Colloque international sur le cinéma et le roman

Malgré le nombre important de romans algériens édités depuis l'indépendance, l'adaptation de ces œuvres littéraires dans le cinéma algérien reste très limitée. Pourquoi ' Cette question a été longuement abordée lors du colloque international «Roman et Cinéma», organisé durant trois jours au théâtre régional Abdelkader Alloula d'Oran dédié à la romancière Assia Djebar et clôturé samedi dernier. Entre le cinéma et le roman, la relation ne semble pas très fluide.Pour Bachir Mefti, romancier algérien, présent au colloque, le problème existe juste en Algérie du fait que la relation entre écrivains et réalisateurs n'existe pas. «Je ne sais si ce problème se pose du fait que les réalisateurs préfèrent écrire eux-mêmes les scénarios ou parce qu'ils ne lisent pas les romans. Ils ne lisent pas aussi en langue arabe. La langue pose problème également. Ils n'ont pas de relation avec la littérature». Le romancier estime également que le cinéma algérien ne reflète pas la réalité de la société mais répond à des considérations politiques et économiques du fait qu'il est financé par l'Etat».La preuve, selon le romancier, tous les films projetés lors de ce festival du film arabe sont des films historiques et sont loin de refléter la réalité. «Le cinéma algérien raconte une réalité et le roman algérien en raconte une autre. Donc, ce cinéma qui reste dépendant de l'Etat ne peut pas évoluer. Malgré les évènements qu'a vécus le monde arabe ces dernières années, notamment le printemps arabe et le terrorisme en Algérie n'ont pas réussi à rapprocher le roman et le cinéma», a souligné M.Bachir Mefti qui s'est montré très pessimiste sur l'avenir du cinéma algérien dans ces conditions surtout lorsque l'on voit comment évolue le 7ème art dans les autres pays, notammment le Maroc, la Tunisie et l'Egypte. «Un roman primé est automatiquement adapté au cinéma en Egypte», dira-t-il.Constatant ce décalage entre les deux, le ministre de la Culture, Azzedine Mihoubi, avait appelé les cinéastes à se pencher sur les romans algériens pour les adapter à l'écran, tout en mettant en exergue la relation dialectique et continue entre roman et cinéma. «Le cinéma prend sous son aile la littérature et la transforme en œuvre cinématographique» pour arriver au concept de «roman cinématographique».