Colloque international sur l’entreprise algérienne

La réalité du marché algérien occultée L’Université d’Oran abritera, pour deux journées, un colloque international sur la mise à niveau des entreprises algériennes dans la perspective de l’adhésion de l’Algérie à la zone de libre échange avec l’Union européenne et à l’Organisation mondiale du commerce. Tout porte à croire que le colloque en question intéressait plus les experts communicants présents que les patrons d’entreprises, premiers concernés mais qui, pour des raisons évidentes pour nombre d’entre eux, ont tout simplement ignoré le séminaire. Toujours est-il que les experts, venus de différentes universités du pays, ont été unanimes pour dresser un constat des plus amers sur l’état des entreprises algériennes, en l’absence d’instruments fiables, utiles à tout opérateur économique dans l’épanouissement de son entreprise. La mise à niveau, thème principal du colloque, reste une action permanente d’adaptation de l’entreprise au monde économique, et dans ce cadre-là, l’entreprise algérienne accuse un retard énorme, confirmé par les intervenants successifs.En parallèle, et dans le cadre turbulent dans lequel vivent les entreprises algériennes, à cause de la manière dont est structuré le marché algérien, avec notamment l’ampleur du marché informel, la concurrence déloyale et la non maîtrise de la situation par les pouvoirs publics algériens ainsi que le monopole sur le marché détenu par certaines entreprises, nombreux sont les patrons d’entreprises qui refusent d’adhérer à l’opération de certification initiée par l’Etat, ce qui est largement confirmé par le nombre assez réduit d’entreprises effectivement certifiées. Les intervenants ont aussi insisté, à titre comparatif, sur des modèles de pays ayant réussi leur transition, tel que le Portugal et la Tunisie, le Maroc se débattant encore dans des problèmes qui rendent difficile cette même transition. Pour d’autres experts, l’aide financière accordée aux entreprises algériennes dans le cadre de certaines conventions, n’apporte aucune efficacité palpable du fait de l’absence d’une stratégie et d’une vision pratique tenant compte de la spécificité de l’entreprise algérienne et du cadre environnemental dans lequel elle évolue. D’un autre côté, nombreux sont les patrons de PME algériennes qui se désintéressent totalement des gesticulations autour de l’entreprise algérienne du fait d’un manque de crédibilité dans les discours dans lesquels ils ne se reconnaissent pas.