Algérie

COLLOQUE INTERNATIONAL SUR L’ÉCRIVAIN RACHID MIMOUNI À BOUMERDÈS L'œuvre d'un visionnaire remise au goût du jour



COLLOQUE INTERNATIONAL SUR L’ÉCRIVAIN RACHID MIMOUNI À BOUMERDÈS  L'œuvre d'un visionnaire remise au goût du jour
Organisé par la direction de la culture de la wilaya de Boumerdès avec le concours de l'université d'Alger 2, ce colloque international a permis de mettre au goût du jour l'œuvre “mimounienne” par des universitaires et chercheurs ayant revisité cette écriture “qui fait écho à nos préoccupations actuelles”.

Intitulé “L'œuvre de Rachid Mimouni : ruptures et renouveaux”, le colloque international consacré à ce monstre sacré de la littérature algérienne et maghrébine a été organisé les 28 et 29 novembre à la Maison de la culture de Boumerdès, avec le concours de la direction de la culture de la même wilaya et l'université d'Alger 2. Consacrer ces deux journées à l'œuvre de Mimouni “répond à l'impératif de la revisiter tant elle traverse les décennies et fait écho à nos préoccupations actuelles”, mais aussi pour “son écriture de rupture et sa modernité textuelle, en phase avec l'évolution du contexte national et international”, argumente Krim Nawel, coordinatrice du colloque et professeure à l'université d'Alger 2.
Dans le but de “redécouvrir, relire et réinterroger” son œuvre, les conférenciers Abdelhamid Bourayou, Afifa Brerhi, Hamid Ibri, Habib Tengour, Benaouda Lebdai ou encore Youcef Immoune se sont penchés, au travers de trois axes, sur les rapports problématiques à l'histoire, au référent et à l'altérité dans les textes de l'écrivain. Lors de la matinée d’hier, qui a pris ses quartiers dans l'auditorium de la Maison de la culture, Habib Tengour, Hamid Ibri et Abdelhamid Bourayou se sont succédé pour évoquer l'œuvre de Mimouni et la mettre au goût du jour, grâce à des relectures et des traductions. Pour ce dernier cas, Abdelhamid Bourayou et Hamid Ibri ont livré à l'assistance, composée d'universitaires, d'étudiants et d'écrivains, leurs expériences respectives. Pour M. Ibri, intervenant avec sa communication “Tasuqilt n'tsekla : tirmit usuqel n' Tombéza n Rachid Mimouni gher tamazight”, l'exercice auquel il s'est adonné est “plus un récit d'expérience de traduction”. Il expliquera, à ce propos: “Nous ne pouvons pas nous contenter de traduire le dit. La littérature est un non-dit esthétique, où il faut traduire à la fois le texte et l'esthétique. Le texte traduit doit avoir le même effet sur le lecteur que le texte dans sa version originale.” Concernant Mimouni, il dira : “C'est un auteur qui écrit avec ses tripes. Sa traduction était assez aisée dans la mesure où l'on peut ressentir quand il est en colère ou triste. Me mettre à sa place dans ses passages m'a facilité la tâche.” Et de poursuivre : “Mimouni n'avait pas de limites, il ne faisait pas dans l'autocensure ou la restriction, mais utilisait plutôt d'autres voies, comme l'euphémisme.” Le professeur H. Bourayou dira lui aussi, à propos de la traduction de l'œuvre de Mimouni : “Lorsque j'ai traduit Le fleuve détourné, je n'ai pas rencontré de grandes difficultés, parce que j'ai vécu dans la même période et les mêmes changements que l'écrivain. Je suivais en même temps le mouvement politique de l’Algérie dans les années 1970-1980. Parfois ce n'était pas aussi aisé, mais je veillais à rapporter son point de vue avec une grande attention.” Pour Habib Tengour, “relire Mimouni à l'aune du 21e siècle permet à ses textes d'être appréhendés d'une nouvelle manière”. “En le relisant, on voit bien comment il s'est imprégné de nos pères fondateurs que sont Kateb Yacine, Mammeri, Feraoun et Dib”. À cause de la censure à cette époque-là, Mimouni usera, selon le conférencier, des exergues afin de faire passer ses messages. “Dans l'exergue du Fleuve détourné par exemple, il reprend Ibn Badis qui exhorte le peuple à se réveiller et agir. Dans La malédiction, il rend hommage à Tahar Djaout à travers une référence au Coran”, a-t-il ajouté.
À noter que la journée d’aujourd’hui sera également ponctuée de plusieurs conférences portées notamment sur Le fleuve détourné ou “L’insatisfaction parfaite”, et “De l’histoire au roman et du roman à l’histoire”.





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