Plan de sauvegarde ou plan de sauvetage ?
«Plus qu’un plan de sauvegarde, il faut un véritable plan de sauvetage pour arrêter la destruction des immeubles» à Sidi El-Houari.
Tel est, entre autres, le message qu’ont tenté de faire passer les participants au colloque international sur Sidi El-Houari qui se tient depuis dimanche à la salle des actes de l’hôtel de ville et qui a clôturé hier ses travaux par une importante série de recommandations dont la publication des actes sera une sorte de feuille de route pour les pouvoirs publics. Il faut dire que les participants ont posé, en terme pathétique et parfois avec passion, cette notion de secteur à sauvegarder avec en prime l’urgence à sauvegarder ce quartier. Un quartier symbole et cœur palpitant d’une ville plusieurs fois millénaire et qui nécessite l’implication de la société civile afin d’assurer la durabilité du projet.
Entre autres populations ciblées, les propriétaires des immeubles qui représentent, selon certains séminaristes, des intérêts individuels pas toujours aisés à négocier. Au plan pratique, les séminaristes ont évoqué aussi la nécessité d’aller au delà de la coopération avec la mise en place d’une banque de données, la création d’un office autonome pour l’installation des opérations pilotes d’interventions, la mise en place des conseils consultatifs et enfin d’autres actions pour créer une dynamique économique dans ce quartier. «Un quartier vivant», comme l’a souligné Marina Calvo, responsable des projets AECID Oran qui a fait un excellent travail sur ce site qu’elle qualifie «d’unique» au Maghreb. Un quartier qui garde toujours, en dépit de cette parenthèse de l’histoire, la nature du tissu social, en faisant un véritable plaidoyer pour sa sauvegarde.
Entre autres propositions, on citera la création d’un réseau de défense du quartier, le transfert du siège de la daïra à Sidi El Houari, la création d’écoles-chantiers avec d’authentiques projets de formation et de sensibilisation, la matérialisation de projets intégrés à caractère culturel et de solidarité, autant de concepts qui ont été développés lors de cette rencontre. Cette rencontre a permis aux uns et aux autres d’arrêter une vision pratique pour ce quartier qui est passé par une période de concertation à une étape de préservation, comme le fera remarquer le directeur de l’urbanisme et de la construction de la wilaya qui a informé l’assistance sur le lancement imminent d’une étude diagnostique, avec le concours du CTC, pour connaître l’état actuel du bâti ainsi qu’une étude de phasage des variantes d’aménagement du site. Entre autres propositions, l’affectation des espaces inoccupés dont l’hôpital Baudens, la Casbah pour des fonctions qui puissent répondre aux besoins de la population. Mais au delà des volontés, des actions d’aménagement pilote pour faire de ce quartier «une ville-musée», ce qui reste à faire, surtout c’est cet effort collectif, comme le dira Sergio Blanco, directeur de l’agence de Coopération International pour les pays de la Méditerranée à l’Europe orientale. C’est à dire mettre tout ce «travail» sur la table pour passer à l’action. Il appartient désormais aux institutions concernées de jouer leur rôle pour mettre un plan d’urgence pour sauver ce qui reste à sauver.
Safi Z.
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Posté Le : 22/10/2008
Posté par : sofiane
Source : www.voix-oranie.com