiste aux pesticides. En plus de cette «négligence d'inattention», le climat de cette wilaya, selon M. Alimi, a permis le développent de trois générations de cette plante.
Constantine, laisse-t-il entendre, est classée actuellement dans la case rouge. «Nous avons recensé, dans un m² 1500 plantes de brome. Le nombre est 5 ou 7 fois plus élevé que les céréales cultivées à Constantine. Il a pu envahir cette wilaya, vu sa capacité de vivre dans les endroits secs ou humides. D'autant plus, il entre en hibernation lorsque la température est de moins 12 degrés C°. C'est pourquoi il n'absorbe pas les pesticides», a-t-il noté.
L'expert tunisien a annoncé qu'une nouvelle expérience est en cours. Elle consiste à irriguer le brome avec du sel, car il a été moins détecté sur les parcelles côtières. Par ailleurs un autre intervenant a fait savoir que la wilaya ne pourra pas échapper à la jachère, si ce phénomène persiste. Sauf, ajoute-t-il, si les agriculteurs opteront pour la rotation et les cultures fourragères.
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Posté Le : 29/10/2019
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Yousra Salem
Source : www.elwatan.com